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Critique de Marple


Emmanuel Carrère semble ici égocentrique, mégalo, fondamentalement égoïste, vaguement manipulateur et somme toute assez déséquilibré. Pourtant, je ne peux m'empêcher de l'aimer... de manière certes moins pathologique et déchirante que sa Sophie... Mais étonnamment fort quand même étant donné la puissance de mon agacement !

Ce roman russe n'est pas du tout un roman, puisqu'il ne raconte que des choses réelles, qui n'auraient probablement d'ailleurs jamais eu leur place dans un roman, tant elles sont outrées et bizarres, alternant monotonie et hystérie.

L'auteur nous raconte une période troublée de sa vie, à mi-chemin entre un trou perdu de Russie (c'est lui qui le dit, et il m'a convaincue au point que j'en ai oublié le nom) et le pays des amoureux maudits (où il se complait dans une histoire odieuse et bancale, puis dans une rupture interminable et déchirante).

Aucun point commun entre ces deux sujets, si ce n'est l'auteur lui-même... Et comme fondamentalement c'est de lui-même qu'il aime parler, son livre a au final une certaine unité ! Je dois lui reconnaitre une grande honnêteté, car il ne se présente vraiment pas sous son meilleur jour, ainsi qu'un grand talent pour l'introspection et le récit.

Mais quelle obsession pour son propre nombril ! Sans aucune limite, il nous raconte tout, rien ne l'arrête ! Ni les demandes de sa mère, ni le respect d'une femme blessée, ni même simplement la pudeur la plus élémentaire... Quand il se passe des éléments tragiques dans son entourage, on a presque l'impression qu'il s'en réjouit car cela donne de la matière à son histoire...

Bref, je pourrais continuer pendant des heures à dégoiser contre l'horripilant Emmanuel Carrère. Il n'en reste pas moins qu'une fois encore son livre m'a touchée et passionnée.

Challenge PAL
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