AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Arakasi


Située sur les côtes d'Angleterre, Ashdown est « la maison du sommeil », une ancienne résidence pour étudiants devenue une clinique psychiatrique spécialisée dans les troubles du sommeil : narcolepsie, insomnie, somnambulisme, etc… Cette clinique est dirigée par le docteur Dudden, psychiatre au caractère infect et obsédé par l'étude du sommeil qu'il considère comme une maladie rongeant les aptitudes physiques et psychologiques de l'être humain. C'est donc avec un immense ravissement qu'il accueille au sein de son établissement Terry Worth, un éminent critique de cinéma un peu toqué et n'ayant pas fermé l'oeil depuis des années.

Mais Terry Worth ne tient nullement à jouer les souris de laboratoire. S'il s'est rendu à Ashdown, c'est en souvenir des mois qu'il a passé là, une décennie plus tôt. En ce temps-là, la résidence ne renfermait pas des malades chroniques mais des étudiants : la charmante Sarah aux rêves plus vivants que la réalité, Robert son tendre mais trop discret soupirant, le déjà très givré Gregory (le futur docteur Dudden), Terry lui-même et quelques autres jeunes gens, tous débordants de névroses diverses et variées. le temps les a dispersé, mais bientôt le destin et les rêves les réuniront tous à nouveau et, dans les recoins de l'inquiétante demeure d'Ashdown, de vieilles histoires ressusciteront de leurs cendres et viendront parasiter le présent.

Avis aux amateurs d'humour britannique et d'intrigues romantiques bien ficelées, « La Maison du sommeil » de Jonathan Coe devrait vous convenir à merveille ! L'intrigue est maligne et tortueuse, la construction ingénieuse, les personnages fantasques et névrosés à souhait, la thématique principale plutôt originale… Ajoutez à cela un style pince-sans-rire et un humour plus satirique qu'il n'y parait au premier abord, et vous obtenez un roman à suspense joliment réussi. A mon avis, le scénario est un brin trop tiré par les cheveux et les protagonistes restent un peu trop caricaturaux pour atteindre la virtuosité d'un Ian McEwan (pour rester dans les écrivains anglais contemporains), mais je n'en ai pas moins passé un très plaisant moment de lecture. A noter que les cinéphiles devraient être également conquis, car le roman abonde en références au genre. Personnellement, le scénario m'a beaucoup fait penser aux vieilles comédies policières d'Alfred Hitchcock avec leurs rebondissements tordus, leur humour décalé et leurs personnages doucement excentriques. Amusant et intriguant.
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}