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Après un premier roman détonnant (« La triste histoire des frères Grossbart »), voilà que Jesse Bullington revient avec « Danse macabre », ouvrage tout aussi original et réussi que le précédent. Nous voici donc parti aux côtés de la jeune Awa, sorcière mauresque en quête d'un moyen de rompre la malédiction jetée par son ancien maître nécromancien. Il faut avouer que niveau scénario, l'auteur ne fait jamais dans le classique ou la facilité, et là encore cela fonctionne à merveille. Les personnages, quant à eux, sont loin d'être des modèles de vertu, et c'est ce refus de tout manichéisme et cette ambiguïté qui règne tout au long du roman qui les rend particulièrement attachants, à commencer par le protagoniste, dont l'auteur est parfaitement parvenu à retranscrire les dilemmes et les tourments intérieurs. Les personnages secondaires ne sont toutefois pas en reste et possèdent eux-aussi une personnalité bien fouillée, qu'il s'agisse de Manuel, artiste-soldat un peu trouillard mais incroyablement généreux, ou de Monique, géante au grand coeur, tour à tour forgeronne, mercenaire, tenancière de bordel... le style très percutant et impeccablement rendu par la traduction participe également beaucoup à la réussite de ce roman et donne lieu à des dialogues savoureux, bourrés de jurons, d'argot et d'expressions farfelues qui rendent la lecture très vivante et plaisante.

Comme dans son roman précédent prenant place au Moyen-Age, Jesse Bullington brosse ici un très beau portrait de l'Europe du XVIe siècle à propos de laquelle il s'est de toute évidence abondamment documenté (comme le prouve d'ailleurs la conséquente bibliographie proposée en fin d'ouvrage). Naissance de la réforme protestante, essor de l'Inquisition dans les pays du sud de l'Europe, chasse aux sorcières, émulation artistique sans précédent, importantes découvertes médicales..., tout les éléments caractéristiques De La Renaissance sont là en toile de fond et participent à la totale immersion du lecteur dans cette époque passionnante et tourmentée. Les connaisseurs ne manqueront également pas d'être ravis de reconnaître certaines figures historiques bien réelles et particulièrement représentatives de cette période, qu'il s'agisse du médecin-alchimiste Paracelse ou encore de l'artiste Niklaus Manuel Deutsch. Sans oublier que le roman donne aussi l'occasion au lecteur d'en apprendre davantage sur des sujets généralement peu exploités tels que la nécromancie, le pillage de tombe (thème décidément cher à l'auteur !), l'homosexualité féminine, la condition des Maures résidant en Europe après la Reconquista...

