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Ici toute la bibliologie du XIXe et ce dans une langue précieuse et des profils psychologiques ciselés... du grand Balzac !
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Tout simplement le plus grand roman De Balzac.
(Des deux que j'ai lu.)
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Illusions perdues décrit l'histoire d'un jeune homme, Lucien de Rubempré, né Chardon, très naïf et très égoïste, doué et ambitieux qui s'enfuit de la ville d'Angoulême, pour tenter sa chance à Paris, comme écrivain. Sensé être soutenu par Madame de Bargeton, dont il est épris, il en est rejeté et se retrouve, en quelques semaines à peine, à errer, sans le sou dans la capitale. Après avoir contracté de nombreuses dettes, ruiné sa soeur et son beau-frère, il retourne à Angoulême sans avoir publié quelque roman que ce soit. Bref, ce roman, c'est l'histoire d'un jeune homme prétentieux qui pense réussir avec l'aide d'une conquête amoureuse de seconde zone dans le cercle très restreint de la littérature parisienne et qui rentre chez lui. Dit comme ça, je ne vous envoie pas du rêve. Et pourtant, de cette simple histoire, Balzac arrive à faire un chef-d'oeuvre.
Pour moi, ce roman est l'illustration magistrale de ce qu'est pour l'auteur la Comédie humaine. L'intrigue est construite sur des scènes courtes – presque des saynètes – qui s'enchaînent. le lecteur, la lectrice, sont placé.es comme devant un théâtre de Guignol. L'arrière-plan est fixe, seuls les personnages entrent et sortent. Il faut parfois avoir de la patience pour suivre tous les détails que Balzac nous donne mais ils sont nécessaires parce qu'ils sont des indices nécessaires pour déchiffrer le sens du texte.
Attention, c'est un portrait au vitriol que nous donne à lire l'auteur. On sent qu'il y a mis beaucoup de lui-même et que certaines situations sont bien trop réalistes pour ne pas avoir été vécues par l'auteur lui-même. Lorsque l'on aime la littérature et le travail de la langue, on ne peut être que fasciné par Illusions perdues. Toutefois, sur un plan purement émotionnel, il ne s'agit pas d'une lecture facile. Rubempré a de bonnes chances de vous faire bondir tant il est niais, fait toujours comme bon lui semble, n'écoute personne sinon lui-même, n'est tourné vers personne, sinon lui-même. Il reste puéril et n'évolue absolument pas du début à la fin du roman. Les autres personnages profitent de cette naïveté ou sont hypnotisés par sa beauté et cèdent à tous ses caprices. L'intrigue ralentit parfois et se perd dans des méandres financiers que nous pouvons avoir du mal à comprendre aujourd'hui – puisque le système monétaire n'est plus le même. Cependant ce chef d'oeuvre nous laisse interdits tant il dit des vérités sur le monde et sur l'homme qui, peut importe les époques, demeure vrai.
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C'est une merveille que nous livre Balzac à travers ce livre: illusions perdues, et surtout on sent bien qu'il s'y est donné de tout son et de toute son âme. après la lecture de ce livre, on est bien tenter de découvrir la vie réelle de cet auteur
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Avant l'impitoyable Bel-Ami, qui dresse du journalisme le tableau que l'on sait, Illusions Perdues avait frayé la voie et annoncé une réalité qui est encore la nôtre aujourd'hui. Naturellement poète et se berçant d'illusions, "le grand jeune homme de province à Paris" perd tout en tombant dans le journalisme, qui est le commerce capitaliste et la loi du profit appliqués aux choses de l'esprit. Nul besoin d'être jeune d'ailleurs : Chateaubriand, à la fin de sa vie, dut monnayer ses mémoires comme des légumes en boîte. Dans ce régime où l'argent étend sa puissance à l'esprit, un salut est possible, mais réservé aux forts, à ceux qui passent l'épreuve. Tout le roman est dans ce combat entre la tentation de la facilité et le désir de s'accomplir. Un grand chef-d'oeuvre.
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Si je m'étais plongé dans Illusions perdues vers mars 2020, au moment où j'ai décidé de consacrer l'essentiel des cinq ou six années à venir à la littérature du 19e siècle, soit pour relire certains oeuvres (notamment De Maupassant et de Zola), soit pour combler de nombreuses et graves lacunes, j'en aurais peut-être abandonné la lecture. Ce qui ne surprendra probablement personne : Balzac est un des romanciers français du 19e parmi les plus « abandonnés » (j'ai moi-même laissé tomber Eugénie Grandet il y a quelques années, tant je finissais par trouver le texte indigeste et austère). Son réalisme l'entraîne parfois dans des descriptions longues et éminemment détaillées qui peuvent tout à fait rebuter ou ensuquer un lecteur insuffisamment déterminé à l'ascension (ce que j'étais). D'autre part, un roman De Balzac n'est jamais seulement un roman, un récit mêlant le réel et l'imaginaire. Ceux qui, comme Illusions perdues, appartiennent à La Comédie humaine (90 titres !) se veulent également étude des moeurs et de la société, historiographie et, puisqu'il y est souvent question de principes, ils ont aussi une dimension philosophique. Chaque roman de la Comédie humaine, bien qu'ils puissent tous se lire de manière indépendante, a été pensé non comme un objet distinct et fini qui pourrait éventuellement se permettre le luxe d'une relative superficialité mais comme un élément d'un vaste édifice qui dirait toute une époque et tout d'une époque.
Bref, Balzac (comme Stendhal) est un écrivain exigeant qui demande que le lecteur de l'an 2023, avant de s'acclimater enfin, s'astreigne à une certaine application, fasse preuve d'une certaine abnégation. On n'entre pas chez Honoré comme on entre dans une Despentes. le passage est nettement plus étroit (oui, je sais : c'est un coup bas.)

