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Le talent de Derf Backderf est sans aucun doute de se servir de sa propre expérience d'homme blanc / américain /classe moyenne / venu d'un patelin du midwest et de transcender cela en art graphique au plus haut niveau. Non seulement par l'histoire, l'agencement, le graphisme, le regard sociologique sur ses concitoyens, mais aussi par les recherches et la documentation qu' il apporte à ses ouvrages.
Deuxième lecture de cet auteur pour ma part, après Mon ami Dahmer et je dois dire que je suis sous le charme de cette écriture. Ici, Backderf se sert d'une expérience de travail en tant qu'éboueur pour raconter une histoire haute en couleur. Mais, ce n'est pas tout ! On en apprend énormément sur le système de ramassage des ordures sans jamais avoir l'impression d'être assommé par les informations contenues dans ce récit.
Trashed ou comment se servir de sa vie pour raconter une plus grande histoire : drôle, pittoresque, originale tout en faisant passer avec un message. Brillant !
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Derf Backderf s'était déjà inspiré de sa propre vie (et plus en particulier de ses années passées au lycée en compagnie d'un certain Jeffrey Dahmer) pour son excellent « Mon ami Dahmer » et remet le couvert lors de cet album qui a eu plusieurs vies avant d'être recyclé sous cette version. La première version de « Trashed », entièrement autobiographique, date de 1998-1999 et lui a valu une nomination aux Eisner Awards. le récit est ensuite devenu plus fictionnel et s'est transformé en webcomic. Suite au succès de « Mon ami Dahmer », l'auteur a ensuite retravaillé l'ensemble pour en faire cette version éditée en français par les éditions Ca & Là.

Cette fiction s'inspire donc de l'année que l'auteur a passée derrière une benne à ordures entre 1979 et 1980. L'album permet donc de découvrir le métier d'éboueur de l'intérieur et confronte le lecteur aux horreurs auxquelles ces employés municipaux doivent faire face. Des déboires météorologiques aux détails les plus sordides, en passant par les petits boulots qu'ils doivent effectuer gratuitement pour les notables de la ville, Derf Backderf livre un portrait peu reluisant d'un métier qui n'est déjà pas très attirant à la base.

Si l'auteur n'hésite pas à critiquer les excès de notre société de consommation et à pointer du doigt certains problèmes environnementaux (notamment lors de la préface et de l'épilogue où l'historique de la gestion des déchets est dressée de manière assez sommaire), le récit se concentre principalement sur les conditions de travail des éboueurs et sur l'aspect comique des déboires qu'ils rencontrent.

Visuellement, le style atypique de Derf Backderf permet à nouveau de croquer des personnages particulièrement expressifs et hauts en couleur, tels que le vieux Wile E. ou ce fou de Magee…

Un one-shot qui ne devrait pas terminer dans votre poubelle !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Encore une BD géniale de Derf Backderf.
Cette fois-ci, le ton est résolument comique. Les personnages sont croquées de façon très impressionnante, on s'attache à eux très rapidement ou on les déteste en deux cases. La BD passe sans difficulté de la chronique de vie aux gags, des conditions de travail et des relations sociales aux questions politiques et écologiques liées au traitement des déchets.

Le dessin me paraît encore plus fort que d'habitude, il y a des vignettes vraiment magnifiques (l'arrivée dans la déchetterie par exemple).

Et je suis définitivement devenu fan de Magee !
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En deux albums, Mon ami Dahmer puis Trashed, Derf Backderf est devenu mon auteur de BD américain favori.
La lecture en 2013 de Mon ami Dahmer, qui relatait l'enfance du tristement célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer, fut l'occasion de découvrir un auteur brillant, doté d'un sens du récit incroyable, proposant des planches d'une densité graphique et narrative impressionnante.

