Si j'ai fait ça, c'est parce que je ne voulais pas d'un avenir prêt à consommer, tout préparé, comme une soupe en sachet. Je sais, cet avenir n'était pas mauvais. Il était même parfait, en quelque sorte. Mais j'avais l'impression de ne pas exister. Cette vie qu'on me proposait, ce n'était pas vraiment ma vie. Je voulais construire mon avenir moi-même, prendre des décisions, chercher ma propre voie.
Les gens s'engouffrent là-dedans par milliers. Ils achètent tout et n'importe quoi. C'est frénétique. Finalement, c'est le seul plaisir qui leur reste : dépenser leur argent pour avoir l'illusion d'exister.
Cette nuit-là, comme chaque nuit, Linus rêve qu'il ouvre des portes. Des dizaines et des dizaines de portes, derrière lesquelles il n'y a rien, si ce n'est une nouvelle porte. Ce rêve n'est pas tout à fait un cauchemar parce qu'à chaque fois qu'il ouvre une porte, il se reprend à y croire: "Et si c'était enfin la dernière?"
Ce rêve l'épuise.
- Vous avez raison, monsieur Zanz. Notre avenir, c'est à nous de le construire.
La seule certitude qu'ils aient désormais, c'est qu'ils vont pouvoir rester ensemble, quelle que soit leur sphère d'origine. Pour le reste, tout est à inventer.
Si j'ai fait ça, c'est parce que je ne voulais pas d'un avenir prêt à consommer, tout préparé, comme une soupe en sachet.[...] J'avais l'impression de ne pas exister. Cette vie qu'on me proposait, ce n'était pas vraiment ma vie. Je voulais construire mon avenir moi-même, prendre des décisions, chercher ma propre voie.
Sadko s'éloigne en s'essuyant les yeux et il ajoute avec une colère contenue:
- C'est dommage de mourir quand on a une famille.