Pour me rapapilloter avec ce Balzac qui, au fil des tentatives, m'avait plus souvent mis en déroute que conquis, j'ai donc attendu d'être plus aguerri à la littérature du 19e mais j'ai également passé en revue tous les titres de la Comédie humaine et soigneusement sélectionné le pré où se tiendrait la nouvelle rencontre. Mon choix, pour plusieurs raisons, s'est très vite porté sur Illusions perdues : nombre de critiques et d'auteurs (dont Marcel Proust) le tiennent pour un des meilleurs romans De Balzac (à défaut d'être un des plus faciles), l'action se déroulant à la fois à Angoulême et à Paris, il constitue une introduction idéale à deux volets importants de la Comédie humaine (Scènes de la vie de province et Scènes de la vie parisienne), il traite du mal du siècle (les progrès et le matérialisme bourgeois, vecteurs de banquisme et d'impostures, entraînent compromissions, déliquescence, malaise, vide spirituel), il se penche sur le monde littéraire (auteurs et éditeurs) et les débuts du journalisme putassier, il nous fait pénétrer dans diverses sphères de la société (aristocratie, bourgeoisie, demi-monde, etc.), il parle de politique (et, donc, d'un pan de l'histoire de France, notamment la rivalité entre les libéraux et les royalistes aux temps de la Restauration), d'usure, de capitalisme (avant Marx), de justice et de droit, etc.

Et ce fut enfin un succès, un bonheur ! Une rencontre dont l'auteur et le lecteur sortent tous deux vainqueurs : l'un a conquis et l'autre est plus que probablement balzacisé de manière irrémédiable.
À moi maintenant La Comédie humaine !
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Le meilleur roman De Balzac où il évoque les impasses du monde médiatico-littéraire parisien et l'impossibilité de réussir grâce à son talent ou à son travail, ce qui entraîne les cruelles désillusions du jeune provincial ambitieux, Lucien Chardon, anobli de son propre en chef en de Rubempré, et la quasi ruine de son méritant beau-frère, l'imprimeur David Séchard. L'argent à gagner, à trouver, la réussite restent des thèmes obsessionnels mais la peinture féroce du monde journalistique, de l'abîme qui existe entre talent littéraire et réussite sociale ou financière, l'évocation des pièges de tout le circuit de l'édition, de l'imprimerie à la critique en passant par la création littéraire restent d'une percutante actualité. Lucien, trop jeune, trop crédule, trop vulnérable, tombera dans les redoutables mains de Vautrin qui en fera sa créature dans Splendeurs et misères des courtisanes. Mais n'anticipons pas... La création littéraire et la réussite parisienne, réalités anitinomiques et impitoyables, ne sont pas faites pour les âmes faibles ou indécises...
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J'ai laborieusement échelonné la lecture des Illusions perdues d'Honoré de Balzac sur presque quatre mois… À la fin, c'était devenu mon rituel du matin, quelques pages après mon petit déjeuner pour enfin en finir !