Paru en 2015, chez ça et là, Trashed vient confirmer le talent de cet auteur qui durant sa jeunesse exerça pendant un temps le métier d'éboueur.
Le livre raconte, à travers le personnage J.B., un jeune homme de 21 ans, un peu loser, la vie d'une équipe d'éboueurs dans l'Ohio au tout début des années 80.
Au-delà de richesse graphique de ce comic et de son humour, ce livre constitue une passionnante plongée dans le monde peu et connu et pue enviable des éboueurs.
Le lecteur suit pendant 200 pages le quotidien de ces hommes, contraints chaque jour et par tous les temps, de ramasser des poubelles et des tas de saloperies nauséabondes déposées par les gens le long des rues... à une époque où le tri sélectif n'existe pas encore et où tous les détritus sont emmenés directement dans d'immenses décharges à ciel ouvert.

Derf Backderf dresse le portait de cette équipe d'employés communaux un peu farfelus et totalement ploucs, avec des détails parfois assez tordants sur lerus moeurs, mais pose aussi un regard lucide sur l'évolution de nos sociétés de consommation, avec la soudaine prolifération des emballages au cours des années 80 et sur la façon souvent assez anarchique dont pouvaient être gérées les ordures il y a 30 ans et plus.
Lien : https://www.hop-blog.fr/derf..
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Le retour de Derf Backderf après les excellents "Mon ami Dahmer" et "Punk rock et mobilhome".
Toujours aussi bon sur la forme, c'est le propre des grands dessinateurs d'avoir un style reconnaissable entre mille, mais un peu plus décevant sur le fond.
En effet bien que la critique de la société de consommation et de la gestion des ordures, sois le fil conducteur du livre, les héros, d'habitude si attachant chez Backderf, ne sont pas à la hauteur. Dans les autres ouvrages les anti-héros de Backderf s'en sortent toujours et vont vers le mieux, ce n'est pas le cas ici.
Je trouve également que l'histoire tourne vaguement en ronds, mais peut-être est-ce aussi pour transcrire la monotonie de ce métier si décrié que celui d'éboueur.
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Cette BD relate l'expérience authentique de l'auteur qui a travaillé quelques temps comme éboueur. Entre reportage et satire, c'est à la fois une description instructive de la réalité du métier, de la manière dont les déchets sont (mal ) retraités aux Etats-Unis, et une rigolade très révélatrice des personnages hauts en couleur mais authentiques qu'on retrouve dans les classes sociales modestes de l'Amérique. Drôle, cynique, intelligent... génial !
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Derf Backderf dessine savamment les travers de la société américaine à travers les déchets des habitants d'une banlieue du fin fond de l'Ohio. Comme pour Mon ami Dahmer, l'auteur s'inspire de sa propre vie, plus particulièrement de son expérience d'éboueur de 1979 à 1980, et parsème son récit d'anecdotes véritables. A la fois drôle et révolté, Trashed dénonce notre accumulation frénétique de déchets et le traitement peu responsable que l'on en fait.
« Imagine l'économie comme un immense tube digestif. Et nous on est là, devant le trou du cul du libéralisme. A nettoyer. »
https://plumeetpellicule.wordpress.com/2016/07/07/trashed/
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Trashed est la nouvelle oeuvre complète (ou roman graphique) de Derf Backderf après Punk Rock & Mobile Homes et Mon ami Dahmer.

Prologue

Après avoir relaté ses années de lycée au côté du futur tueur en série Jeff Dahmer, John Derf Backderf est revenu sur une de ses jeunes années. C'est Trashed, une bd autobiographique faite au début de sa carrière, complètement revue dans une nouvelle version étendue. Et au lieu d'en refaire une histoire vraie, Derf Backderf l'augmente pour en faire un roman graphique situé à notre époque et non au début des années 80, avec des personnages inspirés de personnes réelles, à commencer par le narrateur lui-même.

De quoi parle Trashed ? du métier d'éboueur aux Etat-Unis, et de tous les corollaires qui peuvent en découler. Trashed est découpé en plusieurs parties, qui sont autant les actes d'une tragédie complète que de sujets possibles. Elle commence avec trois planches sur l'histoire de la gestion des déchets par les hommes depuis la création de la civilisation, enchaîne sur un prologue, enquille quatre saisons de camions-poubelles et se conclut avec un épilogue.

Eté

Il fait trop chaud, dès le matin, dès l'aube.
La journée passera encore trop lentement, pleine de sueur,
De collègues immoraux ou idiots,
Toujours prêts à compliquer l'horreur,
Tandis que la pause déjeuner, elle, n'aura plus jamais de saveur.
Le monde est une immense daube.

