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Critique de Eve-Yeshe


Alors qu'il vivait tranquillement à Lyon, Marcel voit sont univers s'écrouler, à l'annonce du diagnostic de la maladie, la peste blanche comme on l'appelait à l'époque. Il est décidé alors de l'isoler et on l'envoie au plateau d'Assy, face au Mont Blanc. Déjà attristé parce qu'il n'a pas pu dire au revoir à son ami d'enfance Andréa, au nom de la contagiosité, il se retrouve isolé de son milieu familial et amical, et exilé loin, très loin.

Après un trajet difficile, il se retrouve au pavillon S, avec des adultes, pavillon que sa mère à choisi pour la qualité des soins, et isolé dans sa chambre pour ne contaminer personne. Seule Gabrielle, l'infirmière lui apporte soins et réconfort. Mais, Marcel a seulement quinze ans, alors, isolé (une fois de plus) au milieu des adultes.

Quand il sort enfin de sa chambre, il faut faire connaissance avec les lieux et les autres patients. Étrangement, lorsqu'il franchit le seuil de la salle à manger, il découvre une poire en cire et il met alors en place un mécanisme de défense : les soins coûtent cher, sa mère (mère célibataire) ne peut pas selon lui payer les soins, alors peut-être s'agit-il d'une attention de son père, dont il ne sait rien ?

Marcel va se faire deux amis, Scala un artiste extravagant qui travaille la cire et Valentine qui est chargée de décorer la crypte (chaque sanatorium a une chapelle pour que les patients puissent se recueillir, prier) tandis que sa soeur malade reçoit des soins dans l'établissement.

A travers l'histoire de Marcel, la dureté de l'isolement, de la solitude des affres de l'adolescence, le sentiment amoureux qui le fait rêver mais souffrir, Adrien Borne nous raconte l'histoire du Plateau d'Assy et des sanatoriums, en axant son récit sur trois périodes qui s'entrecroisent : 1948 avec l'arrivée de Marcel au pavillon S, 1970 avec la catastrophe du Roc des Fiz, où un éboulement massif a entraîné la montagne et le sanatorium, faisant 71 morts dont 53 enfants, et 2018 où un vieux médecin désabusé se souvient de la splendeur passée du plateau.

Evidemment, en 1970, un technocrate, imbu de lui-même parachuté du haut niveau de L'État, décide de tout transformer : il n'y a plus de tuberculeux, alors plus besoin des bâtiments, qui coûtent trop cher alors transformons, transformons, économisons, (la gestion comptable de la médecine était déjà à l'oeuvre) …

J'ai adoré ce roman, comme j'ai aimé « Mémoire de soie » et « La vie qui commence » d'Adrien Borne, le ton quasi chirurgical par moment, et la pudeur lorsqu'il aborde les émotions des personnages. J'aime beaucoup le titre : « L'île du Là-haut », qui décrit bien la situation du lieu, le côté isolé de la terre et des hommes et rappelle au passage qu'on surnommait les sanatoriums « les paquebots ».

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C Lattès qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.

#Lîledulàhaut #NetGalleyFrance !

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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