Le roman est divisé en trois longues parties : « Les deux poètes », « Un grand homme de province à Paris », « Eve et David ». Il faut noter que les contemporains De Balzac ont lu les trois livres de manière morcelée, sous forme de feuilletons et que c'est la partie parisienne qui a eu le plus de succès, qui a fait le plus polémique.

Lucien Chardon et David Séchard, deux amis sans fortune, rêvent de gloire : Lucien, fils d'apothicaire, veut devenir un grand poète et porter le nom de sa mère, de Rubempré, tandis que David, fils d'imprimeur, veut inventer un nouveau mode de fabrication du papier et épouse Eve, la soeur de Lucien.
Protégé par Mme de Bargeton, sensible à sa beauté et à son charme, Lucien fréquente le milieu aristocratique d'Angoulême. Il finit par suivre sa muse à Paris pour fuir les rumeurs provinciales et satisfaire ses ambitions littéraires.
Dès la première partie, nous mesurons combien les deux personnages principaux sont différents, physiquement et moralement. Cependant, je ne suis parvenue à m'attacher à aucun des deux. Lucien m'insupporte déjà car je le trouve superficiel et naïf, ambitieux sans véritable envergure. le dévouement inconditionnel de David envers son ami me désolera tout au long de ma lecture car il se sent inférieur à son ami.

Paris va symboliser la perte des illusions pour Lucien. S'il avait un avenir prometteur à Angoulême, il fait un peu tâche dans la capitale, ne maîtrisant pas les codes mondains. Vite délaissé par sa protectrice, il survit d'abord pauvrement, en écrivant, sans parvenir à se faire éditer, puis devient journaliste tout en vivant au crochet d'une jolie actrice devenue sa maitresse.
Malgré les longueurs balzaciennes, j'ai adoré la mise en abyme du fonctionnement des milieux littéraires et journalistiques, de la recherche du succès et de la renommée par des moyens peu reluisants. Balzac nous donne à voir les moeurs d'une véritable faune où évoluent toutes sortes de gens de lettres : libraires, éditeurs, auteurs, dramaturges, journalistes, etc. Balzac règle sans doute ici quelques comptes personnels avec certains libraires-éditeurs et critiques… La tonalité se fait satirique, polémique.
Lucien devient un dandy en vue, menant une existence brillante avant de s'attirer des ennuis et des inimitiés. Balzac illustre à travers lui le pouvoir corrupteur de l'argent et une certaine dégradation morale. La littérature devient une marchandise, un commerce.
Dans cette partie parisienne, j'ai apprécié de retrouver de nombreux protagonistes de la Comédie Humaine, déjà croisés depuis que j'en ai entrepris la lecture et relecture in extenso.

Rapidement criblé de dettes, Lucien rentre à Angoulème où, David et Eve, qui l'ont beaucoup aidé financièrement, sont au bord de la faillite. Tandis que David poursuit ses recherches, ils sont aux prises avec les manoeuvres déloyales d'une imprimerie concurrente. le contraste s'accentue entre leur posture digne, travailleuse et profondément honnête et l'attitude égocentré et geignarde de Lucien, auteur de fausses écritures qui font peser sur David la menace d'une arrestation, toujours en train de se plaindre et de se repentir.
J'avoue que Balzac m'a perdue dans les passages techniques sur la fabrication du papier et ceux, procéduriers, entre David et ses concurrents ou son père.
J'ai trouvé le dénouement un peu facile avec l'arrivée providentielle d'un drôle d'ecclésiastique espagnol qui engage Lucien comme secrétaire et lui donne les moyens financiers de réparer ses fautes envers David et Eve. Si vous connaissez bien l'échafaudage de la Comédie humaine, vous savez que d'est Vautrin, encore une fois évadé du bagne, qui se cache sous cette identité (la suite dans Splendeurs et misères des courtisanes).

Un roman fondamental chez Balzac, mais vraiment indigeste !
Pourquoi les romans les plus connus de la Comédie humaine sont-ils aussi les plus difficiles à lire, les plus ennuyeux… ?

