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4,39

sur 4851 notes
J'ai vu ce roman sur de nombreux blogs en particulier, un billet que j'avais remarqué de Dominique, (désolée pour les blogs que j'oublie de citer). J'ai déjà beaucoup lu sur les quêtes de mémoire quand il ne reste plus que des lambeaux de souvenirs de familles décimées par la Shoa. Anne Berest est la petite fille de Myriam qui est elle même la fille d'Ephraïm et d'Emma et la soeur de Noemie et Jacques tous les quatre morts à Auschwitz et dont les noms ont été écrits sur une carte postale envoyée à sa mère en janvier 2003.

Anne est donc juive par sa mère et bretonne par son père. Élevée loin de toute religion par des parents intellectuels et attentionnés, elle accorde que peu d'importance à cette origine. Jusqu'au jour où elle veut savoir et transmettre à ses enfants ce passé. La première partie du livre, nous permet de découvrir le destin de la famille Rabinovitch, originaire de Russie, Ephraïm devient un fervent défenseur du socialisme mais très vite il déchante sur le régime communiste et est obligé de s'enfuir. Sa femme Emma Wolf est originaire de Lodz et aimera toute sa vie son mari malgré quelques divergences en particulier sur la religion, elle est pieuse et respecte les fêtes juives.
1019 date de naissance de Myriam à Moscou, c'est la la grand mère de l'auteure et avec ses parents elle commence une pérégrination à travers une Europe qui ne veut plus de Juifs. La Lituanie puis Israël d'où ils repartiront (hélas) pour la France. Ils ont eu le temps d'aller à Lotz où la famille d'Emma très aisée sent monter l'antisémitisme polonais sans pour autant tenter de fuir.

Enfin, ils arrivent en France avec leurs trois enfants et Ephraïm veut absolument devenir français . La suite on l'imagine : leurs deux enfants seront déportés avant eux Myriam était alors mariée à un français et n'était pas sur la liste du maire d'Evreux, mais elle était là ce jour là, son père l'a obligée à se cacher dans le jardin. Et ensuite Ephraïm et Emma seront à leur tour déportés.

Histoire trop banale , mais si bien racontée avec des allers et retours vers le temps présent et les recherche d'Anne qui s'appuient sur le travail très approfondi de sa mère Leila qui avait déjà trouvé et classé un très grand nombre de documents.
La deuxième partie du récit a pour but de nous faire découvrir la vie de Myriam pendant et après la guerre et finalement au dernier chapitre l'explication de la carte postale.

Le fil conducteur du roman, serait à mon avis de se demander ce que veut dire d'être juif et pourquoi même aujourd'hui l'antisémitisme peut donner lieu à des injures comme « sale juif ! » ou une exclusion d'une équipe de foot car dans la famille d'un petit Hassan de sept ans, on ne joue pas avec les juifs !

Ephraïm a tellement confiance dans la France, le pays des droits de l'homme que jusqu'à la fin il restera persuadé qu'il est à l'abri et ne veut pas entendre les messages d'inquiétude qu'il reçoit. Myriam gardera espoir le plus longtemps possible d'un éventuel retour de sa famille ou au moins de son jeune frère et de sa soeur. Elle s'enfermera dans un mutisme tel que sa propre fille aura bien du mal à comprendre l'horrible réalité et à remonter les fils de l'histoire familiale si intimement liée à celle des pires atrocités du siècle.

Quand Anne Berest part à la recherche de ce qui reste des traces de la présence de ses parents dans le petit village des Forges, j'ai retrouvé ce que j'avais senti en Pologne : la peur que l'on demande des comptes à des descendants de gens qui n'ont pas toujours bien agi voire pire. Comme cette famille chez qui elle retrouve les photos de sa famille et le piano de son arrière grand-mère.

Je n'ai pas lâché un instant cette lecture et je relirai ce livre certainement car je le trouve parfaitement juste et passionnant de bout en bout. Il va faire partie des indispensables et je vais lui faire une place chez moi car comme le dit un moment Anne Berest c'est important que les juifs envahissent nos bibliothèques, on ne peut plus faire comme si l'antisémitisme n'avait été que l'apanage des Nazis même si ce sont eux qui ont créé la solution finale celle-ci n'a pu exister que parce que chez bien des gens on ne voulait pas savoir ce qui arrivait à « ces gens là » quand on les parquait dans des camps puis quand on les faisait monter dans des trains pour l'Allemagne.
Lien : https://luocine.fr/?p=15488
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Que dire de ce livre qui n'a pas été déjà dit ?

C'est juste un livre bouleversant mais je pense que chaque lecteur doit y trouver son propre écho, son unique ressenti, son incourtanable rendez vous, ses propres larmes, ses fantômes, son héritage.

