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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La petite rentrée littéraire, nous y sommes! "Voyage au bout de l'enfance" est certainement l'ouvrage que j'y attendais le plus.
J'ai tout lu et tout aimé de Rachid Benzine qui, chaque fois, nous partage et nous transmet quelque chose des Hommes, quelque chose de nous.

En quelques pages, nous voici embarqués aux côtés de Fabien/Farid, dans ce quotidien où même l'enfance ressemble à la nuit.
La poésie tient tête à l'horreur, de la guerre d'abord puis du camp, et Jacques Prévert est en bonne place.

C'est rapide mais c'est dense: on y lit la douloureuse nécessité des rêves et la force des souvenirs, l'importance des mots quelle que soit la langue, de brèves lueurs d'humanité dans un résidu d'espoir. C'est beau mais ca fait si mal.

J'ai retrouvé le Petit Nicolas en Fabien, avec son sens de l'observation et son regard d'enfant-mais-presque-plus qui demande "à onze ans, je suis un monstre ou une victime?"

J'ai pleuré page 62 et souri page 67. Merci monsieur Rachid Benzine ❤

          《La phrase à retenir》
"Je n'ai pas envie de me souvenirs de ces poésies. Mais je n'arrive pas à les oublier. Elles m'habitent comme si elles étaient gravées dans mes souffrances et mes blessures".
Lien : https://www.instagram.com/mo..
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Un livre très court (à peine 80 pages) mais un livre choc, bouleversant, qui nous entraîne inexorablement dans un voyage au bout de l'enfer.

Rachid Benzine, écrivain et islamologue, se met à hauteur d'enfant pour raconter l'horreur et sensibiliser le lecteur au sort des enfants de djihadistes injustement "oubliés" dans des camps de la mort en Syrie ; ils s'y entassent dans des conditions abominables pratiquement sans aucun espoir de rapatriement.

C'est l'histoire d'un petit garçon de 8 ans, Fabien, bon élève de CE2 à l'école Jacques Prévert de Sarcelles. Heureux de vivre, il aime sa famille, ses copains de toutes origines : Ariel, Bakayoko, ...., il se passionne pour le football et les joueurs de l'équipe de France, mais surtout il est épris de poésie. Il écrit lui-même de nombreux poèmes, que son instituteur, Monsieur Tannier, l'invite à réciter devant toute la classe. Son jour de gloire est pour demain ! Hélas, ce jour ne viendra jamais. Les parents de Fabien, fraîchement convertis à l'islam, ont cédé aux discours utopiques de Daesh et décidé d'aller combattre en Syrie. Un long voyage les conduit tous les trois à Raqqa, sensé être le paradis tant rêvé de l'Etat Islamique.

Fabien, devenu Farid par la force des choses, raconte avec ses mots d'enfant et son regard innocent l'arrivée de sa famille, pleine d'espoir, au camp d'entraînement de Daesh, leur adaptation puis la dureté des conditions de vie, l'embrigadement, la violence quotidienne, la peur, la guerre, la mort... Pire encore sera le camp d'internement de al Hol, en Syrie kurde dont les conditions l'insalubrité et d'inhumanité dépassent l'imaginable.

Roman poignant, puissant, écrit à la première personne du singulier, avec réalisme et poésie. le style est simple, concis mais incisif. On sent à travers les mots de Fabien son innocence et son incompréhension devant les violences et les atrocités qui l'entourent. Pourquoi un tel déferlement ? Quels sont les enjeux ? Et comment des adultes peuvent-ils entrainer des enfants dans des conflits qui les dépassent ? Jusqu'où ira l'espèce humaine dans une telle monstruosité ?

On admire la force de Fabien, qui conserve aussi longtemps qu'il le peut une part de rêve et d'imagination et qui s'échappe par la poésie.
Un remède contre la violence et le fanatisme.


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La claque !

