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Renoncer, c'est choisir, cela demande parfois de la force, de la ténacité et du courage.

1558, Mademoiselle de Chartres, jeune fille de 16 ans, est présentée à la cour du roi de France Henri II, fils de François 1er. Elle est l'innocence même et doit faire face à un monde auquel elle n'est pas préparée. Comme sa mère lui explique, c'est un monde où il n'y a pas de vérité et où chacun joue un rôle politique. le Prince de Clèves tombe amoureux de la jeune fille qu'il va épouser, celle-ci devient la Princesse de Clèves. La jeune femme n'aime pas vraiment son mari et va rapidement tomber amoureuse du duc de Nemours. Elle sera tiraillée entre sa passion pour cet homme et la fidélité qu'elle a promise à son mari. Jusqu'à son dernier jour, elle va rester fidèle à ses convictions, à savoir, respecter son mariage et renoncer à cesser d'enfouir ses sentiments et à vivre avec l'homme qu'elle aime passionnément.

Sous forme de bande dessinée, l'adaptation de Claire Bouilhac et Catel Muller est très réussie, elles réussissent à nous plonger dans l'ambiance de la cour d'Henri II en essayant de respecter et de rester fidèles au texte originel. Les choix graphiques permettent de se centrer sur les personnages. Elles prennent toutefois parfois quelques libertés, par exemple lorsqu'elles décident de lâcher les cheveux de l'héroïne afin qu'on la remarque alors qu'aucune femme de la cour n'avait les cheveux libres à cette époque.

A de nombreux détails, on devine que le travail de documentation a été important, les auteures ont également fait un gros travail sur le texte afin de l'adapter à la bande dessinée sous forme de dialogues. Ce roman, très moderne à l'époque, est restitué sous forme de bande dessinée très moderne également, avec de nombreuses séquences graphiques différentes. Finalement, les auteures font habilement le parallèle entre la vie de madame de Lafayette et cette histoire fantasmée.

Une nouvelle fois, une bande dessinée se révèle un excellent outil pour aborder une oeuvre littéraire qui reste à découvrir.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, un billet entre tradition et modernité avec La princesse de Clèves, de Mme de La Fayette, Claire Bouilhac, Catel et Marie-Anne Didierjean pour la couleur.

-Mais… elle est morte, Mme de La Fayette, non ?

-En effet. Nos trois artistes modernes ont adapté cette oeuvre en BD.

-Ouais, mais, pffouh, Déidamie ! On n'a déjà pas aimé au lycée, on va pas se réinfliger ça maintenant !

-Mais si ! J'ai toute confiance en Catel et je suis enchantée de retrouver Claire Bouilhac dont je n'ai lu que peu de choses, Melody Bondage notamment.

Or donc Mlle de Chartres, jeune fille à la beauté et à l'intelligence exceptionnelles, est sortie du couvent par sa mère pour préparer son mariage et apprendre la vie en société, que dis-je, en société ? à la cour plutôt. Elle est rapidement promise et mariée au prince de Clèves, qui tombe éperdument amoureux d'elle. Hélas, elle reste froide : elle ne connaît ni ne comprend ce sentiment, jusqu'au jour où elle rencontre le duc de Nemours. Que faire ? Comment accomplir son devoir d'épouse en dépit de la passion ?

-Ca y est, je m'ennuie déjà. le roman était loooong en dépit de son petit nombre de pages ! Et que de lourdeurs !

-Oui, mais là, non ! Pour commencer, j'adore le dessin, souple et gracieux, aux couleurs nettes et sobres. Les planches sont lisibles et regorgent de belles trouvailles de mise en scène : j'ai repéré d'intéressants jeux de face-à-face, de miroir, d'inversion. Les autrices lui donnent un chat, confident gracieux qui reflète ses émotions. Les flash-backs sont dessinés dans des cases sans contours aux coins ronds : tu sais du premier coup d'oeil où tu te trouves dans l'histoire.

Et j'adore la scène du coup de foudre entre la princesse et le duc de Nemours.

-Moi, il y a un truc qui me gêne.

-Ah ? Quoi donc ?

-L'apparence de la princesse. Etait-il nécessaire d'en faire un cliché de princesse, la belle blonde aux yeux bleus ?

-Bien sûr ! le texte ne donne pas de description précise, si ce n'est que les gens sont tous beaux et magnifiques. J'aime beaucoup cette apparence, avec ces yeux de biche qui la rendent expressive et ses joues pleines qui lui donnent un visage poupin. On voit le portrait d'une adolescente à peine adulte physiquement, ce qui respecte là encore l'histoire du roman : elle a quinze ans.

