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3,38

sur 41 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma première réflexion, en finissant ce livre, c'est que Olivier Bleys a le don de se renouveler. Chaque roman qu'il écrit ne ressemble pas aux autres. Ici, le rôle principal est donné au café et à celui qui le fait. le vieil homme va mourir (ou pas ?!) et veut transmettre à ses quatre enfants le ‘trésor' de la torréfaction. Ce qui n'est pas, pour certain, la priorité mais l'héritage. Sa dernière volonté est qu'ils les accompagnent dans une épopée rocambolesque qui se déroule dans les années 50 de l'Italie au Costa Rica. Je laisse découvrir à ce qui ne l'ont pas lu ce qu'ils véhiculent... Déjanté à la façon de Arto Paasilinna
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Un livre alléchant gouteux et émouvant qui apprend beaucoup sur le café de sa production jusqu' a notre tasse de café. Un luxe que peut se payer Massimo Pietrangeli Italien qui détient un trésor: les meilleurs grains de café du monde.
Flanqué de voitures aménagées pour sa civière et son percolateur, le vieil homme part en famille au Costa Rica sur les traces de son ancien amour perdu.
le café devient la boisson de l'amour et une fixation de la mémoire.
La variété des cafés ainsi que les marques sont impressionnantes et l'on peut refermer le livre les aromes dans les narines et l'amer sur la langue tant le café fait appel à nos sens.
Un bon cru

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Ils sont venus, ils sont tous là
Dès qu'ils ont entendu ce cri
Il va mourir le papa
Ils sont venus, ils sont tous là
Même ceux du nord de l'Italie
Y a même Roméo le gendre imprimeur
Au volant de sa toute nouvelle Cadillac El Dorado


Tous ses enfants, sa bru, son gendre
sa soeur, son associé
Autour du lit, sur des chaises bien alignées
Attendent plus ou moins en silence
Qu'il reprenne connaissance
Le papa


On évite de le toucher
On évite de le regarder
On se demande qui va hériter
Il va mourir le papa


Mais point ici de vin nouveau, de bon vin de la bonne treille mais plutôt de café, celui qui coule chaud et brillant de la Storta, l'antique et monumental percolateur crée par Massimo Pietrangeli, le maître torréfacteur terrassé par une crise cardiaque, en ce mois de juillet 1954.
A 71 ans, le vieil homme, qui tous les matins sert son café au chef de l'Etat, est revenu en ambulance à la Villa Girasole qu'il partage avec son fils aîné Oreste et sa bru Erminia. Pendant que le conseil de famille en est encore à réfléchir à une éventuelle hospitalisation, le maître de café sort de son coma, grâce à l'arôme d'un café, avec une idée bien arrêtée : partir avec toute sa famille à l'endroit où poussent les plants de café incomparables dont il conserve les précieux grains dans sa non moins précieuse cassette. D'abord circonspecte, la famille finit par se laisser convaincre par l'entêtement du patriarche, et c'est un convoi extravagant qui quitte Rome pour un long périple vers le Costa Rica.