Ce livre est impossible à refermer tant il est puissant.
La fin est juste, je ne trouve pas les mots...
La fin c'est toucher de très près l'éternité.
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Ce livre est une quête d'origines.
Ce livre raconte l'Histoire à travers une lignée de femmes fortes.
Ce livre brise le silence dans une famille qui n'a connu que ça.
Ce livre se lit comme un roman mais bouleverse par sa réalité.
Ce livre est une nécessité pour tous, vous serez ému.e.s, vous serez transporté.e.s, vous serez bluffé.e.s, vous serez touché.e.s
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Dans cette histoire, deux grandes parties (presque deux romans en un !). Un premier "tome" dans lequel Anne Berest installe l'énigme d'une carte postale distribuée 60 ans après son envoi, destinée à des malheureux déportés à Auschwitz en 1942. L'auteure se lance dans la recherche de l'explication à cet étrange anachronisme et se plonge dans l'histoire de sa mère et ses aïeux. le second "tome" enchaîne sur les horreurs qu'ont connues tous ceux qui, parce qu'ils étaient juifs, ont été acheminés vers les camps de la mort. Bien des ouvrages et des films ont été consacrés à cette période ; pourtant, les descriptions de toute cette bestialité sont toujours aussi glaçantes. Après ce terrible "voyage" dans cet univers concentrationnaire, dans les toutes dernières pages apparaît la solution à la question : qui a envoyé cette carte postale, quand et pourquoi.
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"La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l'opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, le prénom des grands-parents de ma mère, sa tante et son oncle, morts à Auschwitz."
Je ne vais pas être très originale et je vais me ranger à l'avis général : ce livre est une pépite. Témoignage terrible et immersif dans une famille juive qui a été dévastée par la Seconde Guerre mondiale et qui en emporte les stigmates à travers les générations suivantes. Ce livre, basé sur la vraie de Anne Berest, remue, bouleverse, laisse la gorge bien souvent serrée. Les juifs sont persécutés depuis bien des générations, avant la Seconde Guerre Mondiale, et d'ailleurs l'ancêtre le prédit dix ans avec que l'horreur arrive et cherche à mettre les siens à l'abri. Mais qui pourrait croire qu'une atrocité pareille pourrait arriver avant de le voir avec ses propres yeux ? On sent que cette discrimination est encore présente actuellement et ne s'est pas arrêtée. Ce drame qui a pulvérisé cette famille semble se transmettre sans mots, une douleur que la narratrice a reçu en héritage et dont elle a besoin de trouver l'explication.
Le style de Anne Berest est bouleversant car il est franc, net, sans fioritures. Elle nous expose la vérité, nous flanque les faits sous nos yeux et on ne peut faire autrement que d'y assister.
Cette carte postale, petit morceau de carton, apparemment anodin, m'a entraînée dans une histoire familiale qui me restera longtemps en mémoire. Ce livre pose question : comment se construire si l'on connait pas ses racines, ses fondations ?
L'audiobook apporte un vrai plus. La voix d'Arianne Brousse reste claire, digne, même dans les passages les plus terribles. L'écoute d'un livre rend l'expérience encore plus immersive et émouvante. L'interview de l'auteure est très intéressante.
Je vous encourage à le lire ou l'écouter mais surtout ne passez pas à côté !
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J'ai découvert avec plaisir la plume d'Anne Berest avec ce roman autobiographique. 

Elle nous ouvre ici la porte sur son histoire familiale bouleversante. 

◇ Enquête ◇ Famille ◇ Devoir de mémoire

Tout commence avec la réception de cette carte postale presque 20 ans plus tôt, une carte postale anonyme avec les noms des grands-parents et de l'oncle et la tante de la mère de l'autrice mort à Auschwitz en 1942.

Suite à un événement personnel qui concerne la fille de l'autrice,  cette fameuse carte postale ressurgit dans son esprit et elle décide alors  de mener son enquête pour savoir qui à écrit cette carte et dans quel but ?

Se crée alors ce duo d'enquêtrices (Anne Berest et sa mère) qui vont monopoliser toutes leurs énergies à retracer ce passé familial romanesque.

Un roman qui retrace 100 ans d'histoire de famille en commençant en 1919 par la Russie d'où ses ancêtres sont chassés, puis la Lettonie d'où ils sont de nouveau chassés. Ils décident alors de se rendre alors en Palestine, mais ils n'y restent pas bien longtemps puisqu'en 1929 ils prennent la décision de s'installer en France.

