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Critique de sandra_etcaetera


RÉPARER

« Penche-toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste » Philip Roth.

Ces mots sont comme miraculeux pour Jérôme, le narrateur.
Ces mots sont le début d'un vital retour en arrière pour qu'enfin son passé libère son présent…

🩶Jérôme a 15 ans quand il rencontre Colette, le premier grand amour de sa vie, celui qui le fera basculer d'une violente colère contre tout à l'envie de retourner dans un monde si effrayant quand on n'a que 15 ans.

Ici sont les dragons.
Ici, c'est le centre de soins pour adolescents; les dragons, ce sont eux: Jérôme, Colette et tous ceux accueillis dans cette grande famille qu'on isole avec leurs fêlures, leurs angoisses, une immense solitude et leurs monstres dans leurs trop lourdes valises.

Les dragons sont ceux qui, à l'adolescence, se sentent faibles et différents parce qu'humiliés et inadaptés au monde qui ne semble ni les écouter ni être capable de les rassurer; salis et traumatisés par une vie brisée dès l'enfance; dans une très grande colère face à un quotidien qu'ils jugent insupportablement médiocre, parce que ne laissant aucune place aux rêves…
les dragons sont ceux que l'on cache car parfois ils ont même peur de devoir rester en vie…

Alors oui il y a de la noirceur, des esprits suicidaires et une dépression juvénile profonde dans ce texte, mais il y a aussi (et surtout) quelque chose de très solaire qui nait de l'amour, sentiment intrinsèquement lié au désir de vivre (malgré tout).

Mais l'amour ne peut pas toujours tout face aux monstres qui hantent les nuits des dragons…

Impossible de ne pas être cueilli et touché par ce texte de Jérôme Colin: sensible, émouvant, sans fard ni brutalité, à moins d'avoir un coeur de pierre et d'être totalement indifférent aux angoisses et aux peurs qui font vaciller bien trop souvent les vies de nos adolescents nous renvoyant avec force à nos propres traumatismes ou à notre mélancolie bien installée.

Un roman sincère et important comme un témoignage dans une forme d'urgence mais aussi un roman d'amour en clair-obscur nourrissant une quête essentielle, le tout parcouru d'un hommage appuyé aux mots et à la littérature, à son pouvoir pour dire, accompagner, rassurer et donner de l'espoir.

« La force est d'aimer les faibles ». Ces mots de Steinbeck sont comme un appel à écouter ceux qui a 15 ans devraient avant tout être heureux.
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