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sur 502 notes
1919, le XXème siècle venait de commencer, Jules Ferry avait rendu l'école obligatoire, l'accès à la lecture se généralisait, et Pierre benoit publiait l'Atlantide.


Mais à quel public s'adressait-il ? Certes pas à quelque gamin lauréat du certificat d'étude qui partait travailler parce que les études n'étaient pas automatiques si on n'était pas issu de familles aisées ou si une bourse ne fournissait pas le sésame du savoir, non ! Pour accéder à ce magnifique récit, il fallait être helléniste, linguiste, et avoir parcouru de beaux ouvrages d'auteurs antiques et autres érudits bien connus d'une minorité. Et pourtant... L'Atlantide connut un triomphe dès sa sortie, il fut primé, adapté pour le théâtre dès 1920, pour le cinéma entre 1921 et 1992.


Il faut dire que l'Atlantide, ce mythe enraciné dans notre culture ne cesse de faire rêver par son aspect chimérique, d'attirer le lecteur épris de fantastique et de mystérieux, de plaire par son côté intemporel, d'exciter la curiosité tant des passionnés de mythes que des écrivains qui ne se privent pas, encore aujourd'hui de faire couler de l'encre à son sujet.


Ce que l'on connaît de cette contrée magique, c'est qu'elle fut engloutie par les flots, c'est la réponse que l'on obtient autour de soi si on questionne à ce sujet, et l'on affirmera que nul ne connaît sa situation géographique... Pierre Benoit envisagea la chose différemment, il nous emmène dans une Atlantide prisonnière du Sahara, sertie dans le Hoggar, inaccessible sans un passeur à la solde de la belle Antinéa, beauté fatale...


Un récit dont la lecture ne fut pas toujours aisée : je n'ai suffisamment de connaissance des oeuvres antiques et des spécialistes linguistes dont Pierre benoit partage la science. Mais qu'importe ? Il suffit de se laisser bercer par ce bel écrit, et d'absorber la substantifique moëlle de ce récit et de s'y laisser enfermer avec nos héros pour apprécier.


Après une introduction très longue propre à faire trépigner d'impatience (On sait que l'on va découvrir un grand mythe), dans laquelle l'auteur introduit d'abord St Avit, devenu Capitaine à la triste réputation, celle d'avoir tué son supérieur, Morhange. Pierre benoit nous entraine dans le récit mettra fin aux questions du lecteur et dans lequel Saint Avit confie son secret au lieutenant Ferrière et lui raconte son aventure afin de se disculper.


Longue sera la route qui nous mènera dans cette citadelle rocheuse pour découvrir la cité que l'on croyait disparue à jamais, où l'on fera connaissance d'Antinéa et que l'on se fera une idée de ses origines : demi-déesse ou mortelle ?


Un récit à la fois long et passionnant, une oeuvre grandiose qui donnera à l'écrivain le statut d'immortel parmi les immortels.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Ce texte n'est pas un commentaire de l'Atlantide…
Alors, pourquoi et comment attirer votre attention sur un écrivain presque oublié ?

Si j'écris cette petite phrase en préambule, c'est qu'en fait des raisons, j'en ai plein ma besace !
Parce qu'émerveillé, je le suis, et je ne peux plus garder pour moi seul cet engouement, que dis-je, cette fascination.

Tout d'abord, comment j'en suis arrivé à un tel niveau de dépendance au point de me réveiller plus tôt avant d'aller au boulot, de ne souhaiter que la journée ne s'efface que pour laisser place à une soirée pleine de lecture. Notez bien que cette fièvre répétée au fil des jours rétrécie à peau de chagrin les menus plaisirs du vécu quotidien.

A mon insu j'ai crée un mini-monde parallèle ou, les personnages que je viens de quitter en refermant mon livre existent comme si j'avais raccroché le téléphone après une longue conversation avec un ami ou un parent éloigné.

Durant la journée, je pense à eux comme à des êtres vivants qui ont, comme moi leurs occupations propres. Ils ont pris corps ! Les notions de période et de lieu n'ont plus aucune importance. L'espace-temps se transforme, l'héroïne devient toute proche, j'espère pour elle le dénouement tant souhaité comme j'attends la réponse à une étude liée à ma journée de travail.

