Alors le môme et moi on profite de ce silence rempli à ras bord, on respire l'air de la nuit et on continue à ne rien dire.
Avec Aru on croise des hameaux ou des fermes isolées [...]. Même si les habitations se raréfient il y en aura toujours, c'est comme si l'homme ne pouvait pas s'empêcher de poser son cul un peu partout, un vrai chien pisseur il faut qu'il montre qu'il est là.
(P. 135, 136)
J'ai l'impression d'être un de ces salopards qui laissent leur clébard au coin d'une rue parce qu'ils n'en veulent plus et qui disent aux gosses quand on rentrera de vacances on le reprendra il nous aura attendus.
Le chant des loups nous appelle parce que c'est notre chant et aussi loin qu'on puisse remonter il y a l'éclat d'un animal en nous, c'est pour cela que ça m' émeut et que les larmes viennent brûler le bas de mes yeux.
Le chant des loups nous appele parce que c'est notre chant et aussi loin qu'on puisse remonter il y a l'éclat d'un animal en nous, c'est pour ça que ça m'émeut et que des larmes viennent brûler le bas de mes yeux. Ce n'est pas du chagrin c'est une émotion profonde viscérale racinaire et ceux qui ne ressentent pas ça ils ont tout oublié, ce sont des gens déjà morts. Il n'y a pas de mots pour définir ce qui m'étreint et je me dis que c'est pour ça que je vis ici, pour toucher du doigt, du bord du coeur, le territoire sauvage qui survit en moi à ces moments-là quand les loups hurlent dans la montagne je sais que je ne suis pas seul. C'est à cet instant que l'autre voix s'élève celle que je n'attendais pas.
La nature, c’est marche ou crève.
En vrai c’est la lueur éperdue dans ses yeux bleus qui me rend dingue, cette lueur qui me cherche simplement pour s’accrocher à moi, pour que j’ouvre une brèche une possibilité la largeur des bras et cette quête-là, cette prière muette je n’y arrive pas.
Je suis en colère contre la vie le monde, le monde je jure je lui ferai la peau.
Le tintement de la pluie sur le monde quand on est à l’abri c’est ce qu’il y a de plus beau.
J'ai appris depuis longtemps que moins on parle moins on dit de conneries [...].
(p. 103)