J'ai réussi à me procurer ce recueil de 2005, édition revue et corrigée, qui réunit plusieurs oeuvres publiées auparavant. J'avais été éblouie par le poème que j'ai cité récemment:
" Viens
grand oiseau de silence"...
Et je tenais absolument à découvrir ce poète, qui a collaboré avec Jean-Pierre Siméon pour l'édition Grands fonds de Cheyne.
La lecture de ces textes a confirmé mon impression: des mots entre ciel et terre, délicats, simples et touchants, où la nature englobe tout, où une voix mystérieuse, celle du poème sans doute, se fait entendre, dans un bruissement d'ailes , au creux du chemin, dans la lumière révélée.
L'auteur s'adresse à" celle qu'on attendait", il dédie ses poèmes à des amis, il s'unit à son prochain:
" Nous autres compagnons de frêle argile
Ciel profond
Aimons abandonner à ta juste cadence
le peu d'audace qui nous reste"
Très humble, il tente d'approcher la parole des arbres, de la rivière, des oiseaux, fort présents. Pas de fioritures, les vers vont à l'essentiel, utilisant sobrement les mots mais avec une grâce, une élégance aériennes. La dernière partie "Sur le carnet de Marion" s'épure encore, quelques poèmes très courts, presque des haikus célèbrent la beauté du monde:
" le diamant du frelon
lézarde
l'amandier"
Dans la préface, le poète se confie" Ecrire, faire s'étoiler le désir de dire, et, le temps d'une éclaircie, saisir un peu de la mesure juste." Je trouve qu'il y parvient pleinement dans ce recueil...
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Un manteau de lumière
Nous couvre
Grand ciel d'hiver qui signe et voile
Les lointains
Reviens vers nous
Beau visage
Du vrai
Visage du beau temps
Et de la pierre étale
De l'herbe
De l'eau
De l'humus
Penche-toi sur ces ombres
Dont le temps a griffé les paupières
Ridé la voix
Plombé les yeux
Passé les mains sous son enclume
Cassé les reins
Là-haut
Brille un silence désarmé
C'est comme une maison secrète
Où se confie un voyageur
Aux pierres aux yeux clos
Il a laissé ouvertes les fenêtres
Pour cette nuit de halte
Et se tient coi
Près de sa belle et calme marcheuse
Aux cheveux déliés
Et qui rend à la nuit
Comme une terre gorgée d'eau
Son souffle égal
Aux yeux qui s'entrouvrent
Les rayons de lumière
Fraient de clairs chemins
Dans le visible
Chemins comme ceux de l'eau
Dociles aux voltes du terrain
Traçant fidèles
Leurs voies sereines
L'eau du matin s'enroule
Sur elle-même
Et se protège pour les bêtes
Qui viendront à la rive
Et poseront leurs yeux de paille
Sur sa fraîcheur
Si peu de temps
Nous avons ces yeux-là
Charger
Comme l'oiseau au creux des ailes
Quelque paille de lumière
Quelque coulée de bleu
Rendre les armes à cette joie
Puis
Faire volte-face vers l'obscur
Avec ce bleu volage
Derrière soi...
Que manque-t-il donc à ta voix
Quelle pudeur et quelle prudence
Pour parler à voix de pierres
Et d'arbres
A voix de ciel et d'eau
La crise sanitaire a été l'accélérateur et l'amplificateur d'une réflexion en cours depuis quelques années sur l'impact écologique de l'écosystème du livre. Mais que recouvre véritablement la notion d'écologie dans le secteur du livre ? A quelle échelle peut-on agir ? Quels accompagnements sont nécessaires pour assurer les transitions vers de nouvelles pratiques ?
Modération : Charles Hédouin, Co-fondateur de Livr&co, expert en écoconception éditoriale
Avec :
• Audrey Carpentier, Gérante, et François Barnaud, Gérant, Éditions La Butineuse
• Sophie Courtel, Responsable, Médiathèque intercommunale de Redon et membre de la Commission Bibliothèques Vertes ABF (Association des Bibliothécaires de France)
• Mélanie Mazan, Coordinatrice, Association pour l'écologie du livre
• Fanny Valembois, Consultante, le Bureau des acclimatations
Captation réalisée par le webmedia culturel breton KuB.
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