Jets de déchets, pressage de couches, puanteurs presque matérielles
Montagnes de crottes de chiens trempées,
Electro-ménager du siècle dernier et pièces détachées,
Tout ça est supportable quand, avant le dîner industriel,
Il faut vider les restes d'une famille expulsée.

Meubles trop lourds, fauteuils trop luxueux,
Livres déjà lus, cassettes obsolètes,
Plusieurs vies englouties dans la machine à la bouche édentée
Qui meurt toujours de faim, chaque jour, inlassable.

Les gens sont consommables et la civilisation se jette.

Automne

Il pleut, forcément, il va falloir mettre sa pelure,
Une seconde paire de gants, ramasser des feuilles à la pelle,
Mais s'il ne s'agissait que de feuilles, je n'aurai pas droit aux regards durs,
Condescendants, humiliants, de mes semblables à la vue belle,
Tandis que nous nous enfonçons vers le dépotoir.

Le roi des déchets nous accueille, graveleux, content même,
De sa position unique mais cachée, au milieu des habitations
Dont les occupants jamais ne se doutent de l'immensité si profonde et blême
Du tas d'ordure qu'ils génèrent.
Plus haut qu'une cathédrale,
Plus étendue que la ville de Prague,
Il coupe le monde et ouvre celui de la planète déchets.

Les cons.

Hiver

Il faut compter sur les problèmes matériels, les fils électriques
Qui s'accrochent à la benne ou les déchiqueteuses trop lourdes
Qui cassent le dos et les mains,
Nettoyer les branches d'un ami du maire,
Faire partie de la campagne électorale, tout ça pour un salaire de misère.

Sourire aux crétins néo-nazis, soulever des blocs moteurs,
Subir les sarcasmes des éboueurs du recyclage.
Je leur ferai déplacer, à tous, des montagnes de briques.

Parfois, on trouve des trésors vintage, des cassettes au format
Depuis longtemps disparu, des magazines cultes introuvables,
Des meubles en bon état, des outils utilisables, du matos potable.
Parfois, comme le dit Magee mon coloc instable, il est avec nous : le karma.

Ca me rappelle la fois où on a explosé un piano dans la benne.
Les notes s'enfuyaient, fausses ou justes, sans logique, sauf celle de la folie.
On aurait cru un concerto pour poubelle mineure.
Elle jouait pour nous, les invisibles, les larbins, les éboueurs.

Elle nous a fait oublier ceux trop lâches pour trier leurs produits dangereux,
Ceux qui laissent des tonnes de déjections canines, d'animaux morts, de métal rouillé
Qui se cachent sous le vernis de la société,
Tranquilles, sûrs d'eux.

Printemps

Les encombrants, c'est du pain béni pour Wile E,
Notre petit chef en chef.
On lui ramène tout ce qui peut se revendre,
Comme si son salaire indécent ne lui suffisait pas,
Sa position de fonctionnaire non plus, ce pourri.

Les nouveaux changeront-ils tout ça ?
Arrêterons-ils de nous prendre pour des larbins,
Auront-ils de la décence ?

L'année va recommencer, et je ne sais pas si je dois continuer.
Tel Sisyphe, nous ne viendrons jamais au bout de cette tâche
Sans cesse renouvelée,
Quotidienne et écoeurante malgré sa nécessité.

Epilogue

J'ai rencontré Derf Backderf cette année. Il m'a fait une jolie dédicace sur son album Punk rock et mobile homes, où les héros de Trashed faisaient déjà une apparition le temps d'une planche. Ils trouvent l'oncle du héros en train de dormir sur sa tondeuse, planté au fond d'un trou du cimetière, cuvant son whisky.

Avec Trashed, Backderf fait une véritable étude sociologique. Au-delà des petites histoires et galères qui émaillent le livre et en font son déroulement parfaitement chronologique sur une année, il croque tous les problèmes, les travers et les imperfections de ceux qui rejettent de la matière, quelle qu'elle soit. Je lui ai dit qu'il était un peu le nouveau Michael Moore. Il a ri, en ajoutant « Yes, but thinner I hope ! ».

