Pour celui qui est déjà aller en Jamaïque et qui a été en contact avec sa population indigène, ses particularités, ses caractéristiques à tous les niveaux de la société, des us et coutumes, «
le livre de la Jamaïque » est pour lui. En effet, il constituera une réminiscence, à la manière de la « madeleine de
Proust », ou même plusieurs souvenirs et réminiscences étalés sur une série de récits qui s'entremêlent et s'entrechoquent dans ce melting-pot socio-culturel à l'ambiance d'un polar tortueux.
Comment un écrivain-ethnologue en voyage à la Jamaïque se retrouve observé, traqué par ceux-là même qu'il espère apprivoiser dans ses écrits ? C'est là que réside la difficulté de l'ouvrage dans son enchevêtrement d'intrigues alambiquées, mais aussi son originalité, dans lequel on y retrouve un tel brassage de personnages et de cultures différentes qui aboutissent en fin de compte à une globalité que l'auteur,
Russell Banks, exprime – entre autres – ainsi : « Cette île possède une beauté et une complexité mystérieuse qui dépasse tout ce qu'on peut voir ailleurs dans le monde. » Mais aussi : « Cette île sanglante, sombre et splendide de la Jamaïque qui l'envers presque parfait de ton monde. »
Au final, dans «
le livre de la Jamaïque », tout y est mélangé et superposé : l'histoire, la géographie, la société, la démographie, la religion, la langue, la musique, la gastronomie de la Jamaïque, mais aussi la politique, la violence, les gangs, la corruption, les inégalités. On aime ou on n'aime pas. J'ai vraiment apprécié. Ça m'a rappelé mon superbe séjour de deux mois au pays de
Bob Marley, du reggae et de la Red Stripe…