-Ouais mais bon… la lourdeur, quoi… et puis avec toutes ces intrigues, on va se paumer, je parie…

-Non, pas de lourdeur et je vais t'expliquer pourquoi.

Chaque partie est découpée en plusieurs séquences aisément identifiables. Ces séquences tiennent en quelques pages et se terminent toujours sur la page de gauche. Tu prends donc vite le rythme : page droite, nouveau décor : on a avancé dans le temps, l'action progresse.

Ce découpage en tranches fines présente l'avantage de ne pas me perdre d'abord, de ne pas m'accabler sous les informations ensuite, et enfin, de conserver une progression limpide du récit. La narration reste fluide jusqu'au bout.

-Bon, moi je trouve quand même qu'il n'y a aucun intérêt à lire La princesse de Clèves.

-Ah bon ? Même adaptée en super BD ?

-Même adaptée en super BD ! M'enfin, qu'avons-nous à faire avec ces questionnements absurdes sur l'amour et le devoir ? On ne vit plus comme ça, contrainte de se marier au riche prince du coin !

-Ah. Oui, en effet, si tu te questionnes sur ta vie ou cherches le frisson de l'aventure, non, en effet, ce n'est le bon roman… il conserve un intérêt cependant : celui de faire méditer sur l'amour et la psychologie des personnages. Il est possible de disserter pendant des heures sur les choix de Mme de Clèves, sur ce qu'aurait pu devenir son idylle avec M. de Nemours. Ce roman donne une réponse différente à chaque lecteur et je dirais même plus : il change selon l'âge auquel tu le lis. Ce que je percevais de l'intrigue dans ma jeunesse diffère fortement de ce que j'en saisis aujourd'hui. Ce que je perçois aujourd'hui ne se compare pas avec ce qu'éprouve une amie lectrice.

Tu peux ne pas aimer La princesse de Clèves, OK pas de problème. L'histoire est somme toute peu palpitante… en revanche, je suis obligée de reconnaître qu'elle représente un tour de force littéraire.

-Mmmmh… L'emploi du subjonctif imparfait ?

-Mais non. le voici : ce roman se prête tout entier à l'interprétation. Faut-il éduquer les filles et comment ? Mme de Clèves est-elle stupide de révéler son amour ? Pourquoi refuse-t-elle ensuite de le vivre ? Quelles sont ses raisons ? Et sont-elles légitimes ? Cette histoire laisse une profonde liberté de réflexion et offre un paradoxe étrange : une histoire simple, figée, et pourtant changeante selon qui la lit et quand ; une intrigue facile à comprendre, et qui laisse cependant le lecteur s'interroger. »
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Comme j'ai étudié le roman et les adaptations cinématographiques qui en ont découlé pour mes cours de littérature, je voulais découvrir une autre adaptation de l'oeuvre de Madame de Lafayette, avec ce roman graphique.

L'histoire raconte celle de Mademoiselle de Chartres qui va épouser le Prince de Clèves, à l'époque du règne d'Henri II. Seulement, ses sentiments se dirigeront vers un autre que son mari : le duc de Nemours. La jeune fille va devoir affronter la cour et renoncer à cet amour afin de ne pas salir son image et de ne pas trahir son mari...

