Françoise Bourdin nous offre une tranche de vie, entre amours et désillusions.
Sur le point de se marier, Anaba apprend avec désarroi que Lawrence, son fiancé, a eu peur de l'avenir et renonce à l'épouser. Ne se voyant pas du tout père, alors que la jeune femme souhaite des enfants, il n'a pas eu le courage d'en parler avec elle et s'est enfui. Rapidement, elle rentre en France et emménage chez Stéphanie, sa demi-soeur antiquaire avec qui elle va s'associer en tant que restauratrice d'art. A mesure que le temps défile, Augustin, le meilleur ami de Lawrence vivant à Paris, multiplie de plus en plus ses visites chez les deux soeurs. de son côté, Lawrence se mord les doigts d'avoir fui celle qu'il aime passionnément; depuis, toute sa vie va de travers: perte d'emploi, dettes qui s'accumulent, son amitié avec Augustin sur le fil du rasoir et une maîtresse qui en attend beaucoup de lui, il ne sait plus comment arranger la situation.
Cette histoire ne m'a pas totalement convaincue, principalement à cause du personnage de Lawrence Kendall. En effet, une fois le charme et le romantisme de cet homme évoqués, nous sommes plutôt confrontés à ses défauts. Et ils sont nombreux ! Arrogant et égoïste, n'apprenant que peu de ses erreurs, il m'a été antipathique et je n'ai pas réussi à faire évoluer ce sentiment à son égard. Cet inconvénient a donc un peu assombri l'ambiance générale du roman, le point de vue de ce personnage revenant de manière aléatoire. Mis à part cela, j'ai beaucoup aimé les autres protagonistes: Anaba, Stéphanie et leur père, qui partagent une relation attendrissante, ainsi qu'Augustin qui est le souffle de légèreté dont a besoin le récit.
Le thème de la reconstruction de la femme trahie est traité d'une manière qui m'a étonnée: ici, pas de longs épanchements sur la douleur ressentie pas Anaba ni de détails apportés à ses pensées profondes, nous la suivons simplement via son changement de vie. J'ai eu le sentiment de ne pas pouvoir m'impliquer dans son histoire, contrairement à celle de Stéphanie qui m'a ravie.
La fin m'a frustrée; elle est de celles qui n'énoncent pas clairement les conclusions de l'aventure que l'on vient de lire. En refermant ce roman, j'ai grincé des dents en disant: "Ah, d'accord ! Ca se finit comme ça ?"
Cette romance est un peu trop simple pour moi, il faut croire que j'aime la complexité... mais elle m'a fait adorer les expressions canadiennes (je prends l'accent en disant cela) ainsi que le prénom Anaba - qui signifie "qui revient du combat", et le tout est entouré d'une certaine tendresse qui n'est pas désagréable.
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