Avec mes petits moyens, je pense pouvoir l'aider dans sa forte destinée et ses grands enjeux qui ne sont pas les miens. Quelle déception quand le soir coulé dans mon lit et rivé aux sillons du papier je m'aperçois être aux antipodes de ses turpitudes romanesques nées d'une imagination fertile.

Commençons par le début. J'aime la lecture, cette activité est avec l'oenologie deux des plus belles machines à remonter le temps que l'homme ait inventé. J'affectionne plus particulièrement les romans d'aventures. Que de découvertes sous la plume d'un Wilbur Smith, que de panache dans les écrits d'un Alexandre Dumas, que de plaisirs dans la verve d'un Michel Zévaco ou d'un Eugène Sue, que d'érudition dans les histoires de Mika Waltari. Et que dire des reliefs psychologiques des héros de Jules Verne. de même que de vieux amis, il me semble les connaitre dans leurs plus intimes sentiments.

Bref, une soirée de recherche je vais au hasard “surfer” sur quelques sites “marchand de livres”. Malins les petits liens qui font découvrir des auteurs de la même veine. Et de la veine, j'en ai eu, mes investigations ne furent pas vaines ! Plus que ça, la méga-découverte, celle qui m'a fait empoigner le clavier pour vous raconter ma déchéance, je ne suis plus qu'une loque, depuis je suis accro aux héroïnes de cet enchanteur encore méconnu de moi il y a peu. Ces femmes sont toutes plus belles les unes que les autres. Elles dégagent un érotisme, un exotisme et un charme tellement naturel que tous les hommes en sont les victimes avec délices.

Petite devinette : Ecrivain Français, Membre de l'académie Française, Né en 1886 à Albi, mort à Ciboure en 1962. A écrit quarante trois romans. Une de ses particularités : Ses héroïnes, encore elles, ont toutes un prénom qui commencent par un A : Annabel, Agar, Antiope, Anne. Un détail, en 1953 fut imprimé le 1er Livre de Poche, le roman choisi fut “Königsmarck”. Son chef-d'oeuvre reste « L'Atlantide ».
Cet écrivain se nomme...Pierre Benoit.

Cet homme fut diplomate et a beaucoup voyagé, c'est pourquoi, au travers de ses merveilleux romans nous traversons l'Irlande, le Cambodge, l'Egypte, la Syrie, Israël et les Etats-Unis et bien d'autres pays. Une anecdote, plutôt un faux pas pour l'époque, son premier roman raconte l'histoire d'un amour-amitié Franco-Allemand, juste à l'aube de la grande guerre! Quelle verve, les intrigues sont palpitantes et toujours empreintes de justice et de loyauté. Les sentiments sont chevaleresques et les héros tous très dignes dans leur comportement, qu'ils soient bons ou méchants, c'est une littérature facile et profonde, facile mais jamais simple. Un régal.

Pour raconter Pierre Benoit il faut un phrasé juste et lumineux qui, par une simple strophe vous fait revivre les sentiments les plus subtils. Souvent au plus fort de l'intrigue il fait claquer les phrases comme des citations. Il faut aussi toute la nuance et la finesse de son vocabulaire afin de faire vibrer la corde de nos sensibilités enfouies que nous aimons tant faire resurgir comme la corde d'un instrument qui vibrerait du bout de nos doigts.

Je ne m'y essayerai pas, mais je serais déjà très heureux qu'au travers de cette chronique je ne vous ai, qu'avec mes maigres mots, ne serait-ce que donner l'envie d'aller chercher vous-mêmes les pépites que recèlent ces romans au charme un peu désuet mais tellement élégants qui m'ont réellement envouté.

Chronique écrite en 2017.



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La cité perdue de l'Atlantide fait partie des plus grands mythes de notre civilisation. Idéal de perfectionnement et fantasme d'aboutissement, elle aurait pourtant sombré en une seule nuit sous les flots déchaînés. Et si ces flots avaient été ceux du Sahara, si l'on en croit la théorie d'un océan saharien ? Se pourrait-il qu'Antinéa, la descendante de Neptune, reine de l'Atlantide, règne toujours au coeur de l'hostile désert ?

1906 - André de Saint-Avit, capitaine de l'armée française, rejoint un poste au Sahara, à peine un fortin, où l'attendent trois autres fonctionnaires. Il traîne après lui une terrible réputation, celle d'un assassin doublé d'un traître. Six ans auparavant, lors d'une mission d'exploration aux côtés du capitaine Morhange, les deux officiers sauvent la vie d'un Touareg lors d'un terrifiant orage du oued. Reconnaissant, le nomade va conduire les deux militaires en un endroit secret et oublié où les attend un mystère dépassant l'imagination, et où la passion et le crime se fondent l'un dans l'autre...