Cette bande dessinée présente de manière assez fidèle le court roman d'origine, en respectant la trame et le texte. Si j'ai connu des difficultés pour entrer dans le livre de Madame de Lafayette, l'adaptation de Catel et Claire Bouilhac m'a permis de mieux appréhender l'histoire. Je n'ai pas accroché spécialement aux illustrations, même si l'ensemble était plutôt réussi !
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Incroyable mais vrai j'ai enfin lu ce joyau de la littérature française cauchemar de si nombreux lycéens.
Rendons à César ce qui lui revient , sans le talent de Claire Bouilhac et de Catel Muller , je pense que je n'aurais même pas tenté l'expérience ...
Elle est toute jeune, de très bonne noblesse, mariée sans amour au Prince de Clèves . Nous sommes en 1558 sous le règne d'Henri II. Son époux est un époux aimant et attentionné, elle n' éprouve que de l'estime pour lui mais se doit d'être et de rester une femme intègre . C'est sans compter sur la vie à la Cour et la rencontre avec le Duc de Nemours qui fera tout pour la séduire mais se heurtera à un refus héroïque quand on sait l'amour passionné qu'elle éprouve pour lui...
Je disais donc que le talent de Mesdames Bouilhac et Catel est immense, Arriver à rester au plus près de l'oeuvre originale sans la dénaturer , offrir des dialogues qui sonnent justes à notre oreille du XXIè siècle, glisser quelques propos sur la condition de la femme, mettre en avant une histoire d'amour où passion rime avec jalousie, amour avec possession, fidélité avec inconstance, le tout dans un microcosme de courtisans où chacun est à l'affut de l'autre... Rien de nouveau en ce bas monde.
Les dessins sont superbes , les décors harmonieux .
A noter également le prologue et l'épilogue qui situent Madame de Lafayette dans son temps . Et si Madame de Lafayette s'était inspirée de sa vie pour créer le personnage de la Princesse de Clèves?
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Depuis un certain quinquennat : tout le monde en parle de la Princesse de Clèves, avec un peu d'efforts elel aurait pu faire concurrence aux Kardashian ou autres familles bling bling de la presse people. Comme pour les starlettes hollywoodiennes qu'on admire pour...leur exposition sur les réseaux sociaux et compagnie, ce célèbre roman du XVIème raconte l'entrée d'une jeune aristo à la cour du roi Henri II. Comme elle est belle, on parle aussi beaucoup d'elle et elle a de nombreux admirateurs, puis un bon parti, le Prince de Clèves l'épouse. Lui est fou amoureux d'elle, quant à elle... elle le respecte comme toute femme se doit de respecter son époux. Mais un jour, pendant un bal (non désolée, pas de boîte de nuit branchée au XVIIème, faut pas déconner non plus!) elle aussi tombe sous le charme du it boy : le Duc de Nemours. Et comme ce dernier est jeune et bien fait, les prétendantes et maîtresses ne manquent pas non plus.
De quoi semer la zizanie dans un monde parfaitement régler selon les bonnes moeurs de l'époque.


Puisque tout le monde en parlait, moi aussi j'ai voulu savoir de quoi causait cette princesse qu'on a tant fustigé. Enfin, courageuse mais pas téméraire j'ai préféré me tourner vers l'adaptation BD. Et là, on ne peut que remercier des artistes talentueuses comme Catel de faire un super travail de ce type pour rendre accessible ces oeuvres à la réputations si poussiéreuses. La grande ingéniosité de la BD c'est d'avoir fait un "diagramme" des personnages en début d'oeuvre, parce que c'est vrai qu'au XXIème on s'y perd un peu. Y'a plus Macron, ni Sarko, ni les Kardashians, dur dur de se repérer !

Contre toute attente j'ai été très surprise par cette lecture qui fait l'éloge de la vertu (on n'y échappe pas, c'était la mode en ce temps là, mais ouf, Instagram a sauvé les ados, maintenant on peut se permettre vachement plus de trucs!) opposé à l'amour, un sentiment bien instable et totamement imprévisible et incontrôlable. Enfin, Madame de Lafayette ne prêche pas non plus pour l'Eglise : l'amour courtois c'est quand même très bien !

Finalement, malgré sa réputation, par certains côtés, on peut dire que l'histoire aborde des thématiques intemporelles comme les tourments de la jalousie et de l'amour non partagé et de manière assez "moderne" puisque les portraits des personnages qui sont dressés nous montrent que l'inconstance des sentiments n'est l'apanage ni des hommes ni des femmes mais seulement des individus qui la pratiquent.
Et puis on se dit qu'elle est coincée la dame, n'empêche que l'auteure a quand même pris soin de glisser une petite scène très sensuellement chargée où on joue avec les regards volés et de langoureux soupirs !

A chacun de se faire son opinion, mais pour ma part vous l'aurez compris je suis ravie d'avoir pu découvrir cette oeuvre sans les normes d'écritures désuettes du XVIIème qui nous paraissent si "chiantes" aujourd'hui. En plus les scènes et les costumes donnent une super ambiance. Bravo Catel !
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Cette adaptation en BD de la Princesse de Clèves présente beaucoup de qualités, et pourtant je n'ai pas été conquise.

Côté positif, j'ai bien aimé l'idée d'introduire et de conclure sur une intervention de l'auteur du roman, Mme de Lafayette, cela resitue bien le livre dans son contexte.
J'ai également apprécié la fidélité de l'adaptation et la longueur de ce roman graphique qui permet de ne rien perdre de l'histoire originale.