Le maître de café est une joyeuse comédie familiale à l'italienne. Mais les situations burlesques ne font pas oublier les moments plus touchants où un homme qui a vécu par et pour son métier, devient sur le tard le père que ses enfants ont finalement peu connu. Pour son dernier voyage, Massimo Pietrangeli a décidé de lever le voile sur sa vie et ses secrets les plus intimes. En se confiant, il crée un lien entre ses proches et peu à peu, cette bande, qui au départ n'avait d'intérêt que pour sa fortune et n'affichait qu'un chagrin de façade, va véritablement s'attacher au vieillard excentrique blessé par la vie.
Du rire, des larmes et, en prime, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le café sans jamais oser le demander, des plantations du Costa Rica à la coulée brûlante du nectar, en passant par la torréfaction et les mélanges de grains. Et en plus, c'est bien écrit ce qui ne gâche rien.
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Le café est le personnage principal de ce roman. Pour moi qui lis préféremment assis -ou semi-allongé- sur le canapé du salon, ma tasse de café pas loin histoire de lamper une ou deux gorgées entre deux paragraphes, c'est le roman idoine. Sauf que Olivier Bleys est tellement bien documenté et précis que mon breuvage habituel a un goût amer. Il nous décrit tellement bien la torréfaction, l'écoulement du liquide dans les tasses que j'aimerais bien goûter à l'un des cafés du maître Pietrangeli. J'en ai eu l'eau à la bouche pendant toute ma lecture !
Au cours de leur voyage, Massimo, d'habitude peu enclin aux confidences, va s'ouvrir de plus en plus, se livrer, à sa fille romancière, Chiara. Les liens qui s'étaient distendus entre tous se resserrent un peu. Mon petit bémol viendrait peut-être des seconds rôles tenus par les enfants Pietrangeli qui écoutent et subissent leur père et dont on n'apprendra rien ou très peu. Eux, restent assez effacés face à cette grande figure du maître Massimo. Un parti pris respectable d'Olivier Bleys qui centre son histoire sur Massimo et son rapport au café. Et puis tout est pardonné à un auteur qui écrit aussi bien. L'art de faire de belles phrases, de changer parfois tout simplement la place d'un mot pour que la phrase entière sonne mieux.
Un roman qui commence assez lentement comme un café allongé -mais toujours au graines choisies- avec un rien d'ironie, d'humour qui égaye la lecture, puis qui se met de plus en plus à ressembler à un ristretto -pas celui de M. Clooney, non, un vrai celui de Massimo Pietrangelo !- parsemé de grosses touches de burlesque (la description du convoi familial est très visuelle et drôle), de délicatesse, de tendresse et d'amour.
Vous en prendrez bien une tasse ?
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Une belle saga pleine d'imagination et d'odeur de café, j'en reprendrai une tasse un de ces soirs
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Avis aux amateurs de café !
Imaginez que vous êtes bien installé à la terrasse d'une boutique de torréfaction, imaginez que vous savourez cette fresque familiale et ce noble breuvage.
Belle aventure !
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Lire ce roman fut un réel plaisir ... Humour, émotion et passion, une lecture jubilatoire qui m'évoque Gabriel Garcia Marquez et ses 100 ans de solitude. Les personnages sont attachants avec leurs défauts et leurs rancunes à traîner comme des casseroles de fil en aiguille et à travers le monde. de jolis aveux et en toile de fond des amours inavouées, des passions dérisoires et un sourire aux lèvres.
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Dans ce roman en trois parties, Olivier Bleys aborde le thème de la famille et de la mort à la manière d"un voyage initiatique : à rebours pour le père mourant qui se replonge dans son passé et souhaite retourner au Costa Rica où tout a commencé, et d'une manière plus conventionnelle pour sa famille qui, à le côtoyer dans ses dernières heures, apprend à connaître un père qui fût plutôt absent pendant leur enfance.
Une façon pour chacun d'apprivoiser l'autre et de préparer le deuil (le maître de café, non dénué d'humour, finit même par apprivoiser son cercueil en dormant dedans !).
La narration flirte avec la comédie de moeurs ou la pantalonnade à l'italienne, elle est émaillée de scènes franchement jubilatoires, mais elle est, comme toujours avec Olivier Bleys, maîtrisée au mot près, toujours plaisante.
C'est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur le café, ses variétés et sa torréfaction, les mélanges...et bien que cela puisse semble académique, c'est amené sans lourdeur, au fil des souvenirs égrainés par le patriarche. Et en tout cas, on est bien loin du café "what else" de l'ami George C. !
Un roman agréable, au final !
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Comme souvent Olivier Bleys nous entraîne dans une époque passée (les années 50 ici) et raconte une passion, une folie, une de ces émotions qui transcendent une vie humaine. Après les tulipes de Semper Augustus, le bleu de Pastel, le monstre marin de Canisse, c'est le café qui est au coeur et le coeur de son dernier roman. Au terme d'une vie toute entière vouée à découvrir les meilleurs mélanges, les plus subtils arômes, Massimo Pietrangeli retourne sur les traces de sa jeunesse et de son seul amour en entraînant avec lui sa famille dans un cortège à la fois burlesque et attendrissant. Ce voyage épique, ponctué de haltes consacrées à la dégustation de tasses d'un café unique, renoue les liens familiaux, fait émerger les souvenirs, adoucit les rancoeurs et permet aux enfants de découvrir et comprendre la vie de leur père, toute entière vouée au café. L'écriture d'Olivier Bleys est toute de sensualité, de tendresse et d'humour léger. J'ai aimé ce magnifique voyage au Costa Rica, cette plongée dans une obsession merveilleuse et le goût du café qui irrigue chaque page !
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Un roman en trois parties…

La première partie de l'ouvrage nous permet de faire la connaissance de la famille Pietrangeli dont les membres se sont réunis chez le patriarche, Massimo Pietrangeli, suite à son malaise dont il lui a fallu quelques jours pour se réveiller. C'est à travers leurs échanges qu'on a une première approche de la personnalité du torréfacteur attitré du Président italien. Néanmoins, le lecteur n'entrevoit qu'une ébauche de ce personnage que sa propre famille ne semble pas vraiment connaître. C'est que M.Pietrangeli semble avoir été toute sa vie, torréfacteur bien avant d'être un mari ou un père.

