Au départ d'une idée "toute bête mais diantrement alléchante",
Tonino Benacquista déroule quelques sketches finement humoristiques, irrévérencieux et humanistes.
L'idée: Dieu contemple sa création et repère des problèmes potentiels... Par exemple, un physicien nucléaire dépressif qui rêve d'en finir avec une méga-bombe... Dieu a dans ses jardins paradisiaques un réservoir quasi inépuisable de talents qui pourraient sauver la situation... A l'ingénieur dépressif, il envoie
Sigmund Freud... Génial.
A un cadre supérieur d'une multinationale qui se désole des profits et du manque d'humanisme de sa société, il envoie Marylin Monroe. A un pauvre hère qui se dresse seul face à une dictature, il envoie
Homère... On a compris la mécanique.
Les sketches sont très visuels, grâce au dessin très expressif de
Barral. Cela se serait prêter (merci à Alfaric, c'est hyper buen vu) à une adaptation télévisuelle, façon courts métrages, 15 minutes, quelques plans et on boucle. Malheureusement, cela ne se fera pas.
L'humour irrévérencieux de Benacquista (plus connu comme auteur de polars bourrés d'humour grinçant) joue ici à fond. Dans les répliques, les attitudes, les références historico-philosophiques.
Homère parlant de la démocratie et disant "la démocratie, je connais, ce sont même des copains à moi qui l'ont inventée". Ou dans les situations:
Al Capone envoyé sur terre en flic intègre... mais aux manières assez limites.
Le dernier twist de chaque tableau se déroule quand Dieu (par revanchard) propose d'exaucer un voeux pour le mortel qui lui a rendu service.
Al Capone demandant d'être appelé Boss,
Homère demandant de rester aveugle, Marylin voulant redevenir Norma Jean... autant de clins d'oeil tendres, espiègles, amers... qui font mouche, de nouveau.
C'est frais, sans prétention, cela fait mouche et on passe un excellent moment. Je n'en demandais pas davantage.