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EAN : 978B0014YF4DO
384 pages
Éditions G.P. Nantes, Impr. moderne (30/11/-1)
4.11/5   18 notes
Résumé :
Après l'irrésistible avance allemande d'août 1914 et la riposte française sur la Marne en septembre, le front s'est stabilisé et une guerre de tranchées fige les belligérants dans une immobilité qui n'exclut pas les combats destructeurs.
'C'est pour relancer l'action et du même coup briser le moral français que les Allemands décident d'attaquer Verdun le 21 février 1916. Les effectifs (soixante-treize bataillons allemands contre trente-six) et l'armement sont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'auteur nous présente ces deux batailles de la Première Guerre Mondiale de façon très originale mais néanmoins très instructive d'un point de vue historique.
Il nous raconte les faits parfois en les opposant : par les versions relatées par le haut commandement mais aussi par les hommes qui combattaient sur le terrain.

Pour les décideurs , il se sert des mémoires des différents généraux tout en sachant faire la part des choses en ce qui concerne le rôle que chacun veut se donner et ce qu'il fut réellement.
Pour les Poilus , il utilise les témoignages des survivants - hommes de terrain du simple soldat jusqu'au grade de commandant - qu'ils a rencontrés, le livre ayant été écrit à la fin des années cinquante.
Le mot d'ordre de ces batailles, venant du haut-commandement qui était " on ne recule pas, ils ne passeront pas !" explique à lui-seul, l'hécatombe.

Tout ceci donne un ouvrage passionnant, très différent d'un livre établi par un historien classique.
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Le bouleversant récit de ce qui fut la plus grande bataille de la grande guerre
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La bataille de Verdun (Février à Octobre 1916), ses combats, ses offensives, contre-offensives, ses attaques, contre-attaques, ses ordres aussi impératifs que cruels, donnés par des généraux qu'on dirait indifférents, ses sacrifices souvent inutiles, tant côté français qu'allemand.
L'horreur des champs de bataille, des infirmeries de campagne, la soif, la faim, la peur, la souffrance, les cris, les gaz, la mort, mais aussi la communication (coureurs, pigeons), les bombardements, les régiments engagés d'un camp comme de l'autre,
Georges Blond nous fait revivre ce terrible épisode de la Grande Guerre par le détail, certes parfois déroutant dans la narration, mais certainement nécessaire...
J'ai visité, il y a quelques années de ça, le lieu de ce conflit (Ossuaire de Douaumont, Fort de Vaux,...) J'y retournerait bientôt avec mes enfants, et je vous engage à le faire si vous en avez l'occasion... C'est notre devoir de mémoire.
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Georges BLOND excelle dans le récit historique.
Cette oeuvre ne déroge pas à cette règle.
Auteur à découvrir impérativement si pas déjà fait.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La tempête avait cessé le 20 février. En seconde partie de la nuit, la gelée avait durci le sol argileux ainsi que la mince couche de neige qui couvrait le sol. Le porteur d'eau promenait sa tonne à travers toute la longueur du Bois des Caures, s'arrêtant ici et là pour distribuer son liquide aux chasseurs qui presque partout travaillaient à l'amélioration des tranchées, des abris et des défenses, selon les ordres de Driant. En ce début de matinée froid et sec, les soldats occupés à ces travaux avaient par instant un peu l'air de bûcherons, de forestiers du temps de paix ou de campeurs très rustiques. Il fallait être l'un d'eux pour éprouver le permanent sentiment de tension intérieure procuré par la proximité de l'ennemi.
Il allait bientôt être sept heures et quart, le pâle soleil était levé maintenant depuis près d'un quart d'heure, ses rayons presque horizontaux rosissaient le mince petit ruban de neige posé sur chaque branche. Chacune des branches du Bois des Caures, jusqu'aux plus petites, aux plus fragiles, supportait un mince ruban de neige que rosissaient les premiers rayons du soleil. Sept heures et quart.
Quelque chose se produisit. Les hommes virent la mince couche de neige tomber des branches; de toutes les branches. Avant tout bruit, avant même que fût perceptible le grand claquement de l'horizon au nord et à l'est, la neige se détacha des branches et tomba. Elle n'avait pas eu le temps de toucher le sol que les hommes sentirent leur poitrine se comprimer.
Quelques minutes plus tard, le général Passaga inscrivait quelques lignes sur son journal : " Je perçois nettement, par le sol de mon abri, un roulement de tambour incessant, ponctué de rapides coups de grosse caisse."
L'abri du général Passaga se trouvait dans les Vosges à 160 km de Verdun.

