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Critique de Aurelire


Cet ouvrage, reçu dans le cadre de Masse Critique du mois de juin (merci à Babelio 😉) explore les politiques d'austérité et leurs effets sur les femmes, avec une vision intersectionnelle prenant en compte les races et les classes sociales . D'un abord un peu difficile car imprégné de notions économiques et politiques, ce livre permet de mieux comprendre les effets des politiques économiques mondiales en terme d'augmentation des inégalités, dont les femmes et encore plus celles issues de l'immigration sont les premières victimes. Il s'attarde plus spécifiquement sur la dette, qu'elle soit publique ou privée, sur les inégalités liées au travail (les politiques incitant les femmes à accepter des postes plus flexibles, moins bien payés, moins bien valorisés socialement...) et plus largement, le fait que les finances régissent le monde et favorisent l'homme blanc occidental, tout en augmentant encore plus les inégalités qui pèsent sur les femmes dans la société.

Les autrices retracent partiellement l'histoire des droits des femmes et s'attardent sur le fait que ceux-ci ont plutôt diminué qu'augmenté au cours des siècles (ce que certaines autrices comme Titiou Lecoq ont démontré dans d'autres ouvrages). On y apprend également que les colonisations ont eu des effets plutôt néfastes, et particulièrement sur les femmes, puisque dans certains pays, celles-ci ont perdu des droits et de l'autonomie alors que leur société était plus égalitaire, sous prétexte que le développement nécessitait que chaque genre reprenne sa place (les hommes pourvoyeurs de revenus et les femmes à la maison).

Elles s'attardent aussi sur le fait que le "care" (le travail consistant à prendre soin des autres) n'est pas valorisé alors que porté majoritairement par les femmes, n'a pas de "valeur économique" dans la société capitaliste alors que celle-ci s'effondrerait si les femmes arrêtaient de s'en charger. La santé est l'un des premiers secteurs impacté. Bien sûr, le remboursement des dettes pousse aussi à des coupes drastiques dans les politiques sociales (chômage, retraite mais aussi aide aux associations féministes). Et les femmes restent les 1ères victimes de ces dettes car elles souscrivent des emprunts privés pour subvenir aux besoins de leurs enfants (souvent des besoins primaires). Enfin, les autrices lancent des idées pour sortir du système dette via l'écoféminisme, estimant que les dominants sont redevables vis-à-vis des femmes mais aussi de la nature, et qu'un système circulaire plutôt que pyramidal, intégrant la notion d'écologie serait une solution à de nombreux problèmes de la société actuelle.

Cette lecture très complète, pas toujours facile mais très riche, permet d'ouvrir les yeux sur le fait que le patriarcat est vraiment partout dans nos sociétés et que tout part de ce système, notamment le capitalisme mondial. On se rend compte de l'injustice totale de ce système et du fait que les organismes tels que le FMI ou la Banque Mondiale ne font qu'augmenter les inégalités, à la fois entre les hommes et les femmes, mais également entre les pauvres et les riches et entre les pays du nord et les pays du sud. C'est une vraie prise de conscience de l'injustice de notre système et de la nécessité que les choses changent.

Un ouvrage féministe que je conseille vraiment de lire !
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