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Critique de Olivia-A


C'est un roman russe qui n'est finalement ni vraiment russe ni vraiment un roman. Enfin, avec Koltenich, la langue russe, c'est un peu russe. Mais ça n'a définitivement rien d'un roman. C'est plutôt un texte à visée thérapeutique, mais bizarrement, pour l'auteur lui-même. A tel point que plusieurs fois au cours de ma lecture j'en suis venue à me demander s'il ne se fichait pas un peu de nous, s'il n'en avait pas sérieusement rajouté une couche. Parce que c'est pour moi clairement inconcevable qu'on raconte autant sa vie dans un livre. Surtout autant de choses horribles, et qu'on se présente comme un personnage assez méprisable, se croyant supérieur à tout et tous et incapable de reconnaitre ses torts. Toute cette histoire avec Sophie finalement nous révèle seulement qu'Emmanuel Carrère n'a pas su voir ses propres tares, et à la façon dont il le raconte et fait le bilan, on a bien l'impression qu'il n'a toujours pas compris ce qu'elle lui reprochait.

Est-ce que je peux vraiment dire que j'ai aimé ? Est-ce qu'on peut aimer un livre aussi noir où clairement l'auteur traîne sa dépression du début jusqu'à la fin, l'étalant sans fin sur chacune des pages. J'ai plutôt trouvé la démarche assez intéressante. Et puis ça nous montre que notre vie à nous n'est peut-être pas si mal, que même si on est un peu tordus sur les bords, on ne le sera probablement jamais autant que l'auteur.
En fait, je ne sais pas vraiment pas quoi dire de ce livre. J' ai été touchée par toutes ces histoires qui s'entrecroisent, par Ania et Sacha, mais aussi l'autre Sacha qui trouve systématiquement refuge dans l'alcool, par Sophie qui aurait voulu pouvoir vivre sa passion dévorante jusqu'au bout sans comprendre que ce genre de passion ne mène jamais à une vie commune heureuse. Même l'auteur finalement, il finit aussi par nous toucher quelque part, surtout vers la fin (bien que ce soit un peu facile d'accuser l'ombre de son grand-père disparu de saccager sa vie, il la saccage très bien tout seul). C'est en fait un livre très vrai, comprenant une réflexion sur la vie qui peut nous parler, probablement pas à tous, mais moi il m'a parlé, je me suis retrouvée dans certains personnages, et j'ai retrouvé certains de mes proches dans d'autres. Il y a plusieurs passages qui sont assez justes, et le style rend la lecture simple et agréable. C'est véritablement là qu'on voit apparaitre le ‘style Carrère' pour la première fois, un mélange de confidence et de précision des faits, un regards biaisé sur la situation mais en même qui essaye de prendre du recul et d'évaluer les choses à leur juste valeur. C'est une confession, mais ça reste un roman quelque part.

Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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