Samantha, Tome 1 : Héroïne d'un jour

Out ce que je sais, c'est qu'à un moment je regardais l'arme que M.Uptown Girl pointait vers le président....
et que l'instant d'après je lui sautais dessus..

Elle a dit qu'elle ne l'a pas fait exprès. Qu'elle les a vus dans ma chambre et qu'elle les a trouvés tellement beau qu'elle n'a pas pu s'empêcher de les montrer à maman.
Evidemment, ça ne lui a pas traversé l'esprit qu'elle n'avait pas le droit d'entrer dans ma chambre.

Les dix preuves selon lesquelles empêcher une balle d'atteindre la tête du président des Etats-Unis d'Amérique change votre vie :

10. [...].

[...]

2. Pendant que vous attendez qu'on vous plâtre, vous allumez votre poste de télévision privé et vous découvrez que toutes les chaînes diffusent un bulletin d'information spécial. On vous explique alors qu'un attentat a été commis contre le président, mais qu'il a été déjoué grâce à l'acte héroïque d'un seul individu. Et vous reconnaissez alors la photo qui figure sur votre carte de lycée.

Celle où vous fermez les yeux et où vous êtes coiffée n'importe comment. Bref, celle que vous n'avez osé montrer à personne tellement vous aviez peur qu'on se moque de vous.

Mais la raison essentielle qui vous fait dire que votre vie ne sera plus jamais la même, c'est :

1. Que vous hurlez si fort en voyant cette horrible photo de vous qui s'affiche à la télévision nationale qu'une trentaine d'agents des services de sécurité surgissent dans votre chambre, revolver au poing, et vous demandent si tout va bien.

Deux secondes plus tard, un nouveau morceau de papier atterrissait sur mes genoux.
Avec l'impression de ne plus pouvoir respirer,je l'ai ouvert. David avait demandé :

Et Jack ?

Je n'ai eu aucun mal à répondre à cette question. Ça a même été un soulagement pour moi que de rétorquer :

Quel Jack ?

Parce que c'était exactement ce que je ressentais.
Mais ce qui m'a le plus étonnée, c'est la réponse de David par laquelle il me faisait part de ses vrais sentiments.
Si j'avais déjà été heureuse - si un événement m'avait déjà remplie de joie au point de penser que mon cœur allait exploser -, ce n'était rien comparé à ce que j'ai éprouvé en ouvrant le nouveau petit papier que David venait de m'envoyer et sur lequel il avait dessiné un cœur.
C'est tout. Juste un petit cœur.
Ça ne pouvait signifier qu'une chose : il m'aimait.
Il m'aimait.
Il m'aimait.

C’est à ce moment là que les genoux de David ont rencontré les miens sous la table. Il s’est aussitôt excusé et a replié les jambes. Puis, cinq minutes après, ils sont de nouveau rentrés en contacte avec les miens.
Sauf que cette fois, David n’a pas bougé. Ni ne c’est excusé. Je ne savais comment réagir […]
Mais j’ai senti que le frisson revenait. On aurait dit que je prenais brusquement conscience que David était un garçon. Bien sûr, je l’ai toujours su, mais quand ses genoux ont touché les miens - et n’ont pas bougé -, ça m’a fait un choc.

Je l'ai lu i y a quelques années, mais c'est un super roman pour ados !

Mais j'imagine qu'ils voulaient voir à quoi ressemblait la vie d'une héroïne de la nation.
Parce que c'est ce que je suis maintenant, que je le veuille ou non. Une héroïne.
Ce qui est, finalement, une autre façon d'appeler quelqu'un qui se trouvait au mauvais endroit au pire moment.

Mais ça allait. Franchement, ça allait. Sans doute parce que je n'étais pas vraiment moi-même, à cause de ma nuit blanche, de la foule dans la rue, des fleurs et des ours en peluche, et aussi de l'awapuhi et du conditionneur pour chevaux.
En fait, quand je suis sortie de la salle de bains, je ne savais plus très bien où j'en étais. Pire, je ne pensais pas que les choses puissent être plus bizarres.
Et c'est à ce moment-là que ma mère, qui se trémoussait nerveusement au milieu des fleurs et des ballons, a dit :
- Euh... Samantha, il y a quelqu'un qui voudrait te voir.
J'ai tourné la tête et je me suis retrouvée face aux présidents des Etats-Unis.

La prof nous avait demandé de regarder un documentaire sur la dysmorphophobie, sur la Chaîne de l'Education. La dysmorphophobie est une maladie qui touche les gens qui, comme Michael Jackson, pensent qu'ils sont physiquement monstrueux quand, en réalité, il ne le sont pas du tout. Par exemple, dans le documentaire, ils montraient un homme qui détestait son nez. Eh bien, il se l'était entaillé avec un couteau, puis avait retiré l'os du cartilage et mis à la place un os de poulet.
Ce qui prouve que, si on considère que quelque chose ne va pas dans sa vie, on peut trouver pire, bien pire.

Lucy à Samantha :

Il y a trois sujets de conversations que tu peux aborder avec un garçon […] Le premier, c’est lui. Le seconde : toi et lui, et le troisième, toi. Commence par lui, puis glisse lentement vers toi et lui, et enfin, amène la conversation sur toi. Et n’en bouge plus.