La première chose que je veux saluer après la lecture de ce roman, c'est la beauté de l'écriture de Pierre Benoit qui n'avait pas volé son siège d'académicien. Riche et ciselée, elle se fait forte et évocatrice pour décrire un contexte particulièrement saisissant, celui de l'infini Sahara. Grâce à elle, le lecteur fait bien plus que voyager, il s'imprègne totalement d'une atmosphère unique.

J'ai été tenue en haleine par l'action sans interruption qui se construit entre réalité et mythologie sur seulement 240 pages et qui fait la part belle à l'imagination, se faisant souvent insinuation et obligeant ainsi le lecteur à travailler un peu du ciboulot pour suivre l'auteur. J'ai aimé la volonté de Pierre Benoit de m'impliquer ainsi dans son récit et, de fait, on a du mal à lâcher le livre avant la fin.

Une belle découverte très dépaysante et un style qui vieillit bien ; rappelons que ce roman a été publié en 1919 et a été distingué par le Grand prix du roman de l'Académie française la même année. Il a été plusieurs fois adapté pour le cinéma.


Challenge Multi-Défis 2016
Challenge A Tout Prix 2015 - 2016
Challenge Petits Plaisirs 2016
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Je savais que L'Atlantide m'attendait quelque part enfoui dans les différentes piles de livres qui gisaient pêle mêle chez moi.
Je l'avais cherché en vain durant toute la soirée. Las, je m'étais endormi sur le canapé du salon, lorsque brusquement un bruit violent m'arracha de mon sommeil. La fenêtre était ouverte, battait dans le vent, des trombes d'eau entraient par effraction, soulevaient le rideau qui venait se mélanger à la nuit.
L'orage était venu soudainement. Je refermai la fenêtre et regagnant le canapé, je découvris du sable comme jeté à la volée, éparpillé sur le sol. C'était un sable fin, ocre, tiède... Cela ne m'étonna guère, j'ai déjà observé des pluies sahariennes qui remontent parfois du sud pour se déverser sur les terres bretonnes. Et dans ce sable épars, je devinais l'incrustation d'un pied nu. J'aurai juré que c'était la forme d'un pied féminin. Puis un autre pied suivait... Les pas inexorablement semblaient se diriger vers une des bibliothèques du salon... Sur la troisième étagère en partant du bas, il y avait encore un peu de sable et comme le souffle d'une voix qui me disait de lever mon regard. C'est alors que je vis parmi l'arête des autres livres, celui-là légèrement extrait de la rangée, comme s'il me guettait, comme si une force secrète avait voulu m'en désigner le chemin. L'Atlantide, de Pierre Benoit, m'attendait...
C'est ainsi que j'entrai dans la magie du livre, le reste de la nuit fut un voyage enchanteur.
Le désir d'un livre tient souvent à son mystère, à l'imaginaire qui l'accompagne. L'Atlantide est un mythe vieux comme le monde, évoquant une cité prospère puis qui fut engloutie par les océans. Platon l'évoquait déjà dans son Critias. Nous autres bretons avons dans notre patrimoine culturel une légende celtique toute proche, celle de la cité d'Ys, elle aussi engloutie par l'océan, ville ancienne qu'on situerait dans la baie de Douarnenez, légende au coeur de laquelle jaillit là encore une figure féminine majeure, Dahut, mélange de déesse et de fée.
Dans l'Atlantide de Pierre Benoit, on entre par la route des caravanes, aux confins du désert du Sahara. Ici l'auteur, au lieu d'une terre dévorée par les eaux, choisit le désert abandonné par les eaux. Plus exactement, la mythique cité engloutie n'aurait pas été immergée par un océan, mais serait une terre émergée au milieu des sables du Hoggar.
L'Atlantide est un récit dans lequel sont enchâssés plusieurs autres récits qui se déplient en flash-back, dont le principal d'entre eux est une confidence. C'est ainsi d'ailleurs que commence le roman. Nous sommes en 1903, en Algérie française, dans un poste militaire avancé au bord du Sahara.
Le narrateur, le lieutenant Olivier Ferrières nous évoque les retrouvailles avec un ancien camarade de promotion, le capitaine André de Saint-Avit, nommé pour prendre le commandement du poste. Ce dernier jouit d'une mauvaise réputation. Six ans plus tôt, il faisait partie de la mission Morhange/Saint-Avit chargée de restaurer une ancienne route commerciale du IXème siècle.