« Danse macabre » est incontestablement un très bon roman et Jesse Bullington un auteur à suivre ! A ceux qui auraient apprécié l'ouvrage et qui souhaiteraient prolonger un peu le plaisir, je vous conseille d'aller admirer certaines des principales oeuvres de Niklaus Manuel Deutsch dont il est fait question dans le roman, notamment « La jeune fille et la mort » et « Le jugement de Pâris ».
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Ah le pouvoir de faire danser les morts ! de discuter avec les esprits, d'avoir des esclaves immortels ou presque et vraiment corvéables à merci. le rêve quoi, non ?
Non pas pour Awa, jeune esclave africaine, devenue malgré elle l'apprentie d'un nécromancien vieux de plusieurs siècles. Et le voilà qu'il lui lance en plus une malédiction, qu'elle a 10 ans pour conjurer. Si elle peut. Et elle est très mal partie. Des années de quêtes infructueuses dans les cimetières, puis des années infructueuses comme infirmière de bordel (la seule au monde à savoir guérir de la petite vérole : le rêve de toute mère maquerelle). Puis l'illumination.
Mais ne croyez pas qu'elle fut seule, non : une arquebusière Hollandaise et homosexuelle et un peintre Suisse l'escortent, la soutiennent, la poussent à vivre.
Des ennemis acharnés et souvent décharnés. L'inquisition et le racisme seront aussi sur sa route.
Ca dépote, ça sent souvent le cadavre pas très frais (sans parler de la crasse dans cette Europe qui regarde l'hygiène avec suspicion) Vraiment, j'ai passé un très bon moment en compagnie d'Awa, jeune esclave violemment affranchie qui découvre le monde et tachant d'y rester, puisque finalement on s'y amuse bien. Tout cela ne sera pas de tout repos, n'ira pas sans crise et sans découragement. Mais l'écriture allègre, les caractères trempés des personnages, leur humanité font que l'on veut qu'elle réussisse. Nous font aimer cette petite jeune femme à la recherche d'elle-même.
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Attention, livre à l'ambiance noire, très noire : l'impression d'une lecture morbide vous reste derrière les paupières longtemps après avoir refermé l'ouvrage. Paradoxalement c'est aussi un hymne à la vie, à l'amitié et à l'aventure. Une lecture fascinante, dérangeante dans le monde des nécromanciens. le premier chapitre d'introduction avec Boabdil ne m'avait pas emballé, ni les traces de langage ordurier mais une fois que les "hommes d'os" viennent enlever notre future héroïne, Awa, on est plongé dans le récit. Awa est sous la coupe d'un nécromancien qui veut faire d'elle son esclave, son élève puis finalement se révèle avoir un plan diabolique à son encontre...il lui réserve un sort pire que la mort.
Awa est une héroïne qui se révèle pleine de ressources et qui a la sympathie du lecteur car elle se pose souvent des dilemmes moraux. Forcée d'apprendre l'art de ressusciter les morts, elle préfère demander aux éléments et aux morts ce qu'ils souhaitent qu'elle réalise plutôt que de les contraindre. Malgré cela, elle fera une énorme erreur en tant que débutante en voulant ressusciter Omorose, une très belle femme dont elle est amoureuse. Celle-ci l'accusera, à juste titre, de l'avoir violée et sa haine la poursuivra. La culpabilité d'Awa ne trouvera d'expiation que lorsqu'elle avouera ce crime à son ami Niklaus.
L'amitié avec Niklaus est un moteur de l'action et nous donne de magnifiques pages de philosophie. Tout particulièrement lors de leur rencontre, lorsque celui-ci explique sa conception de Dieu. Awa est heureuse de rencontrer quelqu'un qui pense par soi-même.
Certaines scènes à vous glacer le sang resteront longtemps en mémoire : la fuite d'Awa et le brouet que le nécromancien lui fait manger pour la punir, la "mort" du manipulateur, la fameuse scène de danse macabre dans le cimetière ou encore l'attaque de la hyène. Des images viennent hanter nos pensées. La force de l'écriture tient à la fois de ces évocations morbides persistantes et de la complexité du récit enchâssé. Avec brio l'auteur nous fait suivre le présent d'Awa (ses aventures avec Niklaus et Monique, la géante ordurière) et son histoire passée.
Un roman puissant, à conseiller aux adultes avertis.
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Danse Macabre allie habilement le fantastique, l'horreur, l'historique et l'épique.

Ce récit d'aventure est une réussite, assez unique en son genre. le suspens et le rythme de l'histoire son soutenu, avec fort peu de moment de battement et l'alternance dans les chapitres des époques où des point de vu fait que l'on lit très vite cette histoire extremement riche, parfois très sombre mais toujours réaliste.
Les personnages sont admirablement battis et l'auteur ne céde à aucune facilité pour les rendre plus attachants. Je déplore légèrement la présence trop épisodique de Paralese qui m'a beaucoup plus.

Un très bon roman qui sort vraiment du lot.
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Même si j'affectionne les thèmes de l'inquisition, des sorcières et de la nécromancie, je n'ai pu trouver satisfaction dans ce livre. L'histoire débute avec une écriture de l'auteur particulièrement soutenue, et de l'humour. Mais, tout se dégrade au fur et à mesure : c'est de plus en plus vulgaire, dans le style ou dans l'histoire (j'accepte que des personnages soient grossiers, mais dans ce livre, cela devient parfois insupportable). le thème principal est la nécromancie : il est bien mis en avant avec des sortilèges, grimoires, potions, etc. J'ai bien apprécié... Mais répéter les scènes de nécrophilie avec des détails crus n'apporte rien de plus à l'histoire, à part de dégouter et d'empêcher réellement de se plonger dans le récit.
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Trop glauque pour moi mais l'atmosphère macabre de cette histoire est parfaitement rendue par son auteur!
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Que les choses soient claires. Ce livre est vraiment bien : très bien documenté, drôle et là où certains lecteurs y verront un langage ordurier, certes c'est vrai, un peu, mais ça ne fait que favoriser notre plongée dans ce monde médiéval au côté des mercenaires et autres nécromanciens.
Je me suis arrêtée à la moitié car je dois reconnaître que ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Je n'ai jamais été fan de littérature fantasy/fantastique et de tout cet univers.
Je crois que le seul livre avec des sorciers est "l'affaire Charles Dexter Ward", de Lovecraft.
MAIS si vous aimez les squelettes qui dansent, les formules magiques et la poudre qui fume, foncez, il vous ravira!
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