Plus essais historique que novélisation de la bataille de Waterloo, cet écrit de
Bernard Cornwell n'est pas dénué pour autant d'une certaine puissance narrative.
Le parti pris de l'auteur consiste ici à nous faire revivre de l'intérieur tous les moments clefs quasiment heure par heure des quatre jours de carnage, les faits nous sont transmis selon différents points de vue et surtout de chaque bord, l'ouvrage regorge des multiples témoignages de soldats, d'officiers ayant survécu à la guerre et se faisant l'écho des combats ...
Un peu à la manière d'une caméra dynamique virevoltant au-dessus du chaos, l'auteur fait vivre avec une certaine proximité l'horreur ambiante, certains passages comme notamment la charge de la cavalerie française sur les "carrés" de Wellington lors de la bataille des "quatre bras" avec ce que cela implique en matière de pertes humaines et animales, ou bien, sous les tambours la dernière marche de la garde impériale gravissant le mont saint jean sous le feu nourrit de l'artillerie de la coalition anglo-néerlandaise ...
Le récit est donc rédigé chronologiquement, il est agrémenté de multiples cartes détaillant les différents champs de bataille ainsi que l'évolution du déploiement des troupes.
Si
Bernard Cornwell ne tarit pas d'éloges sur l'héroïsme dont font preuves les hommes impliqués dans les différents combats et notamment du côté français avec l'admiration dont il semble portés aux différents bataillons de cuirassiers, dragons, immortels, gardes impériaux..., il est beaucoup plus critique sur les égarements stratégiques au niveau de l'état-major de l'armée française.
Si du côté de la "belle alliance", pour justifier des faits de guerre, des stratégies, des déploiements, il reprend surtout l'analyse et les explications qu'en donnera Wellington dans ses mémoires par la suite, du point de vue des forces de Napoléon, Cornwell en tant qu'historien interprète et soulève plusieurs fois le manque de communication entre Napoléon et ses généraux, l'attentisme de l'empereur, l'insuffisance tactique de certains grands officiers comme le maréchal Ney que les faits semblent impitoyablement accablés...
N'étant pas expert en la matière, peut-être pour certains, Cornwell manquera un peu d'objectivité en élevant Wellington au rang de super-général par sa gestion de la bataille qui le vrra oposer à la meilleure armée du monde, aux meilleurs soldats du continent, mais force est de constater, en recoupant avec d'autres sources historiques, Waterloo c'est avant tout un enchainement de mauvaises décisions des généraux de l'empire et un entêtement jusqu'au-boutiste dans des manoeuvres parfois suicidaires.
Waterloo de
Bernard Cornwell est un ouvrage qui permet de se replonger dans cet évènement historique majeur qui fête ses 200 ans cette année, avec un traitement plutot original et vivant, dont le dénouement aura profondément influé sur la géopolitique mondiale.
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