Le capitaine Morhange ne reviendra jamais de cette expédition. Les soupçons les plus affreux pèseront sur le seul survivant. Un soir le capitaine Saint-Avit décide de se confier au lieutenant Ferrières pour restituer sa vérité. Derrière le but officiel de chercher une ancienne route, ou d'effectuer des relevés topographiques, se cachait un rêve fou : rechercher les ruines d'une ancienne cité disparue. Lors d'un orage, ils sauvèrent un targui de la noyade dans un oued, celui-ci pour les remercier leur évoqua l'existence de ce qui pourrait ressembler à la cité perdue. Ils le suivirent, mais tombèrent dans un piège. Ils furent drogués et se réveillèrent le matin dans un lieu qui dépassait leur imagination, une sorte de palais exotique entouré d'une végétation luxuriante. Il leur fut révélé que la souveraine du lieu se nommait Antinéa, lointaine fille de Neptune et qu'ils en seraient ses prisonniers...
Ici le merveilleux côtoie le macabre.
L'Atlantide, c'est la fascination de l'inconnu et de la mort, histoire qui n'est pas sans me rappeler la nouvelle De Rudyard Kipling, L'homme qui voulut être roi.
J'ai adoré ce roman. Certes, les mots sont teintés de l'esprit d'une IIIème République fortement colonialiste. Certes, le thème est si rocambolesque que le propos n'est pas d'y croire. Mais j'ai trouvé chez cet auteur un art fabuleux de me conter une histoire qui m'a emporté, celle d'une souveraine qui attire dans ses labyrinthes des officiers, des explorateurs, qu'elle fascine de ses charmes et qui dès lors n'ont d'autres destins que de vouloir mourir d'amour...
Il faut y voir la résurgence d'un mythe éternel, revisité par d'autres chemins qu'on peut déplier à l'infini. Chaque lecteur aura la liberté d'interpréter à sa guise l'allégorie possible de ce texte intemporel...
Et si la beauté de l'écriture était un ensorcellement ? Et si les livres étaient capables de nous emprisonner dans leur nasse avec leurs mots, comme certains personnages mythiques par leur beauté fatale.
Seconde incursion dans l'oeuvre de Pierre Benoit, j'y ai vu un chemin différent, avec cependant toujours cette magnifique écriture ciselée, mais aussi l'art d'offrir au lecteur ce pouvoir envoûtant de dérouler l'imaginaire à ses pieds, comme Antinéa devant son miroir, se croyant seule, lorsqu'elle laisse glisser lentement sa tunique le long de son corps, en dévoilant sa nudité somptueuse...
Comme le capitaine Saint-Avit qui ne rêve que d'une chose, revenir là-bas et affronter son destin, j'ai alors refermé le livre, l'ai reposé à son emplacement sur l'étagère de la bibliothèque, j'ai ouvert grande la fenêtre et je me suis imprégné du chant de la nuit, tandis que derrière moi je sentais déjà l'appel des sirènes d'autres livres et leurs mots emplis de désir...
Je ne savais pas encore quel chemin prendre...
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le mythe de l'Atlantide revisité par Pierre Benoit. La mise en place est un peu longue mais une fois entré dans le vif du sujet on a bien du mal à reposer ce livre qui possède le charme suranné des récits d'aventures de son époque. le style est un peu daté, on sent l'érudition de l'académicien mais rien ne vient gâcher le plaisir de la lecture.Il est étonnant...et dommage qu'avec de telles qualités, son sujet fantasmagorique au possible, ce classique qui connut tant de succès lors de sa parution soit si peu lu aujourd'hui.
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Ah! L'Atlantide ... ce roman a marqué mon adolescence et le relire de nombreuses années plus tard était à la fois une envie et un défi ! voilà chose faite , j'y ai pris infiniment de plaisir , certes l'âge aidant je n'ai certainement pas relevé les mêmes passages mais la magie et la beauté de ce texte sont toujours présentes. Magie car évoquer L'Atlantide , ce continent disparu que de si nombreux savants cherchent toujours,relève de la pure imagination , même de la fantasy , beauté parce que les paysages du Sahara , du Hoggar ne peuvent pas laisser insensibles ...et puis quelle belle histoire d'amour ...
Pierre Benoit journaliste reporter a parcouru le monde avec un regard à la fois érudit et émerveillé. Il a en rapporté de nombreux sujets romanesques ; reconnu par les siens rapidement il me semble être comme beaucoup de ces écrivains de l'entre deux guerres tombé à mon grand regret dans un oubli respectueux .
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« Morhange, suppliai-je, dites-moi que nous continuons à rêver. »
L'Atlantide vue par Pierre Benoît est un rêve héroïque et... sensuel.

