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Critique de mylena


Le premier livre d'Emmanuel Carrère que j'ai eu envie de lire, et puis, ça ne s'est pas fait (à l'époque je ne faisais pas de liste des livres que j'avais repérés). Heureusement, car je ne pense pas que je l'aurais aimé à ce moment-là.
Il faut dire déjà que ce roman russe n'est pas un roman mais un récit autobiographique concentré sur une période de deux ans. Ou alors c'est un récit avec trois fils conducteurs dont chacun aurait pu donner naissance à un roman. Il y a d'abord le prétexte, ou plutôt ce qui motive l'auteur au départ : enquêter sur son grand-père géorgien dont la disparition à l'automne 44 en fait un fantôme et une sorte de secret de famille. Là le lecteur est floué car la mère de l'auteur ne veut pas qu'il recherche quoi que ce soit de son vivant, même si tous les autres membres de la famille le souhaiteraient. Alors il s'empare d'un fait divers, la découverte d'un hongrois, fait prisonnier à la fin de la guerre et oublié depuis plus d'un demi-siècle dans un asile psychiatrique à Kotelnitch, au fin fond de la Russie. de fil en aiguille l'auteur se remet au russe, a une idée saugrenue de documentaire sur Kotelnitch et ses habitants, qui prendra une tournure imprévisible. Troisième thème récurrent du livre : son histoire d'amour compliquée avec Sophie qui tourne au cauchemar lorsqu'il écrit pour le Monde une nouvelle érotique. Sophie a la consigne de la lire dans le train Paris-la Rochelle a une date précise. C'est un très beau cadeau dont elle ne profitera pas, faute de prendre le train, ce qui mène l'auteur au désespoir et à l'incompréhension devant l'échec total, monumental, de sa surprise (la date était pourtant réservée depuis longtemps).
C'est sans doute le livre où Emmanuel Carrère s'expose le plus, sans retenue et sans pudeur, alternant tour à tour sincérité évidente et regard biaisé, essayant sans cesse de prendre du recul. Dans ces confessions il se révèle tour à tour exaspérant, attachant, égocentrique, empathique, …, bref, complexe. L'écriture est simple, limpide et la lecture plus aisée que ne le suggèrerait la complexité de trois thématiques imbriquées. J'ai beaucoup aimé mais je conçois très bien qu'on puisse détester et je ne le conseillerai pas pour découvrir cet auteur.
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