L'histoire d'une famille composée d'un couple et de leurs 3 enfants qui arrivent en France dans les années 30 et qui s'intègrent aisément. Mais la guerre arrive et la famille sera déportée en 1942.
La seule survivante sera Myriam, la grand-mère d'Anne Berest. Pourquoi est-elle la seule survivante ? Comment se fait-il qu'elle n'ait pas été déportée comme tous les membres de sa famille ?

Un roman à double temporalité que j'ai adoré découvrir, dans lequel l'autrice se livre  sur son passé familial, l'histoire bouleversante de sa famille mais également sur la quête de soi, sa quête d'identité.

Un roman à découvrir !

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En janvier 2003, la mère d'Anne Berest reçoit une carte postale anonyme avec quatre prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Ils sont respectivement ses grands-parents et son oncle et sa tante. Ils sont tous morts à Auschwitz en 1942. Des années plus tard, Anne se met en tête de trouver l'auteur de cette carte postale. Par son enquête, elle va remonter le cours de l'histoire et apprendre à connaître ses ancêtres.
J'ai vraiment adoré découvrir la famille d'Anne et les suivre dans les différents pays où ils ont vécu. Un roman poignant qui mêle parfaitement Histoire, famille et enquête. Un grand merci à l'autrice pour ce travail de recherche titanesque et cette magnifique retranscription !
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💖COUP DE COEUR💖
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Ce roman fait partie de mes meilleures lectures sur le thème de la seconde guerre mondiale.
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Cette fameuse carte postale portant les prénoms des grands-parents, de la tante et de l'oncle de la maman de l'autrice morts à Auschwitz en 1942 et qui apparaît en 2003.
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L'autrice décide plus tard de mener l'enquête, avec l'aide de sa mère pour découvrir qui en est l'auteur.
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Et je me suis retrouvée embarquée dans cette quête, j'ai dévoré cette lecture très émouvante et instructive. Connaître à l'avance le funeste destin d'Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques et découvrir comment c'était arrivé était particulièrement émouvant. le travail de recherche considérable de la maman de l'autrice est impressionnant et la façon dont l'autrice retranscrit l'histoire est admirable. L'enquête par la suite pour découvrir l'auteur de la carte postale est tout aussi passionnante et émouvante, on y découvre les horreurs commises par certains français et c'est révoltant.
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Tout dans ce roman est passionnant, il est impossible de le lâcher et c'est pour moi une lecture indispensable pour savoir et ne pas oublier les horreurs qu'ont pu vivre ces humains dont le seul tort était d'être juif.
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Postée au Louvre, la carte postale représentant un Opéra Garnier défraichi, arrive un 06 Janvier 2003.
Quatre noms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques
Quatre membres d'une même famille déportés à Auschwitz en 1942.
Pourquoi et par qui cette carte non signée est¬-elle envoyée ?


Presque vingt ans plus tard, un incident de cours de récréation va pousser la narratrice à plonger dans ses racines juives. C'est une enquête généalogique qu'elle va mener, écouter son dibbouk, découvrir son histoire familiale, l'exhumer.
L'histoire de la famille Rabinovitch commence comme un roman Russe avec l'amour contrarié d'Ephraïm pour la cousine Anna. La religion lui importe peu, la terre aussi, lui il veut faire des affaires, en attendant il construit son foyer avec Emma, son épouse et son soutien indéfectible.
Mais l'histoire est en marche, l'Europe tremble et le nationalisme monte, bientôt il faut fuir, plier, se cacher, il se raconte des choses effroyables.
Anne Berest nous partage son enquête, trouver l'auteur de la carte postale cela revient à convoquer la famille, les morts et les vivants, avec pudeur et détermination.
Rien ne sera omis : les délations, la traque, les arrestations, la déportation, les mensonges et la spoliation aussi modeste soit les Rabinovitch, mais c'est aussi une résistance qui s'organise.
Ce livre est d'une incroyable richesse, se confronte à la passionnante enquête dans les archives aussi bien familiales et qu'administratives, le réveil d'un sentiment d'appartenance, une mémoire génétique voire psychogénéalogique.
Un livre pour ne pas oublier.
Un livre comme un tombeau pour ceux qui ne sont pas revenus.
Une quête qui se lit au présent.
Indispensable
Coup de coeur !


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J'étais assez partagée avant d'ouvrir ce roman autobiographique de Anne Berest. En effet, même si l'on est très sensibilisé sur la thématique de la shoah, il y a déjà tant d'ouvrages magnifiques et inoubliables qui ont été écrits ce sujet, que celui-ci est peut-être le livre de trop.
Sa présentation sous la forme d'une enquête sur la recherche de l'auteur d'une carte postale anonyme a tendance à nous appâter, mais pour moi ce récit ne tient pas vraiment ses promesses. Je l'ai lu sans déplaisir, c'est tout.
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