Récit de l'enfer.
L'inhumanité du fanatisme imposée à l'enfance, racontée par des yeux d'enfant, de Fabien.
Ce court mais exceptionnel roman terrorise à sa lecture; de part les émotions qu'il fait jaillir; Pourquoi donc l'Homme est si cruel lorsque la vie pourrait être poésie.
Y a t il un retour possible à l'embrigadement de Daesh ?
Après ce livre, je le pense nécessaire, quoi qu'il en coûte, ce devrait être une priorité de ramener à la vie d' innocents enfants, quel-qu'a été la décision de leurs parents et la faute qu'on imputent à leur choix d'aller servir le califat.
L'humanité démontre sa monstruosité dans son laissé faire et sa division quant à la réponse à apporter, même bancale, soulevant d'autres questions légitimes bien sûr mais non prioritaires.
Il y va de notre éthique , de notre morale dont on se gaussent nous occidentaux pour nous rassurer et légitimer le fait de fermer les yeux, de se boucher les oreilles.
Merci Mr Benzine de porter cette voix à travers vos mots.
Faire lire se livre au collège peut être un rempart à mon sens au fondamentalisme et à ses risques, il devrait entrer dans le programme scolaire comme un grand livre humaniste.

Coup de coeur magistralement violent !
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Un livre court (79 pages) sur un sujet d'actualité qui ne peut que bouleverser les lecteurs.
Le narrateur est un enfant, Fabien, arraché subitement à son quotidien en France par ses parents convertis à l'Islam et qui décident de partir en Syrie pour le djihad. Ce jour-là était un jour spécial pour ce petit garçon. Il devait réciter ses poèmes à l'invitation de son instituteur. Et il n'aurait voulu rater ce moment pour rien au monde.
Fabien devient alors Farid et va désormais à l'école coranique, chez les lionceaux du califat. Sa mère pensait que ce serait le paradis à Raqqah. Ils vont déchanter tous les trois. La suite n'est faite que de malheurs. Farid se retrouve coincé dans un camp avec sa mère, impossible de revenir en France sans être séparés, car sa mère doit être jugée. Rachid Benzine décrit la vie dans ce camp insalubre et inhumain. Elle est faite de misère, d'humiliation, de méfiance, de maladies et de violence. Heureusement Rachid a la poésie pour sortir de ce quotidien inhumain.
C'est terriblement poignant car vu à hauteur d'un enfant. Un enfant qui va grandir bien trop vite et dont la vie sera irrémédiablement changée pour le pire, radicalisé contre son gré. Quel sort pour ces enfants ?
J'ai trouvé que le livre se terminait brutalement, un peu trop rapidement à mon goût. Il reste toutefois un livre très fort et marquant que je vous recommande de lire quand votre moral est au beau fixe car il est très noir ! Bref, un livre coup de poing.
Je ne peux que vous conseiller de lire tous les livres de cet auteur dont j'aime beaucoup la plume.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Le sujet des occidentaux partis en Syrie faire le jiad est traité du point de vu d'un enfant embarqué malgré lui dans le sillage de ses parents. Il ne s'agit pas d'une analyse posée et argumentée mais du ressenti brut et candide d'un enfant totalement dépassé par ce qui lui arrive et qui se voit brutalement entraîné dans l'horreur. Nul besoin de plus. La concision de sa soixante-dizaine de pages donne à ce récit une efficacité sans pareil bien plus convaincante que de longues pages graves et sérieuses où seraient approfondis les caractères, les situations, les enjeux, où des explications seraient amenées. Car il n'y a rien à comprendre dans l'absurdité du fanatisme, des dogmes religieux qui lancent des vies dans des combats hallucinés. Un jour il récitait des poésies avec ses copains de son école de Sarcelles, le lendemain il lui faut exécuter d'une balle dans la tête d'autres gamins ficelés au bord d'une fosse commune. Tout est dit. le désastre total vers lequel le lecteur est amené conclu de façon terrible ce livre remarquable. Il n'y a pas d'espoir car le fanatisme ne peut en offrir.
Un très grand roman
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Un aller simple Sarcelles- Raqqah!
Il n'y aura pas de retour..
Un récit terrible à hauteur d'enfant.
La notion de Paradis revisitée amèrement
par ses parents, une fois arrivés en Syrie.
Fabien est l'otage de sa famille endoctrinée,
il mesure les pertes et les deuils
de sa vie d'avant Daech, à Sarcelles la Belle.
Il y laissera même son prénom
pour mieux se fondre dans cette masse noire
de femmes en burka..
Ce tout petit livre est un hymne à la Poésie
qui ouvre les fenêtres des camps
et lui permet de respirer, un peu...
de faire survivre sa mère..
Un texte poignant où l'innocence est assassinée.

