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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle joie de pouvoir lire un roman qui traite d'écologie et de la volonté d'une minorité de producteurs soucieux de se démarquer de la culture intensive et de la grande production.
Je remercie d'ailleurs vivement Babelio ainsi que les éditions Gallimard pour cet envoi tout à fait original.

Ma joie fut grande de découvrir cette histoire de fratrie particulière, avec une opposition intellectuelle franche entre les deux frères, tels Caïn et Abel, le tout au coeur du bocage vendéen contemporain.
Assez vite, cette dualité laisse place à un personnage essentiel dans ce récit, le financier qui, tel Machiavel tissera sa toile sans respect aucun pour l'humain comme le végétal.

La culture du sol est un langage qu'il faut apprendre, car on doit comprendre comment il résonne à l'échelle de l'écosystème. C'est que ce roman nous permet d'explorer aussi l'historique des effets à court comme à longue échéance des produits issus de l'industrie pétrochimique sur l'environnement.
L'agriculture intensive chimique de la PAC en prend pour son grade. J'ai adoré ça !

De plus, ce roman passe aussi au crible les défauts de quelques bobos parisiens, communauté qui se dit gastronomique, mais qui parfois trompe la nature et le paysan, en se mentant à elle-même.

Le conservatisme dominant, le pouvoir des syndicats des agriculteurs intensifs y sont finement décrits.

La louve est un personnage féminin, essentiel par sa personnalité engagée droite et aimante. Il est d'ailleurs amusant de constater qu'une coopérative parisienne porte actuellement ce nom.

Paul-Henri BIZON nous offre donc là un texte politique, culotté et courageux.
D'un sujet qui n'intéresse pas encore la littérature romanesque, parce qu'il dénonce et bouscule un ordre établi, l'auteur réalise une histoire qui se tient bien et qui annonce que la vérité doit être dite. A tous. le roman devient engagé et sert aussi à dénoncer.

J'ai beaucoup apprécié l'empathie de l'auteur pour ses personnages (non véreux), la progression dans son désir de comprendre les tenants et les aboutissants. Il est flagrant que derrière ce roman un long travail de recherche a été mené, et c'est tout à son honneur.
Entre roman et documentaire, parfois la limite est cependant floue, mais je ne vais pas m'en plaindre. Loin de là.

Je regrette une chose cependant, que le curseur soit un peu trop resté sur Raoul Sarkis, le personnage malhonnête qui évolue dans le microcosme festif et parisien. Il m'aurait été agréable d'accompagner davantage les producteurs de la louve dans leur quotidien, que les relations entre les plantes, les rôles multiples que chaque espèce joue au coeur de l'écosystème nous soient contés aussi.
J'aurais aimé que La louve soit l'occasion d'expliciter ce que sont la permaculture et l'agroforesterie.

Toutefois, il m'est force de reconnaître que pour un premier roman, le sujet choisi et le courage de son auteur m'ont beaucoup plu, et j'espère que d'autres publications s'ensuivront dans la même veine.


Lien : http://justelire.fr/la-louve..
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La famille Vollot est installée en Vendée depuis des générations. C'est une famille de bouchers chez qui le client est assuré de trouver de la bonne viande. Ils connaissent les bêtes qu'ils tuent, es éleveurs qui les font naître et grandir. Rien à voir avec cette viande en barquette qu'on commence à trouver dans les supérettes. Romain, qui a fait une école de commerce envisage de développer l'affaire en y associant ses frères. Mais Camille souffre d'un stress post traumatique après un drame familial survenant peu de temps avant les événements du 11 septembre. Camille s'isole, s'éloigne de la famille, s'installe à Nantes, accompagné par Victoire son amie, qui l'épaulera chaque jour afin de le sortir de sa détresse. Là, grâce à une vieille femme, il découvre la terre, et les légumes bio, la permaculture et à la culture sous les arbres, l'agroforesterie...une technique ancienne de culture, dans laquelle il s'épanouit...Progressivement, ce baba-cool prêchera afin de convertir, à ces nouvelles techniques, d'autres agriculteurs qui trouveront là un moyen d'éviter la fermeture de leur exploitation...
Un escroc notoire, Raoul Sarkis, revient à Paris après seize ans de purgatoire en Pologne.
Les deux histoires avancent en parallèle...On se doute bien que ces deux hommes, le taiseux et le baratineur, qui n'ont rien en commun vont se rencontrer...pour s'opposer ou pour s'associer ?
Pureté morale d'un coté, vice, magouilles et mensonges de l'autre. La rencontre et la confrontation des deux est attendue...Mais je n'en parlerai pas
Paul-Henri Bizon déroule une série de coups tordus, d'esbroufes, de malversations et de pièges et de mensonges...très documentés, semblant parfois un peu tirés par les cheveux. Il flingue à tout va, épingle hommes politiques, célébrités, banques, agriculteurs en mal de diversification, bobos, guides gastronomiques, nouvelle cuisine et restaurateurs de talents...Il règle des comptes avec tout ce petit monde "en prendra pour son grade", se croisera et se fréquentera en vrais et faux amis. Dure réalité des affaires.
On se dit "Quelle imagination !"...Et puis en se documentant un peu, merci Internet....Big Brother qui garde tout en mémoire, nous apprendra que ce roman reprend en partie des faits réels que Paul-Henri Bizon a eu à connaître dans son autre métier, celui de directeur d'une agence de communication, intervenant notamment dans le monde de hôtellerie et de la gastronomie. Une magouille qui avait pour nom "La Jeune Rue" visant à transformer un quartier de Paris en marché gastronomique bio. Une opération qui laissera de nombreux impayés.
Le besoin de diversification agricole, de sauvetage des sols de notre territoire, vidés de leurs nutriments naturels est important. Ces sols qui s'appauvrissent chaque année et ne produisent que parce qu'ils sont bourrés d'engrais chimiques...notre santé en prend un coup. le problème est grave.
Des solutions existent. Dans ce premier roman Paul Henri Bizon nous les décrit. Elles se heurtent à des intérêts financiers importants, à l'immobilisme du monde agricole, captif de ces fournisseurs d'engrais et du marché qui attend pour nourrir ces grands surfaces des volumes importants. Un cercle vicieux difficile à faire éclater.
La Louve, association d'agriculteurs bio, initiée par Camille, est une expérience pilote, incapable d'approcher un marché national. Elle ne peut approvisionner qu'un marché de niche...en utilisant des réseaux traditionnels. Sauf si ces affairistes lui proposent le salut.
On sait comment produire des aliments, viandes, légumes, fruits sains, mais une production et une commercialisation de masse nécessitent une refonte complète de notre système...Un monde de producteurs qui n'alimentent à ce jour que des élites, souvent bobos...Et comme dans tout nouveau marché dans lequel on peut "se faire du fric", les amateurs de magouilles s'y précipiteront très vite, car les agriculteurs sont souvent désarmés en matière commerciale.
L'amateur de lecture que je suis, cherchant dans chacune de ses rencontres littéraires, un fond de vérité ou des faits historique, n'a pas été déçu. L'amateur de romans y trouvera son lot de surprises, de coups tordus, ses personnages attachants ou à fuir....Un bon moment de lecture qui ne manquera pas d'interpeller le coté consommateur de chacun...
Merci à Babelio et à Masse Critique pour cette découverte

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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