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Critique de sweetie


Habituellement, j'apprécie les récits d'Emmanuel Carrère car, s'y mêle toujours à la trame principale, un soupçon de vécu personnel qui donne de la substance. En revanche, pour Un roman russe, l'auteur a choisi de sauter pieds joints dans l'intime, à tel point que j'en ai ressenti souvent un profond malaise.
Fils d'Hélène Carrère-d'Encausse, née Zourabichvili, l'auteur tente de renouer avec ses origines russo-géorgiennes lorsqu'il se rend à Kotelnitch au nord de Moscou pour y relater l'expérience d'un soldat Polonais, toujours vivant mais interné, ayant été fait prisonnier par les Soviétiques peu après la Seconde Guerre Mondiale. En parallèle de ce projet d'écriture, Carrère sent poindre le désir de clarifier le parcours de son grand-père maternel Georges, émigré en France au début des années 1920 et dont la vie s'est terminé abruptement dans une certaine ignominie. « J'ai pensé : je suis venu faire une tombe à un homme dont la mort incertaine a pesé sur ma vie, et je me retrouve devant une autre tombe, celle d'une femme et d'un enfant qui ne m'étaient rien, et maintenant je porte leur deuil aussi. Peut-être que c'est cela, l'histoire. » Car, au cours de ses deux voyages en Russie, Carrère a noué des liens avec les locaux, dont un couple quasi mythique, lui, espion du FSB et elle, jeune mère francophile.
Un récit dérangeant par son côté égocentrique (les déboires amoureux de l'auteur aggravés par une jalousie maladive) et l'implication involontaire de ses proches. J'ai trouvé que le pillage émotionnel ici est encore plus flagrant que dans ses autres livres, quoique Yoga ne donne pas sa place dans le style « je me moi ». Pourtant, Yoga fut un de mes coups de coeur, tandis que celui-ci m'a plutôt déçue. Mon mari et moi avons tout de même convenu que Carrère demeure un sacré conteur sachant tourner ses phrases.
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