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Papa et maman ont choisi de partir en Syrie

En racontant le drame d'un petit garçon que ses parents entrainent en Syrie, Rachid Benzine réussit un roman choc. Un récit émouvant qui pose la question du sort de milliers de personnes aujourd'hui piégées.

Fabien est un petit garçon de Sarcelles qui a trouvé en son enseignant de CE2, monsieur Tannier, un allié pour sa grande passion à côté du football, la poésie. Mais le jour où il devait déclamer ses vers devant ses camarades de classe, ses parents lui ont annoncé qu'ils partaient en voyage.
Au terme d'une longue route, il s'est retrouvé au paradis sur terre s'il devait en croire sa mère, à Raqqah en Syrie. Où très vite ce paradis prend des airs d'enfer. Sa mère pore désormais un niqab. En sortant de l'école, «on sait jamais qui est qui. Pour retrouver maman dans le paquet c'était difficile. Elles se ressemblent toutes. Alors fallait que j'attende que maman m'appelle sinon je ne savais jamais avec qui repartir à la fin des cours.» Son père est un combattant, et même s'il est discret, il sent bien que ses certitudes des premiers jours vacillent. En tentant bien que mal à répondre aux questions de son fils, il lâche: «Heureusement qu'on t'a mon petit Fabien pour éviter de perdre complètement la tête.»
Car même s'il a encore le football, on entend lui expliquer que la seule poésie qui vaille est celle qui chante la gloire du califat. Et son père comprend que derrière la candeur de l'enfance, son fils pose les bonnes questions: «Je me demande comment ils ont pu venir à Raqqah en connaissant rien de l'arabe et presque rien de la religion. Sûrement pour apprendre. Mais en fait ils apprenaient pas grand-chose. À eux aussi les Daesh ils leur faisaient répéter des phrases qu'ils devaient connaître par coeur pour faire bonne figure quand ils étaient avec tous les autres barbus et avec les femmes en niqab.» Quand ils se rendent compte de leur erreur, il est trop tard. Ils sont désormais prisonniers, sont obligés de se déplacer en fonction du conflit. Jusqu'à ce jour où son père ne revient pas. Où sa mère est remariée avant que son second mari ne meure lui aussi. Arrive alors un troisième homme, violent, qui va mettre sa mère enceinte avant qu'elle n'obtienne le divorce. Une spirale infernale qui finira dans un camp, dans le Kurdistan syrien, où ils se retrouvent des milliers. Dans cette enclave, véritable cour de miracles, on trouve des dizaines de nationalités. «S'il n'y avait pas mes poèmes, je crois que maman serait déjà morte. Et Selim aussi. Je l'aime mon frère. Quand il n'a pas mal au ventre à cause de la maladie ou parce qu'il n'a pas assez à manger, Selim est le plus gai des compagnons. (...) Je crois que Selim et mes poèmes c'est le meilleur médicament pour soigner tous les malheurs de maman. Parce qu'en vrai on n'a pas souvent de bonnes raisons de rigoler dans le camp.»
Rachid Benzine s'est solidement documenté pour nous offrir ce court mais percutant roman. L'islamologue est en contact avec des réfugiés et partage avec eux un drame qui semble inextricable. La France, encore traumatisée par les attentats qui ont frappé son sol, préfère détourner le regard et laisse ses ressortissants dans ses camps où les conditions de vie sont horriblement difficiles. Même les enfants, victimes collatérales de l'aveuglement de leurs parents, ne sont pas secourus. A travers ces lignes se pose la question de la décision comme le fait Karine Tuil à sa manière. Dans le pays des Droits de l'homme, le principe de précaution – que l'on appellera ici aussi la peur – a pris le pas sur toute considération humanitaire. Outre la colère, on peut légitimement aussi se demander si cette inaction n'est pas une bombe à retardement. Et voilà comment on bascule du conte tragique à la réflexion politique. Sans manichéisme, mais avec des enjeux majeurs. Après Dans les yeux du ciel et Ainsi parlait ma mère, Rachid Benzine donne ici une nouvelle preuve de son formidable talent d'écrivain.