Côté négatif, je n'ai pas aimé le dessin trop plat (bien qu'élégant), dont la couverture donne un bon aperçu.
J'ai aussi trouvé que la BD donnait presque trop d'explications sur le comportement des personnages, j'ai eu l'impression que le roman graphique était presque plus explicite que l'oeuvre originale, ce qui lui faisait perdre un peu de sa poésie et de son mystère.
Mais ce n'est que mon ressenti et je reconnais en tout cas que cette BD est très pédagogique, rendant ainsi accessible une oeuvre classique remarquable injustement décriée par un ancien président de la République.
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Entre "La Princesse de Clèves" et moi, ce fut une histoire tumultueuse... La première fois qu'elle et moi nous sommes rencontrées, j'étais lycéenne et la langue précieuse -et si claire, je le vois bien maintenant- de Madame de la Fayette m'avait semblé fastidieuse au possible. Quant à la princesse elle-même, mais quelle bêcheuse, bon sang! Quelle pimbêche, quelle enfant sage, quelle raisonneuse! Que n'a-t-elle choisi la seule voie qui semblait acceptable à mes quinze ans: la passion, le beau Nemours. Et tant pis pour son époux bien trop gentil, bien trop patient, bien trop aveugle. L'adolescence est intransigeante, terriblement intolérante... Je n'avais à l'époque aucune clef pour éclairer un peu le mystère La Fayette, aucune idée du jansénisme, des idéologies et de la complexité du Grand Siècle. Et ce grand siècle, parlons-en... Cette langue classique, cette froideur…
Des années plus tard et après un coup de coeur aussi dévastateur qu'inattendu pour "La Princesse de Montpensier", j'ai décidé -grande dame, magnanime et tout!- d'accorder une seconde chance à "La Princesse de Clèves".
Peut-être était-ce dû aux études de lettres qui ont laissé en moi une empreinte dont je ne me déferai jamais, peut-être à la fuite de l'adolescence dont je conserve pourtant quelques stigmates et autant de fureurs, peut-être aux années qui ont filé depuis... Peut-être à tout cela à la fois... Je ne le saurai jamais... Ce que je sais en revanche, c'est que cette seconde lecture fut la bonne et que j'ai eu le coeur déchiré par le tourment de la princesse pour laquelle j'ai éprouvé la compassion qu'on éprouverait pour sa meilleure amie en train de se consumer pour un amour interdit, que les intrigues secondaires m'ont passionnée et que j'ai adoré cette vision toute classique d'un seizième siècle que j'affectionne, que la langue de Madame de la Fayette a enfin résonné, tout comme tout ce qu'elle n'a pas écrit mais qu'elle a préféré dissimuler derrière l'éclat des mots, l'orfèvrerie des phrases.
Alors j'ai dévoré, j'ai cherché des films, des adaptations, usé un dvd de "La Belle Personne" et au détour d'un passage dans la librairie, je suis tombé sur le regard et la douceur des traits de la princesse croquée par Bouilhac. Je n'avais pas lu le roman graphique. A vrai dire je n'en avais jamais senti la nécessité avant de le découvrir bien rangé dans son rayon. Cela n'a rien d'étonnant quand on sait mon amour pour les adaptations et les romans graphiques... Mais surtout, surtout... La princesse de la couverture ressemble parfaitement, absolument à l'image que je me suis faite de "La Dame de Monsoreau", un de mes romans préférés au monde. Vous me voyez venir, la groupie du grand Alexandre: c'est grâce à lui autant qu'à Madame de la Fayette que je me suis procurée le roman graphique, que je m'y suis plongée.
Le livre est beau, très beau, nimbé d'une forme de grâce et de beaucoup de mélancolie, comme si les auteures avaient su saisir l'ineffable charme du roman de celle qui fut la grande amie de Henriette d'Angleterre du bout de leurs pinceaux et l'enfermer entre les pages de leur oeuvre, comme un parfum douceâtre qui s'échapperait d'un flacon retrouvé dans la commode bien fermée d'une coquette un peu triste... Non content d'être beau, l'ouvrage est extrêmement fidèle à l'intrigue originale tout en lui conférant ce petit quelque chose que seul le dessin peut offrir. Là où la plume de Madame de la Fayette reste parfois trop subtile, le dessin lui n'hésite pas à dire la brûlure des regards dérobés, le désir douloureux... dans des teintes pastels, d'un trait qui épouse parfaitement l'imagerie et les contours de la Renaissance...
J'ai adoré également le parti pris qui fait de la romancière un personnage qui ouvre et ferme le livre. Cette figure un peu hiératique figée par les Lagarde et Michard prend vie, devient humaine, déchirée elle aussi. Bien sûr que c'est romanesque mais cela constitue également une clef de lecture prompte à révéler ce grand classique... L'idée d'avoir confié les deux récits, les deux temporalités à deux dessinatrices différentes est un choix pertinent qui se justifie aisément par ailleurs. Même si j'ai préféré le trait de Bouilhac, j'ai apprécié celui de Catel et force est de constater que les deux se complètent fort bien. Un vrai joli travail à quatre mains, à six même puisque cette chère La Fayette est là, toute proche.
Réaliser l'adaptation d'un classique n'est pas chose aisée et les risques sont grands: entre le risque de dénaturer et de vider l'oeuvre originale de sa substance et celui de faire quelque chose de si classique, de si monotone qu'on en meurt d'ennui... C'est même casse-gueule...
Ici le risque était grand, la réussite en est d'autant plus belle.