Car le sujet est bien plus profond qu'il n'y paraît. Il fait apparaître l'incivilité et le dédain de la majorité silencieuse sur ceux qui connaissent, au fond, bien trop de leur vie. Il égratigne les profiteurs et les planqués des administrations, décortique les abus de pouvoir, les sociétés privés et les banques qui font tout pour rentabiliser ce qu'une saisie peut fournir. Les déchets comme une métaphore du résultat concret du libéralisme capitaliste.

Mais il dénonce surtout l'inconséquence des consommateurs que nous sommes tous. du sac-poubelle bas-prix qui se dégrade à la moindre goutte de pluie à ceux qui jettent sans regarder, de ceux qui se croient à l'abri alors qu'ils se débarrassent du porno qu'ils n'oseraient jamais affirmer posséder, l'hypocrisie générale de cette gigantesque montagne de nuisances dont nous sommes tous responsables suffit pour affirmer que nous courons droit vers notre propre extinction.

Selon les chiffres rassemblés par Backderf, l'Europe serait en avance sur le recyclage par rapport aux Etats-Unis, mais cela reste encore trop peu. A priori, certaines villes des USA comprendraient désormais qu'il faut recycler 100% de nos déchets. San Francisco y travaille, ils seraient à 80% de recyclage effectif.

Pour parler d'un sujet aussi repoussant, le trait purement underground de Backderf est parfait. Il n'édulcore rien mais le côté cartoonesque et les bonnes blagues qui s'y trouvent dégoupillent le désespoir d'un monde d'ordures. En noir et blanc avec de simples dégradés de vert informatiques pour rehausser les reliefs ou les fonds, l'ambiance n'est donc jamais sombre tant le propos s'en charge.

Se terminant sur un véritable résumé de l'état actuel de la gestion des déchets, Trashed n'est donc ni une bande dessinée comique, ni un manifeste, mais une véritable réflexion autour de personnages losers et pathétiques mais fortement attachants et surtout, réels. Nos éboueurs JB et Mike philosophent tout en ramassant les capotes usagées, et tout le propos de Backderf est là : supprimer le gouffre superficiel qui séparent ces deux mondes a priori incompatibles. Comment faire autrement lorsque son boulot consiste à ramasser des torpilles jaunes ?
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Quel plus grand symbole des rebuts de la société que la figure de l'éboueur? Avec la galerie de portraits tatoués, bagarreurs, néonazis, corrompus, sexistes et glandeurs de "Trashed", Derf Backderf traite sans concession et de sa patte désopilante un sujet de société vraiment atypique, mais avec finesse et ironie. Sans oublier le langage forcément ordurier. De quoi aussi interroger le consumérisme à tous crins. Je pense même avoir préféré ce "Trashed" à "Mon ami Dahmer". Un must-read de la BD indé.
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JB n'est pas vraiment décidé en ce qui concerne son avenir: continuer ses études? Trouver un travail? Une chose est sûre, ses parents ne veulent plus l'héberger. Contraint, il trouve un travail d'éboueur.

Le scénario nous montre la routine de JB. Les poubelles qui schlinguent, les poubelles trop pleines, celles qui se déchirent, bref...La galère de tous les jours. J'avoue qu'aux premières planches, le choc a été immense, l'esthétique, le thème....Et puis, au fil des pages, je me suis prise au jeu de cette histoire peu banale. Suivre JB dans ses tournées  a été plus passionnant que prévu. le rituel du café, la petite pause au dining et surtout, surtout toutes ces galères. J'ai adoré le langage cru, l'ambiance en noir et blanc, l'esthétique brute. Car au-delà d'un scénario somme toute pas mal, c'est l'esprit graphique qui m'a le plus marquée. Les traits sont épais, nerveux. Les vignettes foisonnent de détails, c'est presque trop et on ne sait plus où regarder.

Petit plus, ce roman graphique est véritablement instructif. Nous apprenons pleins de choses sur le thème des déchets, leur traitement, leur historique et aussi notre rapport quotidien avec eux.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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