AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 614 notes
5
37 avis
4
26 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis
Un écrit d'Henri Barbusse qui a remporté le prix Goncourt De 1916.

On y suit, sous forme d'un journal de bord, la vie de l'escouade de l'auteur.
Le but premier n'est pas de pointer l'horreur des combats, on assiste pas seulement à des scènes de combats.
Ici, l'auteur a voulu pointer du doigt la difficile vie des soldats, français comme allemands, et faire ouvrir les yeux à la population de l'arrière. En effet, on peut voir qu'une partie de la population civile était persuadée que les soldats partaient à l'assaut en chantant et mouraient en riant.

Ainsi, l'ouvrage résumera en grande partie l'attente.
L'attente du soir, en survivant tant bien que mal dans des tranchées inconfortables, où l'on manque de tout.
L'attente du jour et de la relève, après avoir trompé la mort toute la nuit.
L'attente de l'assaut, de la fin d'un bombardement, d'être enfin fixé sur le sort d'un proche etc...

La deuxième partie montre la dure réalité d'un assaut et de la vie en première ligne, là où la vie d'un soldat peut basculer à chaque seconde.

Un ouvrage qui fait l'ébauche du soldat de l'époque, principalement ouvrier dans le civil et réquisitionné par l'armée. Et de sa pensée, ainsi que sa vision du conflit.
On y voit des soldats épuisés, traumatisés, qui se demandent dans le fond si un soldat allemand est vraiment plus méchant qu'un soldat français. Des soldats qui ont un fond plutôt pacifiste et qui en veulent aux généraux carriéristes et à toutes ces personnes qui s'enrichissent sur leur sacrifice.
Mais surtout, des soldats qui, malgré l'horreur vécue, s'accrochent, parcequ'il faut tenir, et qui ne savent pas qu'il faudra tenir encore deux ans pour voir la fin de ce conflit.

Un livre à lire pour en apprendre plus sur cette période, et sur le décalage entre le front et la population civile durant le conflit.



Commenter  J’apprécie          100
H. Barbusse a 41 ans quand il s'engage volontairement en 1914. le témoignage sur la guerre qu'il publie en 1916 fait beaucoup de bruit car accusé de saper le moral des troupes et de faire le jeu de l'ennemi. H. Barbusse cherche à rapporter des faits réels, bruts sans fioriture. Il adopte même le langage argotique de ses camarades d'escouade qui viennent de partout en France et ne se comprennent parfois pas. Il faut bien se rappeler qu'en 1914 la France est rurale et peu lettrée. Ce roman a été récompensé par le prix Goncourt en 1916 alors que la guerre faisait rage. Très intéressant. Je l'ai lu dans l'édition Flammarion de 2014 destinée aux prépas scientifiques et ai pu apprécier l'excellent dossier d'accompagnement de l'oeuvre qui m'a donné de précieux éclairages sur la réception de l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          100
Ce livre a comme point de départ les notes prises par Barbusse dès le début de la guerre, notes qu'il envoyait à L'oeuvre pour être publiées et rendre compte de la vie des soldats « Il s'agit de décrire une escouade de soldats à travers les diverses phases et péripéties de la campagne ». le journal censure ces notes, en enlevant les passages critiques par rapport à la guerre et à la façon dont elle est menée, et aussi par rapport au vocabulaire employé. Par ailleurs cette publication suscitant un vrai intérêt, Barbusse décide d'en faire un livre, qui sera publié fin 1916, et obtiendra immédiatement le prix Goncourt.
Le livre se situe entre reportage et création littéraire. Les personnages décrits dans le feu sont inspirés par les soldats rencontrés par Barbusse, les événements décrits sont en grande partie ceux qu'il a vécus, le langage employé dans les dialogues est celui parlé réellement dans les tranchées. Mais en même temps Barbusse est un écrivain, et il utilise aussi un langage littéraire très lyrique dans les descriptions, et il est a un objectif qui dépasse la simple description de faits, il s'agit clairement d'un manifeste anti-militariste et d'une critique sociale, qui s'appuie sur la description et l'inhumanité de la guerre comme argument.
S'opposent dans le livre, l'humanité des soldats, hommes simples, dont nous découvrons des bribes de vies antérieures à la guerre, et que nous suivons dans les gestes du quotidien (cantonnement, repas…) et l'atrocité et l'horreur des combats, la souffrance, la mort sans raison. Et monte peu à peu le refus, l'idée « de faire la guerre à la guerre ».
Le livre est composé de chapitres qui décrivent chacun un moment particulier, limité dans le temps et centré autour d'un thème, il n'y a pas de liaison véritable entre les chapitres, même si nous retrouvons les personnages, qui sont une sorte de fil rouge. Les qualités littéraires de l'oeuvre sont réelles et font que l'on suit ces soldats avec beaucoup d'intérêt, même si les dialogues, sont parfois un peu plus difficiles à comprendre, puisque Barbusse a voulu restituer le parler vrai de ses personnages, qui étaient des gens simples, et ne s'exprimaient pas comme dans les livres.
Un de grand atout de ce livre est son authenticité, l'auteur raconte des choses qu'il a vécues et nous donne son ressenti d'une façon très directe, c'est pour cela que ce livre touche. Mais évidemment, à l'inverse, cette immédiateté dans la description, ne permet pas un certain recul et une construction plus littéraire peut être plus ambitieuse. Néanmoins un oeuvre plus qu'intéressante, dont la lecture marque incontestablement.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai très apprécié ce livre qui immerge dans des scènes de vie au coeur de l'infanterie de la première guerre mondiale. Roman historique très intéressant écrit par Henri Barbusse, intellectuel écrivain connu avant la guerre, qui s'est engagé volontairement aux premières lignes du front. Ces 24 chapitres permet de se rendre compte de moments particuliers communs aux poilus qui ne sont pas décrits dans les livres d'histoire, de se plonger dans leur vie quotidienne d'ennui, d'horreur, de souffrance dans les tranchées pleines de boue. Certains passages sont écrits en langage familier des combattants qui entouraient l'auteur. La prise de conscience de cette période douloureuse est totale et je sors de cette lecture bouleversée mais satisfaite d'avoir lu ce grand témoignage.
Mes lectures m'amènent souvent vers d'autres et celle-ci me dirige vers un autre célèbre roman sur la première guerre mondiale, celui de Erich Maria Remarque, A l'Ouest, rien de nouveau.
Commenter  J’apprécie          100
Quand la Grande Guerre éclate en 1914, Henri Barbusse a 41 ans et s'engage volontairement, malgré une santé fragile. Il fait donc partie de ces "vieux" poilus qui ont déjà connu la vie et la guerre.
En plus de se battre pour son pays, Henri Barbusse va tenir un journal pendant les 22 mois de sa mobilisation, il va y raconter sa vie de soldat et nous faire découvrir son escouade (Paradis, Volpatte,...) entre première ligne sous le feu et cantonnements oisifs.