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Claire Bouilhac et Catel Muller ont créé cet album "au plus proche du célèbre texte du 17 ème siècle", comme l'indique la couverture.
Le graphisme est somptueux dans sa simplicité et d'une grande expressivité.
L'hypocrisie et l'atmosphère pervertie d'une cour où chacun guette la chute de chacun (et surtout de chacune) y sont rendues à la perfection.
L'étouffante raideur cache les intérêts les plus sordides. Nemours ne tombe réellement amoureux de sa belle que lorsqu'il comprend qu'elle va lui échapper à jamais et il finit naturellement, par se consoler dans les bras d'une autre après avoir occasionné par son indélicatesse et son indiscrétion la mort du prince et de la princesse ; seuls coeurs épris d'idéal dans un entrelacement de manoeuvres abjectes.
La beauté des toilettes, des fêtes et de l'architecture ne cache pas la noirceur de la cour d'Henri II.
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Malgré des études de Lettres, je me rends compte que je n'avais jamais lu en intégralité la Princesse de Clèves ! C'est en quelque sorte chose faite après la lecture de cette adaptation en bande dessinée par Catel et Bouilhac. Les péripéties de cette histoire d'amour contrarié sont bien respectées je pense. En cela, l'adaptation est réussie. Mais je n'ai pu m'empêcher de trouver ça plus "gnan gnan" que sublime... Peut-être que c'est une histoire à lire à l'adolescence, quand on est encore idéaliste : pensez donc, mourir d'amour !
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"La princesse de Clèves", publiée anonymement en 1678, est l'oeuvre la plus connue de Madame de la Fayette et a reçu un très beau succès à cette période. Cette version graphique est une très belle découverte qui entraîne le lecteur à l'époque de Henri II et de Catherine de Médicis, dévoilant la lignée des Stuart et des Valois. J'ai toujours voulu lire le livre original mais je n'ai jamais trouvé le temps. Cette adaptation est un réel compromis. J'y ai trouvé un travail de recherches et de synthèses bien pensé par les autrices.

Dans le prologue, on retrouve Madame de la Fayette annonçant à son grand ami, Monsieur de la Rochefoucaud, l'écriture d'un nouveau roman : une histoire d'amour impossible au coeur de la Cour du roi Henri II. L'introduction est alors posée habillement.
Le récit se situe en plein hiver 1558 à Paris. L'amour passionnel entre deux jeunes gens ainsi que les thèmes de l'infidélité, de la trahison, des manipulations sont justement évoqués, ce qui est très audacieux pour l'époque, surtout de la plume d'une femme. L'écrivaine y dénonce les tourments d'êtres s'aimant profondément et ne pouvant s'unir car on ne se mariait pas par amour mais par devoir et par respect pour son rang.

La retranscription de l'oeuvre dans ses grandes lignes est faite avec soin et finesse, dans un beau graphisme minutieux, aux couleurs souvent ternes rappelant parfaitement celles du Moyen-Age.

J'ai beaucoup aimé les éléments concernant la vie de Madame de la Fayette, que ce soit en introduction ou en conclusion grâce à l'épilogue dans lequel on trouve une femme mélancolique et esseulée, se retirant de la vie mondaine aux décès de son mari et de son fidèle ami.

Une très belle découverte.
Un très beau travail de qualité.
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