Père Fouettard, Père Fouettard, je t’invoque, car, dans cette chaumière, résident des chenapans, qui tous les jours leurs parents provoquent, et qui sont pires que les démons de Satan. Père Fouettard, Père Fouettard, vient corriger ces vilains moutards. Avec ton fouet vengeur et invincible, fais que ces têtards soient en pleurs en leur inspirant une peur indicible.
Il lui avait raconté ce qu’était Noël. À l’origine, c’était la fête du partage et de l’amour, célébrée en l’honneur de l’enfant Jésus, le fils de Dieu. Des concepts barbares, antiques, oubliés depuis longtemps, enterrés sous les technos et les alliages béton-titane.
En juillet 1945, nous avons eu chaud. Dans le désert du Mojave, c'est tout de même en tentant de mettre au point le premier four à micro-ondes que le Père Noël a déclenché une explosion atomique.
Elle avait lu dans ses rétro-archives qu’autrefois, quand il neigeait sur terre « pour de vrai », les flocons étaient d’un froid mordant, obligeant les Autochtones à cumuler les couches de vêtements pour s’en protéger. C’était d’un exotisme ! Elle avait su garder son regard d’enfant et elle s’émerveillait toujours autant de ces légendes terriennes. Le froid n’avait toutefois pas été reproduit dans le rayon, ça n’était pas bon pour le commerce. Il y avait des limites au réalisme.
Eh bien, ça va être gai, Noël, cette année !
« 23h05 : debout devant la porte de la salle de bain, je t’entends hurler. Normal, on accouche toujours dans la douleur, et c’est bien à ce prix que tu as accepté d’être ma femme, sauf que tu as changé d’idée par la suite, à cause de cet enfin du diable qu’est l’ordinateur, avec son Facebook, ou comment il s’appelle, qui te permet de communiquer avec des gens sur lesquels aucune prise, puisque je n’ai pas encore pu te soutirer ton mot de passe… »