J'avais lu ce livre mythique à l'adolescence, sans accrocher plus que cela. J'ai donc profité de sa jolie réédition en poche, avec préface d'Adrien Goetz, pour le relire et comprendre pourquoi. La réponse est simple : au-delà de son érudition et de ses références helléniques, ce roman de 1919 emploie des codes essentiellement destinés à un lectorat masculin.

L'action se passe dans le milieu militaire, et pas n'importe lequel : l'armée française coloniale, en poste dans le désert algérien. le Hoggar est un lieu chargé de mystère, exotique, dangereux et propice aux légendes les plus folles. C'est pour cela que Pierre Benoît, familier de la région pour y avoir fait son service militaire, décida d'y implanter son Atlantide, en partant du célèbre dialogue de Platon intitulé le Critias. Les rapports entre les protagonistes - surtout le duo Morhange / Saint-Avit - reposent sur l'honneur, la camaraderie et une rivalité virile. Rivalité exacerbée par LA figure féminine du roman : Antinéa, qui retient prisonniers ses amants étrangers, les abandonnant à un sort funeste quand son désir se lasse...

Dans le récit-confession du lieutenant de Saint-Avit, le danger et la mort sont omniprésents, mêlant l'aventure à une double quête d'absolu. Quête d'un paradis perdu, symbolisé ici par l'oasis imaginaire de l'Atlantide, avec ses paysages d'une beauté à couper le souffle et présentée comme le coeur du savoir de l'humanité. Et quête de l'idéal féminin : le fantasme d'être élu et désiré par une femme aussi belle que puissante, incarnée par la barbare Antinéa, descendante de Neptune et de Cléopâtre et « souveraine absolue du Hoggar ».

Fort de presque un siècle de succès, ce conte un brin suranné continuera de fasciner les jeunes générations d'aventuriers prêts à s' « anéantir dans la seule destinée qui en vaille la peine : une nature insondée et vierge, un amour mystérieux. » Pierre Benoît eût-il décrit avec autant de passion la plastique du capitaine Morhange que celle d'Antinéa, j'aurais succombé moi aussi !
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Je remercie Phoenicia pour cette pioche (Mars) même si elle n'a pas eu le succès escompté. Comme souvent avec ce type de bouquin, je me fie plus au titre et à la couverture qu'au résumé car il n'y en a pas. J'avais récupéré ce livre dans le bric-à-brac d'un collègue qui allait bazarder plusieurs cartons de vieux bouquins. Celui-ci a été sorti à cause du mythe de l'Atlantide. Mais à la lecture, on est loin du compte.

Je ne suis pas une grande habituée de la lecture des classiques. du coup, le début de ce roman m'a un peu surprise, on n'entre pas tout de suite dans le vif du sujet. Et après avoir trouvé le résumé sur Babelio, je me rends compte que l'histoire était loin de m'intéresser surtout après avoir lu les 60 premières pages. J'ai déjà été déçue par ma précédente lecture sur l'Amazonie, je continue avec celui-ci malgré un changement de continent. L'histoire me semble plutôt convenue malgré un assassinat à la clé, le style se laisse lire mais il peut être longuet sur certains passages et ce sont ceux-là qui m'ont fait décrocher. Les personnages ne m'intéressaient pas plus que çà et je ne voyais pas l'intérêt de commencer l'histoire de cette façon pour arriver à l'Atlantide. D'ailleurs, ça faisait déjà un moment que je me demandais si je laissais une chance à ce roman ou pas, mais au vu de la hauteur de ma PAL, quand rien ne m'intéresse dans l'histoire, je passe à autre chose et ce sera malheureusement le cas pour celui-ci. Ça me fait toujours un livre de moins dans PAL et plus de temps à lire pour ceux qui me plaisent.