Chapitre III, Déchainement, p54-55 de l'édition du Livre de poche.
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Dans la tranchée allemande bien creusée au fond de laquelle il y a maintenant quinze centimètres de boue, les hommes frémissent, assourdis, le visage contracté. En regardant bien on voit que la boue dans laquelle plongent leurs bottes frémit, elle aussi, remuée par les ébranlements du sol. C'est le tonnerre allemand qui est déchaîné, mais cependant ces hommes sont courbés sous l'angoisse, leur cerveau comme brûlé car nul ne saurait déchaîner impunément un tel tonnerre. Parfois ils sont jetés contre la paroi de leur tranchée par le souffle d'un obus de 420 passant au-dessus de leur tête, énorme train de ferraille roulant dans les airs, et ils sentent sous leurs pieds le roulement de mille trains souterrains.

Trois heures de l'après-midi. Bruit et souffrance, on a le cerveau brûlé et en même temps on a froid, car le temps s'est couvert et la neige commence à tomber. Ceux d'en face doivent à peine s'en apercevoir, l'ouate silencieuse qui descend du ciel se volatilise à la fureur des explosions bien avant de toucher le sol, mais ici elle arrive jusqu'aux hommes à travers le passage des obus. La neige après le froid, après la pluie. Les troupes d'assaut occupent les tranchées de première ligne depuis maintenant neuf jours. Plusieurs fois les généraux commandants de corps d'armée ont demandé s'ils pouvaient relever ces troupes mais chaque fois la réponse a été : " Non, l'attaque va être déclenchée très probablement demain matin ". D'un matin à l'autre, d'un matin à l'autre, terrible attente. A peine est-il besoin de parler de la souffrance physique: pieds dans la boue, froid, nourriture froide, beaucoup de malades du ventre. A l'assaut en caleçon brenneux, camarade, voilà un sujet de plaisanterie parmi les Stosstruppen !.
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Quelque chose se produisit.
Les hommes virent la mince couche de neige tomber des branches; Avant tout bruit, avant même que fut perceptible le grand claquement de l'horizon, la neige se détacha des branches et tomba.

Quelques minutes plus tard, le général Passaga inscrivait quelques lignes sur son journal : " Je perçois nettement, par le sol de mon abri, un roulement de tambour incessant, ponctué de rapides coups de grosse caisse."
L'abri du général Passaga se trouvait dans les Vosges à 160 km de Verdun.


21 février 1916, 7h15 la bataille de Verdun vient de commencer.
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Petain : Je ne sais pas si vous vous rendez compte que nous perdons ici à Verdun 3000 hommes par jour.

Joffre : Je le sais , mon cher Petain, mais il s'agit de gagner la guerre.

Joffre avait évidement le droit de se rappeler, par exemple, la parole échappée à Napoléon devant les morts du champ de bataille de Wagram :
" Une nuit de Paris réparera tout cela."
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En certains points, les fantassins allemands vont franchir les premières lignes françaises sans s'en apercevoir. Sans avoir le moindre indice que là ont existé des tranchées, des abris, des rondins, des sacs de sable, des morceaux de caisses et des êtres humains.
Et voilà l'extrême début de la bataille de Verdun : ces premières positions qui ont intégralement disparu; qui ont sombré dans le sol, corps et biens.
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