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Petit livre, grosses émotions. Ce livre m'a ému aux larmes.
Tout au long de ces 84 pages, nous suivons Fabien, jeune garçon français de 9 ans, vivant à Sarcelles, et fan de poésie,obligé de suivre ses parents, qui se sont radicalisés, en Syrie. Obligé de changer de nom, de copains, de langue, il se retrouve au coeur d'un conflit qu'il ne comprend pas.

L'islamisme radical et le djihadisme ne sont pas des sujets gais, mais vus au travers des yeux d'un enfant, c'est encore pire.
J'en reste encore bouleversée. L'écriture à la 1ère personne n'y est certainement pas étrangère. Cela donne au récit encore plus de profondeur et de réalisme.
C'est un livre que je ne relirais pas, mais que je recommanderai à 100% à mon entourage.

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Ce roman est très court, je l'ai lu d'une traite. Comment abandonner ce petit garçon qui raconte son voyage en enfer, alors que ses parents pensaient rejoindre le paradis de Daesh en Syrie ?
Rachid Benzine nous livre, à travers la voix innocente d'un enfant féru de poésie, un récit glaçant et extrêmement bien documenté. Il nous offre la beauté de la vie qui se donne, et ne nous épargne pas la laideur de la haine. Il nous montre l'aveuglement, l'endoctrinement, la violence, la colère et le désespoir. le combat de la lumière et de l'ombre.
Je me permets juste un tout petit bémol, au niveau du choix narratif. L'histoire est racontée au présent, ce qui est une bonne manière d'accrocher le lecteur. Mais j'ai parfois été dérangée par l'égalité de ton du narrateur, sensé vivre au présent des situations tellement diverses. Une narration au passé m'aurait semblée plus judicieuse.
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Voyage au bout de l'enfance évoque le sort des enfants embrigadés malgré eux en Syrie au nom de l'État islamique. Fabien est de ceux-là. Il est en CE2 à Sarcelles lorsque ses parents décident de l'emmener au paradis. C'est en Syrie, à Raqqa précisément que cet éden est localisé. Dès lors, l'insouciance de l'enfance de Fabien va s'arrêter là où va commencer l'horreur de Daesh. Exactement à l'endroit où le paradis va se transformer en enfer, là où Fabien va être rebaptisé Farid. À l'apprentissage de la poésie qu'il aimait tant, va succéder l'endoctrinement. Très vite Farid sera convié à rejoindre les lionceaux du califat, il pourrait même devenir un enfant martyr. Il assiste médusé, à des scènes qu'un enfant de son âge ne devrait jamais avoir à voir. Conscients de leur erreur, les parents regrettent leur voyage. Trop tard. Impossible de faire marche arrière. le père doit partir combattre. Il n'en reviendra pas. Dès lors, Farid et sa mère se retrouveront dans un camp de réfugiés. Tout n'est que violence et horreur. Alors pour ne pas sombrer, Farid se refugiera dans la poésie de Prévert. Il se remémorera tout ce qu'il avait appris à l'école en France et embellira son quotidien pour le rendre supportable et lui redonner toutes les couleurs de la vie et de l'espérance.

Bien que très court (96 pages) Voyage au bout de l'enfance n'en demeure pas moins un roman poignant d'une grande humanité qui malgré l'horreur qu'il dépeint, est empli de cette poétique naïveté qui berce les enfants. Un petit livre par sa taille mais immense pas son message. Un indispensable.

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