Une femme s'en va
Armée du seul courage de ses grands rêves
Emportant avec elle
Un souffle d'harmattan
Qui l'accompagne en songe
Jusqu'au bout du monde
Tu ne marches jamais seule
Tu es la somme de tes diversités
Et personne ne devine la densité
Du vrai visage sous le masque
Que tu portes depuis toujours
Tu t'en vas
Un pagne autour de la taille
Tu reprises le tissu du monde
C'est là ton métier
Le tissu qui ressemble à ton pays
À ta langue la page blanche
Dont l'étendue te poursuit
Jusqu'au rivage de tes rêves
Et tu inscris les mots du silence
Dans ton pagne multicolore
Où tu inventes ta maison
En présence de tes rêves du jour
La poésie est ton seul bagage
La poésie pour te conduire comme un radeau
Vers l'intensité de la nuit
Qui précède tes pas
Tu avances et tes pieds tracent sur le sable le plus poignant des poèmes
Celui de ceux qui abandonnent tout pour trouver une vie meilleure
Billet patchwork d'extraits de poème de Tanella Boni.
Encore et encore répéter que toutes les frontières, quelles qu'elles soient, sont insoutenables. Que nous sommes tous des migrants, depuis la nuit des Temps.
Ne jamais cesser de crier que ce qui nous différencie de l'Autre est richesse et force.
Et qu'il faut garder ouverte la fenêtre, le coeur.
Commenter  J’apprécie         296