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Critique de Aderu


Merci aux Presses Universitaires François Rabelais et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique.

Le titre étant explicite (hum), rentrons dans le vif du sujet.

75 séries analysées, soit au total 197 saisons. 2008 épisodes pour 1481 heures de programmes.
Une iconographie riche de 446 illustrations, à quelques exceptions près, toutes des captures d'écran de séries de HBO. Enfin, 85 graphiques pour mettre en volume les données relevées.
Voilà pour les chiffres.

La période observée va du 12 juillet 1997, jour d'entrée de Tobias Beecher dans la prison d'Oswald (Oz), jusqu'au 4 août 2019, date du dernier épisode de la saison 1 des aventures de Rue Bennett (Euphoria).

Benjamin Campion livre une étude précise, exhaustive et érudite sur un sujet sulfureux : le rapport à la nudité et à la sexualité dans les séries du network HBO.
Le slogan de celui-ci, célèbre, annonce "It's not TV, it's HBO" ou comment afficher et affirmer sa volonté d'être au-dessus de la mêlée.

L'ouvrage étant universitaire, les références sont nombreuses et les citations fréquentes.
Dans la première partie, l'auteur dresse l'inventaire le plus précis et diversifié possible des formes de nudités et de sexualités exposées.
Cela passe par des recensements et classifications des différentes parties anatomiques ou encore des pratiques sexuelles à l'écran. La recension ira jusqu'à mener l'analyse concernant les positions sexuelles.

Au-delà de l'aspect "mécanique" est aussi analysé la représentation des orgasmes masculins comme féminins - le cas échéant !
À ce titre, si la nudité masculine est très présente - et la série fondatrice Oz n'y est pas pour rien -, ce qui constitue une donnée originale au regard des networks concurrents, la jouissance féminine reste marginale, rare et invisibilisée - comme à peu près partout me direz-vous.

Puis l'auteur analyse le rapport, soit en mimétisme, soit en critique, entre HBO et la pornographie. À ce titre, deux séries occupent une place particulière : The Deuce et Euphoria. La première, tout simplement parce que la pornographie est le sujet même de la série qui présente son développement dans le Times Square des années 70 (la troisième et ultime saison n'est pas incluse dans la période étudiée par l'auteur). La seconde parce qu'elle présente, de manière crue, une certaine jeunesse états-unienne dans, notamment, son rapport à la pornographie - mais aussi aux drogues par exemple. Dans les deux cas, l'occasion pour HBO de présenter un regard critique sur le cinéma X.
L'occasion de préciser que nombres de vidéos ou images explicites présentées dans les séries HBO sont elles-mêmes des vidéos ou images regardées par les personnages à l'écran.

Dans la dernière partie du livre, quelques séries sont passées plus spécifiquement au crible, notamment Westworld, Game of thrones, Girls ou bien sûr Tell me you love me - qualifiée par une partie de la presse de "série porno" à sa sortie.

Au final, c'est un peu "Michel Foucault regarde HBO" !
Blague à part, une lecture intéressante pour moi qui suit un grand amateur des séries HBO et qui permet de regarder différemment certaines scènes, une fois intégrées dans une perspective plus large, bien que je ne sois pas toujours sur la même ligne que l'auteur.
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