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Critique de frmwa


Ouvrage conseillé par Fabrice Luchini, ce qui coule de source dès que l'on en a lu quelques pages, tant Jean Cau et lui partagent la même passion pour la langue, la littérature, la philosophie, la philosophie et leurs héraut(o)s. Les hommes et les aspects politiques ne sont pas ce qu'il y a de plus réussi dans le recueil. L'auteur est beaucoup plus à l'aise, en affinité, positive ou négative, avec les écrivains. Ses traits peuvent être à la fois incisifs, bienveillants, tendres avec souvent une grande justesse car malgré la timidité que ressent le jeune homme qu'il fut tout un temps, il conserve cette distance qui l'empêche d'adhérer (« comme une huître », aurait dit Breton). Cela nous donne de superbes « croquis » de Cocteau, de Genet, de Gallimard, de Queneau, une hilarante exécution dans les règles du professeur Lacan à la salle de sport (de gymnastique, plutôt), d'étranges heures en compagnie d'Orson Welles – que James Ellroy qui le déteste aurait dû lire, au lieu de se contenter de lui démolir le portrait dans son 2e quatuor.
Les textes consacrés à Venise et à la corrida me ramènent tout droit au Paris Match de mes parents (évoqué par un autre babeliaute) – définitivement une autre époque, qu'on la regrette ou non.
Ce carnet de croquis se clôt en apothéose par un portrait de Sartre, dont Jean Cau fut un temps secrétaire et pour lequel « on l'attend au tournant », « mais je n'y serai pas ». En effet, mais le regard et les souvenirs d'un homme ayant partagé l'espace vital avec un monstre de cette époque et qui en rend compte avec pudeur, fidélité, humour (la partie consacrée au dr Schweitzer, auquel Sartre était apparenté, ai-je appris) et grand talent.
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