Barbe Bleue (BD)

Il fut un temps où je dévorais chaque roman d'Amélie Nothomb : ces raisonnements tordus à l'extrême et ces joutes verbales d'une mauvaise foi ultime, cela parlait beaucoup à l'adolescente que j'étais. Et puis, peu à peu, j'ai décroché.

Des années plus tard, en voyant passer l'adaptation BD d'un roman de Nothomb que je n'ai pas lu, je me suis dit : pourquoi pas?

Cette réécriture du célèbre conte de Barbe Bleue, en mode colocation parisienne trop alléchante pour être vraie, est plutôt bien montée et totalement « nothombesque » dans son traitement (les joutes verbales, disais-je?) J'ai beaucoup aimé les illustrations de Camille Benyamina, notamment les glissements oniriques et surtout, surtout, tout ce travail sur la couleur. Je trouve qu'elle rajoute vraiment quelque chose à l'intrigue, qui, sans cela, reste un peu cousue de fil blanc et prévisible dans son dénouement.

Un bon moment de lecture, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable et qui ne me fera pas replonger dans les oeuvres plus récentes de l'autrice.

Il y a du monde sur le coup. Une chambre de 40 m2 avec salle de bains privée dans un hôtel particulier à Paris, ça attire, même les curieuses, car le propriétaire est le mystérieux Don Elemirio et que les huit précédentes locataires ont disparu.

Saturnine Puissant est l'heureuse élue. La jeune prof-assistante à l'école du Louvre emménage dans ce luxueux appartement. Elle fait connaissance avec les lieux et avec son hôte. Une seule consigne: ne pas entrer dans la chambre noire où Elemirio développe ses photos.

Camille Benyamina s'attaque à l'adaptation du roman d'Amélie Nothomb et livre la version BD de la vision moderne et féministe du conte de Charles Perrault. Si vous n'avez pas lu le roman, et c'est mon cas, je vous laisse découvrir ce récit enlevé, vif, intelligent aux dialogues savoureux.

Mais surtout ne passez pas à côté de cette magnifique adaptation de Camille Benyamina car sous cette couv pétillante se cache un bijou. Un personnage féminin puissant, des couleurs superbes, une narration dynamique et de vrais moments de grâce...

Gros coup de coeur pour ce très beau livre qui, au-delà d'être une adaptation à découvrir, est un délice pour les yeux !

Etant assez peu fan d'Amélie Nothomb, je ne m'attendais pas à grand-chose avec cette adaptation BD d'un roman de l'extravagante autrice à chapeau.

Et j'ai été agréablement surpris et séduit par l'héroïne de l'histoire. Cette colocataire qui décroche un superbe appartement au coeur de Paris, propriété d'un étrange personnage à la réputation sulfureuse. Un duel à fleuret non moucheté va se dérouler dans cet appartement où une pièce est interdite à la colocataire. Va-t-elle craquer et visiter cette pièce? Ou va-t-elle voir clair dans le jeu de cet étrange personnage? Une agréable revisite du mythe de Barbe-Bleue où tel est pris qui croyait prendre.

Cynique et glauque par moment, joliment dessiné, et fort bien structuré. Cela ne m'a néanmoins pas poussé à lire le roman original, mais presque... c'est dire si j'ai trouvé cela attrayant.

Le conte revisité de "Barbe bleue" sous des airs modernes et un beau graphisme, ça se déguste, ça se savoure, en voilà une belle surprise, comme espérée.
Bien entendu, c'est toujours la même chose, il faut résister à la pièce interdite ou en payer le prix fort.
Un one-shot édité par Albin Michel, adapté d'un roman d'Amélie Nothomb. C'est Camille Benyamina qui se charge de l'adapter, et assurément son graphisme dégage un charme qui nous emporte.
Les compositions sont très belles, et après lecture la couverture prête à sourire. Mais en tout cas, dès celle-ci, on a su nous donner envie.
Saturnine Puissant répond à une annonce de colocation juteuse, très intéressante et semblant trop belle pour être vraie. Beaucoup de femmes se pressent au portillon pour tenter leur chance, mais aussi pour apercevoir le maître des lieux. On chuchote que déjà 8 femmes auraient disparu.
Notre jeune femme est avisée, rusée, intelligente, elle manie les mots, elle se ressource auprès de son amie, Corinne. L'appartement est un beau et doux rêve, mais son colocataire est des plus étranges.
Nous apprenons à connaître cet homme riche, qui ne sort plus de chez lui depuis longtemps, qui s'est dit avoir une femme comme colocataire est idéal. Il est étrange, ambigu, à la fois gentil et glaçant.
Saturnine n'a absolument pas l'intention de rentrer dans la chambre noire interdite. Est-ce qu'elle a affaire à un manipulateur ? Peut-il être considéré comme un serial killer ? Risque-t-elle de tomber dans un de ses pièges ? En tout cas, elle aura des surprises.
Bien entendu, c'est interdit, ça risque d'attiser l'envie, et en plus ce n'est même pas fermer à clé.
Que sont devenus les jeunes femmes qui ont disparu ?
C'est fluide à lire, prenant, les joutes oratoires sont savoureuses.
Oserez-vous à votre tour en ouvrir les pages ? Et cela jusqu'à la fin ?

Le pitch est simple et reprend tous les éléments du conte de Charles Perrault à la sauce contemporaine.
En plein coeur des beaux quartiers de Paris, un ermite excentrique cherche une colocataire pour partager son immense appartement sans avoir à payer un loyer.
Les conditions sont simples : toutes les pièces sont accessibles, sauf une, la mystérieuse chambre noire.
Le hic? Les précédentes locataires ont toutes disparu sans laisser de trace.
Cela n'en décourage pas moi Saturnine qui tente quand même sa chance.

N'ayant pas lu le roman d'Amélie Nothomb, impossible de dire si la BD lui est fidèle, mais concernant cette dernière j'ai passé un chouette moment de lecture.
J'ai aimé la manière dont les conversations menaient à des représentations très vaporeuses, entremêlant la réalité et le rêve rendant très floue la séparation entre les deux.

J'ai adoré les couleurs utilisées et cet onirisme très présent, mais concernant l'intrigue en elle-même, si elle a un petit côté thriller, impossible de me laisser complètement prendre au jeu connaissant le conte originel depuis toujours, la surprise n'était pas au rendez-vous.

Au-delà de ça, j'ai eu du mal à comprendre la psychée de Saturnine et la relation qui se met en place avec Don Elemirio.
On se rend bien compte qu'elle se laisse prendre à un jeu de séduction et de curiosité, à cause de la fascination que semble créer Don Elemirio, mais je ne me suis pas sentie impliquée dans ce qui se tisse entre eux, même si j'ai ressenti une pointe d'appréhension à certains moments.

En Bref, je pense que cette adaptation capte bien l'essence du roman qui m'a tout l'air d'offrir une vision moderne et féministe du conte, vascillant entre rêve et réalité, la manipulation psychologique et le mystère du tueur en série créant un étrange ballet.