Comme vous l'aurez compris, la déception a été au rendez-vous de ce roman mais je ne suis plus très patiente avec un livre dès que rien n'accroche mon intérêt (histoire, style, personnage...) et que je n'éprouve plus l'envie de l'ouvrir pour le finir à part en lecture forcée où je ne retiens quasiment rien de celui-ci. Si vous êtes amateurs de classiques avec comme toile de fond le Sahara du début du 20ème siècle, je vous conseille de découvrir ce roman et son auteur français, qui semble avoir du succès sur Babelio. Pour ma part, je vais passer mon chemin pour d'autres aventures plus palpitantes. le pire est que je pensais vraiment passer un bon moment de lecture avec ce roman, donc double déception pour moi.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Quel plaisir que cet ouvrage qui nous entraine si loin, dans un monde ou l'on perd tout repère.
Un monde d'hommes où une femme symbolise l'inaccessible qu'ils veulent, quoi qu'il leur en coûte, atteindre!
Dans une description de paysages somptueux, d'une culture raffinée, des hommes sont confrontés à l'amour lié inéluctablement à la mort....
Ces hommes existent pourtant dans leur réalité colonialiste, intellectuelle, personnelle; ils sont capables d'échanges fascinants sur la destinée, la recherche effrénée de soi et des autres, la soif de culture et pourtant, aucun n'échappe véritablement à la séduction du mythique "éternel féminin".

Malgré la cruauté intrinsèque du destin imposé à elle ou qu'impose Antinéa, on est fasciné !
C'est un livre magnifique, qui nous entraîne dans une histoire originale, un voyage unique. C'est un récit presque fantastique ou l'amour conduit à la mort, une sentence souhaitée par les victimes.
Pierre Benoît décrit avec richesse les lieux, les ambiances, ces nuits froides passées dans les montagnes à écouter les bruits angoissants des pierres qui se brisent aux changements de température. Il met en scène des personnages attachants comme la petite esclave Tanit-Zerga qui aidera Saint-Avit dans sa fuite. Enfin, il nous fait comprendre pourquoi le capitaine, rescapé de la première expédition n'attend qu'une chose : revenir au Hoggar et affronter son destin.
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Quelques critiques plutôt positives sur Babelio, dont celle de mon ami Berni_29, ont rappelé à mon souvenir ce livre lu au tout début des années 1960, à un âge où le pubère que j'étais alors avait, je suppose, dû être fasciné par la belle et cruelle Antinea.

Je suis parti à la recherche, non d'Antinea, mais du livre de Pierre Benoît, qui devait être dans les armoires remplies de livres qui sont dans mon grenier. A ce propos, quand j'ai vu à un reportage TV tous ces gens qui revendent leurs livres, je me dis que je dois être une espèce à part de garder tous ces bouquins chez moi. Docteur, est-ce que c'est grave?
Il faut dire que je suis d'une période que les archéologues du 20ème siècle qualifient de pré vidéoique, ou pré smartphonique, période durant laquelle, imaginez vous, votre famille, votre école (ah, les distributions des prix!) vous offraient des livres en cadeau.
Bref, j'ai donc retrouvé l'Atlantide, ainsi que Koenigsmark et le Roi lépreux, du même auteur.

Eh bien, désolé, mais je n'ai pas cette fois retrouvé le plaisir de lecture qu'il me semblait avoir eu il y a 60 ans.

Certes, le récit est plutôt bien construit, et l'intrigue facile à suivre.
Mais j'ai trouvé la narration vraiment « vieillotte », les personnages caricaturaux dans leurs attitudes, l'atmosphère coloniale dépassée.
A sa décharge, ce roman n'a pas eu de chance dans la mesure où je l'ai lu après la Horde du Contrevent, cette merveille de l'imaginaire. Ici, je n'ai pas su adhérer à l'histoire, pourtant bien moins invraisemblable que celle de Damasio.

Certes l'écriture est belle, raffinée, on est séduit par l'érudition de l'auteur, mais il lui manque selon moi la puissance d'évocation que je trouve chez tant d'auteurs français du passé, tel Céline ou Ramuz, ou du présent, tels Le Clézio ou Gaudet.

En conclusion, je ne suis pas redevenu fou, comme Morhange et Saint-Avit, de la belle Antinea.
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