Après quelques années d'infidélité
Medhi Belhaj Kacem publie à nouveau aux éditions Tristram dans leur toute nouvelle collection « Souple » de livres
pas de poche mais
pas coûteux non plus. C'est la transcription d'une conférence donnée aux Rencontres de Chaminadour, à l'invitation de
Pierre Michon.
Ces mots de « théorie du complot », ne sont
pas tout à fait inopportuns quand on les applique à Artaud, on comprend. On comprend aussi qu'ils ont été choisis pour faire écho à leur résurgence depuis une quinzaine d'années. Mais c'est un livre très court qui reste sur un plan conceptuel très large et il n'est
pas directement question de cette résurgence. Et, bien entendu, il s'agit encore moins de juger la « théorie du complot » – que le complot soit magique, spirituel, intellectuel, physique –, qu'importe après tout, s'il y a un sentiment de persécution ?
C'est là qu'il pourrait y avoir une petite incompréhension avec ce titre. Dans cet ensemble de la « théorie du complot »,
Mehdi Belhaj Kacem s'intéresse plus au persécuté qu'aux persécuteurs. Il ne s'agit
pas que d'Artaud, mais il parle aussi de Rousseau « le paranoïaque », d'
Hölderlin bien sûr, Kierkegaard, Debord, Benjamin, il cite
Beckett, évoque Kafka, Bataille,
Baudelaire,
Nietzsche, d'autres. Bref, une histoire de la littérature moderne et de ses héroïques persécutés.
Tout ça pour arriver à une réflexion sur la postmodernité, qui est déjà trop vite résumé par l'auteur pour que je tente de la résumer encore plus, mais dans laquelle il attribue à
Pierre Michon la place qui lui est due. J'aurais adoré assister à cette conférence. J'applaudis.