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Je pense à ceux qui doivent en eux trouver quelque chose après le désenchantement.
Honoré de Balzac.
Si l'on doit rater sa vie, autant la rater à Paris.
Être Chateaubriand sinon rien, loin d'un microcosme provincial sans issue, maussade, maniéré, revanchard et besogneux, plagiant dans l'ennui et l'immobilisme les préceptes d'une capitale lointaine que l'on ne désespère jamais de conquérir un jour.
Pour cela, il faut être jeune, beau, ambitieux, sûr de soi sans en percevoir la véritable substance
Avoir un nom passe partout quitte à se l'inventer.
Lucien de Rubempré sonne mieux que Lucien Chardon.
Apprendre vite sur un site ou tout peut s'effondrer d'un instant à l'autre.
Gommer ses maladresses et son naturel n'ayant aucune place dans des salons thématiques sans garde-fou ou la moindre erreur de comportement conduit celui qui l'a commise à l'oubli ou au suicide.
Devenir comme ceux à qui l'on désire plaire, toisant, indifférent, mesquin, moqueur, calculateur, charmeur et ironique.
Tricher, mentir, simuler et surtout entretenir sa mauvaise foi dans un contexte ne possédant aucune authenticité autre que le pouvoir, l'intérêt et la méfiance.
Savoir s'imposer en frappant là où cela fait mal à l'aide d'un bon mot toujours de circonstance, incontournable si l'on désire survivre dans un monde sans pitié ne fonctionnant que par l'apparat, la convoitise, la jalousie, le dédain, le scandale et l'assistanat.
Se méfier d'une amitié fragile toujours dans le sens du vent et du bienveillant sans foi ni loi toujours prêt à trahir.
Être le reflet de ceux à qui on désire ressembler en dépensant sans compter un argent de plus en plus rare, dans les fêtes les plus folles, désagrégeant les fondations d'un art auquel on croit de moins en moins laissant échapper le peu de lucidité qui lui reste dans la volupté, l'alcool et le tabac.
Le tout ne faisant que formater la chronique d'une mort annoncée ou l'on finit comme tant d'autres terrassé par le processus que l'on désirait maitriser.
Avec comme épilogue l'échec, la misère, l'abandon et la solitude en ayant l'impression d'avoir vécu de belles espérances se transformant en pire cauchemar.
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Le vice et la vertu: chez Balzac tous les personnages sont bien définis, rangés en deux catégories dès le début du roman et ne varieront pas. Ce sont des personnages-type. Seul Lucien a un parcours chaotique, tiraillé entre le bien et le mal .
C'est un roman total étudiant en profondeur tous les aspects de la vie en France sous la Restauration avec deux domaines de prédilection chez Balzac L'Economie et la Psychologie. .
C'est un roman binaire . Il y a l'Angoulême du bas ( lHoumeau)et l'Angoulême du haut , le monde ouvrier et des petits entrepreneurs ( l'imprimerie) en bas ( très actif))et la noblesse en haut ( oisive).
la Province et Paris, la littérature, activité intellectuelle noble ( le Cénacle) car peu rémunératrice et les journalistes pervertis par l'argent..etc
Et puis il y Lucien seul personnage ambivalent du récit , splendide et misérable se laissant corrompre par faiblesse et par ambition mais bourré de remords ensuite
Les bons ( le couple David/ Ève) ne savent pas se défendre et le lecteur voudrait presque les aider.
C'est un roman pessimiste sur la nature humaine. Balzac plonge dans le tréfonds des consciences et en décrit tous les replis : l'être humain est mû essentiellement par l'appât du gain et la jalousie. le monde du journalisme parisien est particulièrement vilipendé par l'auteur qui décrit un univers sans scrupule pouvant faire et défaire des réputations entraînant parfois la mort. On pense á “ L'honneur perdu de Katharina Blum ” de Heinrich Böll ou au tableau de Courbet “ l'atelier du peintre” où l'on voit une tête de mort sur un journal, autrement dit la presse se repaissant de scandales.
La province n'est pas en reste et le père Séchard est un autre père Grandet , avare insensible de la Comédie Humaine.
Balzac crée un monde à lui tout seul mais ses romans laissent souvent un goût amer car il semble ne plus avoir aucune illusion sur la nature humaine.
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