Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. N'ayant jamais lu de roman graphique, j'ai saisi l'occasion présentée par le club de lecture de Babelio. le livre s'est fait attendre plusieurs semaines à la bibliothèque ce qui a créé une attente.
Quelle surprise quand j'ai découvert l'objet. Je pense que je m'attendais à une BD et je me suis retrouvée avec un gros pavé dans les mains.
La forme m'a déconcertée alors même que l'auteur est prolixe en indications. En effet, il y a peu de place pour l'imagination et les dessins ont bien pour vocation à illustrer le texte qui est très représenté et qui s'immisce en force dans les dessins eux-mêmes. Néanmoins, je n'ai pas su me laisser guider et j'ai buté pour suivre le fil du récit.
Il faut dire que sur le fond, l'auteur n'est pas avare non plus en références littéraires : Ulysse de Joyce, A la recherche du temps perdu de
Proust, Fitzgerald et Zelda et d'autres encore. L'héroïne se complaît à comparer les vies de ses parents, mais la sienne aussi, aux non dits de ces oeuvres et à les voir uniquement par le prisme des sous-entendus. La lecture m'a paru laborieuse, très intellectuelle, alors même que mes préjugés sur la BD m'amènent à penser qu'il s'agit de divertissement. J'ai donc été bousculée.
Le sujet central est l'homosexualité. Et le point de vue de l'époque est très homophobe. C'est sous cet angle que les personnages sont présentés voire décortiqués. le roman étant probablement autobiographique, du moins en partie, on comprend bien que ce n'est pas le parti pris de l'auteur. Pourtant, cette lecture m'a mise mal à l'aise car le trait est très appuyé.
Au final, j'ai vécu une expérience assez dérangeante, tant sur la forme que sur le fond mais grâce au club de lecture de Babelio, j'ai fait une découverte très intéressante, celle du roman graphique.