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Michel Chandeigne (Traducteur)Robert Bréchon (Préfacier, etc.)
EAN : 9782903721442
123 pages
Lettres vives (01/10/1991)
5/5   5 notes
Résumé :

Nous ne pourrons dire que le silence nous enflamme que lorsque les paupières intérieures auront le poids des amandes et que les épaules respireront la montagne au coeur de la brise Alourdis par l'ombre dans la sève épaisse dans la tension qui réunit les bords et le tond nous irons dans le courant qui remonte obscur et léger si loin que la distance ne sera plus la distance Et un chant naîtra de l'ignorance vive o... >Voir plus
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes sur le point de vivre quand s’ouvre
l’avenue où notre passage procure
l’immédiate profusion du souffle de l’air
Fourvoyés et sûrs de nos pas nous trouvons
alors l’impossible terre qui se donne
et nous attend dans la solitude du monde
Ainsi nous sommes la transparence
de tout ce qui est opaque ou brillant
en des méandres obscurs et heureux
où l’eau respire et s’incline
Dans l’ombre nous jouissons d’une telle paix
que dans l’équilibre ardent nous nous sentons
de simples éléments parmi des éléments mobiles
Être ainsi tellement heureux dans la lumière
c’est laisser la brise devenir le sens pur
de la claire harmonie qui éclaire la parole
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Telle une ondulation sous les arcades d’ombre
la nuit efface la route unanime et ardente
Et le lointain étend jusqu’à nous sa longue intimité
qui fait scintiller en nous ses cristaux éloignés

Car il n’est ni adieu ni solitude ni oubli
ce bleu de ténèbres qui est un tissu autour
du cœur silencieux où s’enflamme le oui
Être ainsi c’est fleurir la substance

des amants et accepter l’empreinte soyeuse
du crépuscule Là où nous sommes se tiennent la certitude
liquide et le diamant Dans la parfaite densité
du couchant qui éternise son empire
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Nous sommes soudain libérés dans le dialogue
qui tel un feu s’élève et nous environne
et nous devenons alors la flamme et son sommeil
qui nous harmonisent au cœur même de l’excès
Et les nuages que nous sommes s’alourdissent
de notre présence et sont des figures
consistantes dans le vent des images
La perfection ondule ouvertement
dans la liberté de la parole qui dérive
en un firmament d’oisiveté et de désir
où le délire est la raison d’un fleuve
qu’une conscience enivrée illumine
Et nous sommes déjà cette veillée intime
qui incline vers d’autres les ombres amoureuses
et avec eux se conçoit cristalline
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Nous écrivons et nous ne savons pas si la figure
aux narines irisées peut d’un seul geste
concevoir les vestiges qui la délivrent
de toute autre vérité que le vent
et qui de la salive ourdissent l’éclair
ou le silence des versants obscurs
Sans savoir nous apprenons lentement à connaître
un autre espace au dessin translucide
où s’ébauchent de légers capillaires
dans la vision gracieuse au visage de reine
Écrire serait alors comme si sur la colline
le soleil s’illuminait en ouvrant
des sillons verts dans la maison
où la mer se rend à la paix des fenêtres
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Parfois chaque objet s’éclaire
d’une pause intime en son pur mouvement
parmi les sons minutieux qui détournent
l’attention vers une cavité minime
Etre ainsi aussi bref et profond
que dans le silence d’une plante
c’est être au fond du temps ou à son sommet
ou dans la blancheur d’un sommeil
qui nous révèle la scintillante substance du lieu
Le monde tient ainsi dans un limbe
et c’est comme un écho limpide et une feuille d’ombre
qui erre en tremblant parmi d’infimes lumières
Il est l’astre immédiat d’un sommeil fluvial
et lucide une éclipse nubile
où être seul c’est être au plus intime du monde
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Video de António Ramos Rosa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de António Ramos Rosa
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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