Lili
Il en a fallu du temps.
Pour qu'elle me trouve...
Ça valait la peine.
C'est beau la mer.
Tant de temps et tant d'eau,
Salée comme celle des larmes.
Je savais bien que ça existait,
Des regards comme des caresses,
Et des bras comme une maison.
Il fallait juste attendre
Et ne pas avoir peur.
Il faut du temps
Pour faire une maman.
- Pourquoi éprouves-tu ce besoin de retourner dans le passé ? Ça te rassure ?
- J'ai peut-être peur de l'avenir. À ton époque, vous aviez des convictions, des certitudes. Nous, on est submergé d'informations alarmistes : le dérèglement climatique, la crise économique mondiale.. Tout semble se déglinguer. Comment envisager un futur dans de telles conditions ?
Depuis qu'il connaissait Naëlle, ses convictions avaient volé en éclats. Un monde infiniment plus subtil avait remplacé l'univers prévisible où il évoluait jusque là. Le confort matériel auquel il s'était attaché pour combler les manques vertigineux de son existence n'avait plus, aujourd'hui, la même importance. Cette femme à nulle autre pareille avait bouleversé sa vie. (p.116)
Ah ! l'émotion des premières parades amoureuses, les atermoiements, les craintes, la valse hésitante des sentiments...
Dans ce domaine aussi, les choses changeaient bien peu. Les adolescents s'imaginaient sans doute que leurs parents savaient gérer plus adroitement leur trouble. Ils découvriraient bien assez vite qu'il n'en était rien, qu'à tout âge, on s'émeut d'un regard qui s'attarde, on s'interroge sur la signification d'un sourire, on craint de perdre l'être aimé par une maladresse, un oubli... Rien n'est jamais facile, rien n'est jamais gagné.
Quand il nous accueille, c’est toujours dans le noir. Il est contraint d’emprunter le vaisseau mortel de son corps pour s’adresser à nous, mais seul compte l’esprit. Il est l’unique sur cette terre à nous accueillir dans son amour inconditionnel.
Elle avait refusé un voyage en amoureux pour se plonger dans ces curieux rituels d’accueil du printemps où, au lieu de célébrer le retour de la lumière dans la jubilation des corps, dans l’allégresse et le plaisir partagé, on semblait se complaire dans la frustration, les interdits et les pratiques solitaires. Demain, dès la fête finie, elle le rejoindrait ! Tant pis pour ses rêves de retrouvailles familiales.
Les mondes les plus beaux sont souvent bâtis sur des ruines.
De toute façon, tout serait à faire, tout serait à recommencer. Guidé par la lumière, il était certain d’y parvenir. Un autre monde, d’autres règles. Retrouver la puissance des mythes anciens, se tenir à nouveau debout sur la terre et en être fier !
Il fallait d’abord quitter cet endroit, ne pas se faire attraper par ceux qui ne comprennent rien, qui voient le mal partout, là où il n’y a que l’Amour.
L'attachée de presse lui avait gentiment fait remarquer qu'il avait le teint pâle et les traites tirés. C'est vrai qu'au royaume des mots, l'image semblait désormais compter.