Dans la deuxième partie, nous découvrons un peu mieux Massimo qui s'est réveillé grâce aux effluves d'un café, raison qui coule presque de source quand l'on connaît un peu le personnage. Nous suivons le cheminement de ses pensées qui va le conduire à une décision un peu folle pour un homme dont l'état de santé est préoccupant : entreprendre un long voyage pour réapprovisionner sa réserve personnelle en café. Et tant qu'à être fantasque autant l'être jusqu'au bout, pour cet ultime voyage, le maître de café désire que sa famille l'accompagne. Ce souhait, étonnant, quand l'on sait les relations plus que superficielles qui l'unit à sa famille n'est au final point dépourvu de sens. Alors que cette deuxième partie est avant tout un prélude au voyage, Massimo commence déjà à se dévoiler, à partager avec sa famille, parfois malgré lui, ses faiblesses et ses souvenirs.

_« Tu ne m'as jamais parlé de ton premier café? l'interpella Oreste.

_Je n'ai jamais parlé de rien, reconnut le maître avec humilité. Je suis un sac dont un noeud longtemps a fermé l'ouverture, mais un jour le noeud est tranché et le sac libère son contenu! »

Quant à la troisième partie, elle permet de suivre le convoi familial dans ses déplacements jusqu'à la destination finale que seul Massimo connaît. Durant ce périple, les liens familiaux se resserrent autour d'un Massimo qui consent enfin à se dévoiler le rendant ainsi plus humain autant aux yeux de ses enfants que du lecteur.

La question de la mort et de la famille…

La question de la mort est en suspens durant tout le livre même si elle est abordée comme une simple formalité dans les premiers chapitres. La manière dont les relations entre les enfants et le père est décrite permet aux lecteurs de ne pas s'en offusquer. Loin d'avoir été un père, Massimo a plutôt été un géniteur gardant une certaine distance avec les siens. Cependant, dès la deuxième partie, Massimo développe la certitude que sa mort approche ce qui le pousse d'abord chichement et puis presque avidement, à se raconter. La parole est alors libérée et même enregistrée grâce à sa fille écrivain comme si après tant d'années à se « cacher », Massimo considérait enfin la nécessité de laisser une trace à ses descendants.

Les relations entre Massimo et ses enfants finissent par évoluer subrepticement, l‘attachement familial semblant se développer parallèlement à l'idée que la mort plane au-dessus de notre maître de café. Au final, le voyage destiné à approvisionner sa réserve de café semble s'être transformé, pour Massimo, en une quête tardive destinée à apprivoiser sa famille et tisser des liens familiaux jusqu'alors quasi inexistants.

Le café est un personnage à part entière dans le roman. Sa personnification lui confère un statut particulier : encore plus qu'une passion ou une obsession, LE café est un membre comme les autres de la famille Pietrangeli si ce n'est un prolongement de Massimo. Il sert de fil conducteur au récit et permet aux membres de la famille de se rapprocher autour de sa chaleur et des arômes qu'il exalte. En offrant le café aux membres de sa famille, il semblerait que c'est un peu de lui-même que Massimo partage.
J'ai apprécié ce roman qui, en plus de raconter une histoire, permet d'apprendre des informations intéressantes sur le café. Néanmoins, j'ai eu parfois du mal à m'y plonger. Je pense que cela provient de la difficulté que j'ai eue à m'attacher aux personnages. Je n'avais pas spécifiquement envie de les retrouver du moins jusqu'à ce que Massimo fasse tomber le masque…

En résumé, le Maître de café est un roman que j'ai trouvé agréable. Je n'ai pas eu envie de le lire frénétiquement mais plutôt de le déguster lentement et avec attention comme un bon café. Je pense qu'il fait partie de ces romans dont une deuxième lecture s'impose afin d'en détecter les subtilités. Je le conseille aux amateurs de café qui apprécieront sûrement la belle place que le roman laisse à cette boisson.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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