Outre l'horreur des combats et la dureté de la vie sur le front ce qui frappe c'est la diversité des hommes qui composent l'armée française. Age, origine, richesse, ... chacun apprend à cohabiter avec l'autre, à se rassurer mutuellement et à trouver ensemble un peu de réconfort dans les maigres diversions qu'offrent ces paysages désolés. On finit par s'attacher à tous ces personnages, rendus vivants par le style "oral" de l'écriture de Barbusse, et les pages filent sous les doigts.

Il y a certes une qualité d'écriture et de narration, mais c'est il me semble, le travail de journaliste (métier d'origine de Barbusse) qu'il faut souligner et qui lui a d'ailleurs valu le prix Goncourt en 1916, car pour une fois quelqu'un racontait véritablement ce qu'il se passait sur le front.

Un des meilleurs livres sur la période et un bon prix Goncourt.
Commenter  J’apprécie          91
J'ai été amenée à lire le Feu des éditions Invenit dans le cadre d'un de mes cours. Nous devions choisir parmi une sélection d'ouvrages d'éditeurs indépendants de la région, et la violence hypnotisante de la couverture de cet album m'a tout de suite attirée. Et en commençant ma lecture, je me suis pris une claque !
Je n'avais jamais lu, ni même entendu parler du Feu d'Henri Barbusse. Pourtant ce roman, sous-titré Journal d'une escouade, est un des témoignages pionniers de la Grande Guerre. Publié en 1916, il est l'un des premiers à contredire ouvertement le discours officiel et à raconter la vérité sans filtre sur l'enfer des tranchées, la barbarie des combats et l'absurdité de la guerre. le Feu rencontre un important succès dès sa parution et obtient même le prix Goncourt en 1917.
Près d'un siècle après la parution de cette oeuvre emblématique, les éditions Invenit se sont emparées du Feu et en proposent leur vision dans un magnifique album. Bien plus qu'une simple réédition de ce célèbre texte, un véritable travail de (re)création a été fourni. Quatre parties structurent cet album : « Un drame humain », « La vie en ruine », « L'enfer » et « La mort en héritage ». Et dans chacune d'elles, une sélection d'extraits soigneusement choisis pour leur pertinence et où chaque mot sonne comme un coup de poing reçu en plein coeur. Bien que l'on ne lise alors qu'une petite partie du roman, la force du texte nous frappe de plein fouet et nous plonge au coeur d'un enfer à peine imaginable.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/12/25/le-feu-henri-barbusse-et-francois-boucq/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
Commenter  J’apprécie          90
Pourquoi ne l'ai je pas lu plutôt ?
Henri Barbusse pour moi n'était qu'un nom de rue. Je me disais que ce devait être un résistant de la seconde guerre mondiale.
Après avoir fini ce livre, je ne comprends toujours pas pourquoi on ne me l'a pas fait lire au lycée comme un grand classique.
C'est à l'adolescence, quand, garçon, on est attiré par la chose militaire qu'il faut lire ce livre. Ce n'est pas un livre antimilitariste, c'est un vaccin contre la guerre.
Il commence très lentement, on s'ennuie presque, on dirait une chronique de la vie paysanne au XIX avec cet argot parfois incompréhensible. Puis tout va très vite, la description d'un village bombardé vient vous secouer de ce début de torpeur, viennent ensuite les bombardements et le combat qui vous prennent aux tripes . L'apothéose est sans doute la visite à l'infirmerie, à moins que ce soit le retour à l'arrière avec le dégoût qu'il inspire. Les films de guerre de ces dernières années nous ont montré l'horreur de la guerre, mais ce sont des contes pour enfants par rapport à la puissance de l'écriture de Barbusse
Commenter  J’apprécie          90
C'est le journal d'Henri Barbusse écrit du fond des tranchées, il s'engage volontairement à l'âge de 41 ans, il va y passer 22 mois

