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Citations sur Western tchoukoutou (10)

Son épouse, discrètement ou non, l'avait toujours surveillé comme du criquet sur la braise. Mais ici, contrairement à sa situation en Chine, le bonhomme disposait, dans le nord du département, de propriétés, c'est à dire d'endroits bien cachés où il pouvait chérir les filles, et se livrer, avec elle, à ses petites gredineries.
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C'était du temps où nous n'étions pas encore bêtes et méchants, du temps où le silence habitait la pierre, du temps où les hommes s'efforçaient de séduire le ciel pour espérer se substituer à Dieu.
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Celui qui rejette tout sans écouter son interlocuteur est un coupable qui se désigne tout seul.
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Si la mort est un vêtement que tout le monde doit un jour porter, il y en a qui doivent s'en vêtir avant les autres.
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-Tu vois ce fusil ? lui demanda-t-il.
- Comme je te vois, Sambieni.
- Ce sont les Blancs qui l'ont fabriqué. Avec ça, ils tuent leurs cibles de façon frontale. Mais ici, on a fait mieux : cette arme a été équipée d'un deuxième canon invisible. Elle peut atteindre des gens à des milliers de kilomètres. C'est le Tchakatou !
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Ces malfaiteurs de derrière la montagne, tous de nationalité d'outre-montagne, étaient d'une stupidité à faire pousser des champignons dans le nez d'un barbu.
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Cette nuit, avant que la nature ne se décolore, avant que l'aube ne pointe son museau dans la robe dentelée de l'horizon, il y aura mort d'hommes.
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapée avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottillons en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
Natingou City s’étalait de part et d’autre d’une voie goudronnée, ligne dorsale de la Nationale 3, qui partait de l’entrée de la ville et se perdait dans les gerçures escarpées de l’Atakora. Commerces, marchés, banques, hôtels, administration, tout se tenait, offrait guichets des deux côtés du bitume, reléguant à l’arrière-plan habitations et propriétés privées.
La nouvelle venue se dirigea vers le Saloon du Desperado, situé près du cinéma Bopessi, cette ancienne chapelle du septième art où Gary Cooper, en blanc / noir, donnait le change à Ted Cassidy, où John Wayne jouait les lieutenants de la Cavalerie, où Franco Nero offrait aux cinéphiles du western réchauffé aux spaghettis. Kalamity Djane s’arrêta devant le bar-restau, descendit de la moto et, sans attendre, enleva les gants en cuir qu’elle portait, puis les rangea dans la boîte à outils située sous le siège. De la même boîte, elle sortit un petit sac de femme. Sur l’ensemble de ce qu’elle portait, mis à part les boucles d’oreilles ovales qui lui coulaient jusqu’aux épaules, c’était ce qui faisait véritablement féminin sur son port.
La présence d’un personnage aussi singulier attira l’œil des badauds et des vendeurs ambulants : la vendeuse de wassa-wassa qui attendait son dernier client aussi bien que le bana-bana qui offrait à vendre sa quincaillerie de produits frelatés ; le pickpocket qui cherchait son énième gogo à plumer aussi bien que le fou qui avait perdu le chemin de l’asile. Des chiens qui guettaient quelques restes de repas devant les gargotes avoisinantes s’étaient mis à aboyer…
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapés avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottines en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
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Ernest Vitou ne se rendit pas directement au Saloon du Desperado. Il n’en prit d’ailleurs pas le chemin. Par peur de se retrouver en face de Kalamity Djane, il estima plus sage d’aller quêter chez son ami, Boni Touré, un brin d’information sur le sujet, savoir si, en tant que shérif, policier, inspecteur, telle affaire aussi saugrenue lui était déjà tombée dans le creux du pavillon.
Il avait roulé comme un meurt-de-faim cherche un morceau de pain dans une poubelle. Sa voiture, une « Pathfinger » au nez dégauchi par un accident, couleur sang royal, avait ignoré, sur la distance, le code de la route puis, finalement, s’était arrêtée devant le commissariat de police. Avant même de poser pied à terre, il ouvrit sa boîte à gants et en sortit un flacon de parfum. D’une seule coulée, il en aspergea la blessure.
Ah, Dieu ! Quelle sensation ! De la douleur, une impression de fraîcheur mentholée ajoutée à de la brûlure ! Il eut même le sentiment qu’un couteau s’était enhardi dans ses petites plaies pour en remuer l’intérieur. Trois fois, il refit la même chose, avala des antalgiques en gélules censés le calmer. Ernest Vitou, quoique colosse, avait une crainte horrible des douleurs, de quelque origine qu’elles soient. Il ne savait pourquoi les faits de la vie le mettaient toujours dans des situations de souffrances physiques.
Ne plus penser à cette éhontée de petite vermine. Ne pas donner à ses écarts l’importance qu’ils ne devraient pas avoir. Se concentrer sur cette histoire de « femme djaklayo« . En élucider le mystère.
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