Le mot qui rassure au creux de la nuit, on le crie dans un cauchemar d’enfant et la tendresse arrive. Maman.
Que ressent-on lorsque, dans une vie, on ose agir différemment, sortir des sentiers battus, défier les prévisions ?
Je réalise que nous ne serons pas toujours ce binôme solitaire aux prises avec nos défis quotidiens. Non, nous allons poursuivre notre chemin (...) Je saisis maintenant que chacune de nos épreuves a un début, un milieu et une fin. (...) Une grande sérénité m'envahit.
Ma vie est ce tissu d'incertitudes que j'ai tricoté comme j'ai pu et, aujourd'hui plus que jamais, il me tient chaud.
Avec le temps, j'ai découvert qu'il y a mille façons de signifier à l'autre qu'il est aimé. Elles se jouent, se combinent et se mélangent dans des scénarios à chaque fois uniques. Ces échanges subtils entre deux êtres font partie des moments les plus émouvants de ma vie.
Pour la première fois, ma mère est triste devant moi. Je découvre avec surprise que cet être joyeux et léger, peut, elle aussi, avoir ses bagages, que la vie est plus que cet enchaînement de moments parfaits.
Je crois que c'est cela grandir, pouvoir gagner en liberté, choisir son bonheur et lui donner une place. J'ai l'impression que c'est seulement ainsi que la colère et la tristesse peuvent retrouver la leur, des émotions importantes qui t'enseignent ce qui est bon pour toi mais qui ne doivent pas occuper tout l'espace d'une vie.
J'ai oublié et l'oubli est terrible ici-bas. Oublier qui l'on est et où l'on va suffit à gâcher une existence.
Je te laisse cher journal, j'ai à vivre.
J'ai tant besoin d'un regard bienveillant, là juste maintenant, qu'on me prenne la main, non, mieux, qu'on me serre dans les bras en m'assurant que je suis quelqu'un de bien.