"Chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de s'arrêter et de réfléchir" (Mark Twain).
Il faut aimer cet enfant. Parce qu'il n'a que quinze ans. Pour lui, tout est encore possible. Il n'y a rien de plus effrayant.
Ces gamins, ils ont besoin d'expériences affectives sécurisantes. Et le monde, tel qu'il va, est incapable de leur offrir. Le capitalisme nous mène droit dans le mur parce qu'il n'a finalement rien à proposer aux jeunes. Aucun idéal. Cette merde de système glorifie la performance. Comment être le meilleur ? Comment être le plus riche ? Comment être le plus rapide ? Il propose aux enfants des idéaux de néant.
"Soyez vous-mêmes, les autres sont déjà pris" (Oscar Wilde).
Un tube de pop coréenne dure en moyenne quatre minutes et deux secondes. Si l’on considère ses trois milliards et demi de vues, l’humanité a passé 24 495 années à écouter Gangnam Style. Arrêter de penser. Maintenant. Respirer.
Le viol est un assassinat. Sauf que le cadavre respire encore.
C'est vertigineux d'y repenser. De se remémorer le monde avant l'apparition de ceux qui le bouleversent. Le monde quand il était encore vide. Préalable au surgissement de ceux qui vont compter pour toujours et dont on se demande comment on a fait pour survivre sans eux. Sans leur voix. Sans leur tendresse. Sans leurs mains. La vie avant eux. Avant elle. Avant son apparition. Avant sa présence. Avant son absence. Avant tout. C'est étourdissant de se rappeler le monde avant même son avènement.
Elle était lacérée de tout. Elle a dit : "L'anxiété est une lucidité. En réalité, ce sont eux qui sont malades d'accepter de vivre. La vraie question dans ce monde n'est pas de savoir pourquoi je veux mourir. Mais pourquoi tout le monde veut vivre."
Le viol est un assassinat. Sauf que le cadavre respire encore.
"Tu sais, a-t-il ajouté, notre société, elle fait des gosses. Mais elle ne prend plus le temps d'avoir des gosses. C'est un problème structurel. Je ne dis pas qu'il faut que tout le monde se transforme soudainement en hyperparents ou en hyperprofs. Juste en adultes qui prennent le temps de penser à cela. Mais l'accélération de la vie ne le permet pas. Comme si on n'avait plus le temps. C'est ça aussi la société de consommation. On produit. On abandonne. Pour produire plus encore. Dans ta radio, tu dois parler du désespoir et de la souffrance des adolescents; De notre incapacité, à nous les adultes, de leur proposer un autre monde. On les gave de médicaments car on est incapables de les gaver d'espoir. Et bientôt, ça nous explosera au visage, crois-moi.