On aurait dit qu'ils s'étaient tous donné le mot pour m'emmerder dans une converge,ce des luttes autour d'une idée centrale qui ressemblait peu ou prou à "nous aussi on veut du pouvoir-acheter". Le moins qu'on puisse dire c'était que cette revendication était aux antipodes d'une proposition antagonique à la société contre laquelle tous cers gens gueulaient ; leur mécontentement, leur frustration étant leur seule parole.
-La pensée politique des gens ne se cantonne plus qu’au contenu de leur assiette. Personne ne m’a écouté.
-Moi aussi j’ai faim. Rentrons !
Tiens, reprend donc un peu de cette excellente soupe afin de nous parler à ton aise de tous ces pauvres gens car, après tout, il n’y a rien de mieux qu’une bonne table ornée de fleurs et d’argenterie pour nous inspirer des émotions socialistes.
Je tiens à préciser que nous avons sur notre île où les habitants cumule vie saine et lien social – on mange ce qu’on cultive dans son potager et tout le monde fourre son nez dans les affaires du voisin – un record national de centenaires.
On se surprenait à nouveau à attendre le décès de papa-maman pour s’acheter un logement ou payer les études ou l’installation de ses enfants.
En Europe les carburants mis sur le marché ne doivent pas dépasser une certaine concentration en soufre à cause des normes antipollution, mais en Afrique c’est différent, les gens circulent avec des épaves qui fonctionnent au gasoil avec un dosage cinq cents fois supérieur à la norme que les courtiers nomment le diesel de qualité africaine. Des millions de gens meurent chaque année de maladies respiratoires à cause du dioxyde de souffre, mais tout le monde s’en fout et les courtiers comme de Rigny arrosent les gouvernements pour que les normes, ou plutôt l’absence de norme reste en l’état.
Les boucheries avaient beau décimer les familles génération après génération, les mères perdre parfois tous leurs garçons, le monde entier avait l’air de s’en accommoder ; pire, d’en redemander, un traumatisme historique chassant l’autre.
Il avait définitivement renoncé à être un être social et je dois dire que je l’enviais.
Tous avaient fait l’effort de s’habiller proprement car s’il était toléré d’être pauvre, c’était à condition d’être bien tenu et de ne pas offenser le monde auquel on se mélange avec sa misère.
Thiers l'a bien dit : «Un peuple instruit est un peuple ingouvernable».