C'est demain que le petit Fabien doit lire SA poésie à sa classe de CE2 , il est doué , .Mais papa annonce de façon brutale que demain on part en vacances ! Super destination : la Syrie ,le paradis de l' état islamiste .Maman enfile vite son niqab , papa un turban et Fabien devient Farid . En France ils faisaient semblant , ici c'est génial on peut penser " daech " avec tout ce que ça implique .Fabien va surtout perdre son enfance dans cette inimaginable terreur et ses parents regrettent.... mais tout est trop tard.... J'arrête là ,le livre est petit mais dense ,si dur , si réel . A vous de lire ce roman de Rachid Benzine qui n'est pas qu'écrivain !
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Le livre de Rachid Benzine est une déchirure.
80 pages. Courtes comme l'enfance qui se fait fauchée en un instant.
Une déchirure poétique et difficile.
Fabien, petit bonhomme de 10 ans éblouissant, qui écrit des poèmes, part le matin même de son jour de gloire, celui de réciter ses poèmes fièrement devant toute la classe.
Mais... ce matin là, ses parents ont décidé de rejoindre le paradis... les voilà en route pour la Syrie.
Fabien, devenu Farid, raconte le manque des copains, des voisins, du professeur, cette vie d'enfant qu'il a laissé derrière lui à Sarcelles pour se retrouver à Rakkah, pour apprendre à devenir un martyr d'Allah, à tuer du koufar (mécréants).
Oui c'est court 80 pages mais c'est violent, incisif, suffisant pour y marquer l'horreur de Daesh, l'horreur des camps, l'enfance bousillée.
La dernière phrase du livre m'a fait fermer les yeux...
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Un livre incisif qui réussit à donner forme à l'enfance meurtrie dans la guerre, à travers le regard et les mots de Fabien. Il a six ans lorsqu'il doit tout quitter, l'école, son maître, le chien du voisin, la poésie qu'il aime réciter, jusqu'à son prénom. A Raqqah, au pays des rêves de ses parents, Farid entre dans une nouvelle vie, dont il n'a pas les codes, il les découvre en avançant, il tâtonne, il s'interroge, L'ancienne vie s'accroche, elle a du mal à s'effacer, Farid joue au foot, raconte des histoires, écrit des poèmes, le passé résiste. L'écriture de Rachid Benzine avance au rythme des écroulements qui emportent petit à petit en quatre ans, l'enfance de Farid, il réussit à faire vibrer le décalage que mesure l'enfant, jour après jour, entre ce qu'il est profondément et ce qu'il vit. Les mots de l'auteur sont tout entiers dans cette distance, à hauteur de regard, dans une vérité de l'instant. Quatre-vingt pages d'une force remarquable pour dire l'urgence à faire sortir ces enfants de leurs camps, plutôt que de les y laisser expier les crimes de leurs parents.
Un livre d'une sincérité bouleversante, qui donne envie de se lever pour faire avancer la raison et le droit.
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