L'histoire… tout le monde a déjà entendu parler de cette histoire, notre histoire, notre triste histoire de France…

La guerre 14-18,

Première guerre mondiale,
la guerre des tranchées,
la guerre contre le froid, contre la pluie, contre la faim, se battre contre les rats, face à la maladie, face aux infections, combattre contre l'ennemi…
Et surtout une guerre d'épuisement physique et moral

La force de cette lecture réside dans le fait qu'elle nous prend aux tripes,

Que puis-je dire de cette écoute…
rien absolument rien…
il n'y a rien à rajouter
Juste à écouter
Quelle puissance dans ce récit
Le ton employé, ce patois, ce vieux français, cet argot nous maintient au plus proche de la réalité.

Les soldats sont le fermier, le boulanger du village, notre voisin, notre oncle, notre fils… ils vivent l'ennui, la peur, la faim, le froid… ils ne voient pas ce qui se passe autour d'eux, ils entendent, ils écoutent, chaque bruit est une alerte d'une attaque prochaine
Vont-ils réussir à y survivre ?

On ne s'attache pas forcément aux personnages, le récit n'est pas dans ce but, simplement à nous raconter des bribes de la vie inhumaine au fond des tranchées, seul un poilu, tel que l'a été Henri Barbusse pouvait nous peindre ce tableau boueux qui nous bombarde en plein visage… vivre l'enfer

Ce livre ne s'écoute pas, il résonne en nous, il se vit…

Une écoute au coeur de l'action, un narrateur, Philippe Colin, exceptionnel

N'oublions pas
Commenter  J’apprécie          81
Quatre cent pages de Première Guerre Mondiale, de tranchées, d'explosions, d'obus, de boue, de froid, de peur, d'hiver, de camaraderie, de brefs répits, puis à nouveau des fusils, des assauts, des saignements, des déchirements, des feux, des pansements et des morts, des morts, des morts. Sur ce seul thème, une vraie leçon de littérature où par le talent des mots on est plongés dans la gadoue et l'enfer.
Commenter  J’apprécie          80
Ces écrivains qui ont vécu l'horreur de la guerre de 14-18 nous subjuguent: M.Genevoix, B.Cendrars, J.Giono, et ici H.Barbusse. Leur livres ne sont pas des romans, mais des témoignages poignants de la réalité: les terribles souffrances imposées à des jeunes hommes au cours d'une guerre faite de combats stupides, menés par un commandement incompétent, sans souci du nombre de vie humaines perdues. Ces jeunes hommes n'étaient que des munitions comme les autres.
H.Barbusse ajoute un angle de vision touchant: les dialogues de ces soldats, gens simples, sympathiques, généreux, dont la plupart vont tomber car ils sont en première ligne, mais qui vivent entre eux une camaraderie, une solidarité à toute épreuve, et ne se plaignent pas, nous sont offerts dans leur grande vérité et dans leur simplicité.
Ces dialogues constituent un apport décisif et très riche à la connaissance que nous devons avoir de notre Histoire, mais aussi à notre littérature.
A noter que ce livre a été écrit dès 1915: il nous parle de l'horreur, qui était là, déjà. Mais on a su ensuite qu'elle n'en était qu'à son début.
J'ai lu des critiques sévères de cet auteur en raison des errements politiques qui ont été les siens dans la seconde partie de sa vie. Ces errements sont condamnables, bien entendu, mais me paraissent n'avoir aucun lien avec la richesse et l'intérêt du témoignage de jeunesse que constitue "Le Feu".
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (2118) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11249 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}