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3,98

sur 835 notes
Et bien moi je me suis tout à fait laissée prendre à ce Turquetto, au point d'aller vérifier sur Wikipédia s'il recelait d'une pointe de vérité historique, ou juste de beaucoup de fantaisie chez l'auteur.

Résultat : pure littérature, et je dois avouer que ça me soulage... Pas que le Turquetto m'ait été particulièrement sympathique, mais l'idée d'avoir perdu presque toutes les toiles d'un peintre majeur De La Renaissance était profondément dérangeante.

Ce roman, puisque c'en est un, raconte l'histoire d'Elie, jeune garçon juif de Constantinople qui se fait passer pour chrétien dans la Venise de la Renaissance, afin de vivre un amour de la peinture que sa propre religion lui interdit. Pendant plus de 40 ans, il peint des portraits, mais aussi et surtout de très belles scènes bibliques, empreintes de douceur et d'humanité.

Cette vocation sincère l'oblige à constamment mentir et dissimuler, même à ses proches, le transformant en un personnage froid et énigmatique. Ce n'est donc à mon sens pas lui qui fait l'intérêt du livre, mais plutôt l'intrigue bien pensée, et aussi les intrigues tout aussi bien pensées de Venise hypocrite et calculatrice.

Art, religion, identité, mensonge, compassion, respect, manipulation, violence, le livre évoque tout cela, et plus encore... jusqu'à ce que le Turquetto dévoile La Cène et que tout change, à nouveau.
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Ce roman construit sur une énigme nous mène de Venise à Constantinople au XVIème siècle, et nous plonge dans les complots et les rivalités des puissants d'alors, artistes renommés, hommes d'Eglise...
Elie, jeune juif doué pour la peinture quitte Constantinople pour Venise afin de pouvoir s'adonner à sa passion. Devenu chrétien par nécessité et élève du Titien, son talent lui ouvre les portes des plus grandes maisons tant si bien qu'il devient l'un des peintres les plus brillants de l'époque. C'est au sommet de sa gloire, rattrapé par la jalousie des uns et la puissance de l'Eglise que son destin bascule une nouvelle fois.
Le roman de Metin Arditi est un tableau à lui seul qui nous livre chaque nuance De La Renaissance à Venise : ateliers de peinture, palais, petites gens et grands de cette époque, chaque détail ressort et trouve sa place dans cette grande fresque. A lire dune traite !
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J'ai beaucoup aimé Il Turquetto. J'ai voulu le lire car je cherchais un livre historique, se déroulant dans une période que j'affectionne particulièrement : la renaissance. Avec le Turquetto j'ai été comblé : entre la description de la vie fastueuse de Venise, l'art de peindre et les artistes que l'on retrouve dans ce livre. Nous découvrons la vie à Venise, mais aussi la vie à Constantinople beaucoup moins faste quant à elle. On suit l'évolution de la vie du Turquetto et les choix qu'il était prêt à faire pour se réaliser, pour vivre et survivre : peindre, et pas qu'un peu !

Ce livre est composé de cours chapitres, qui se lisent très bien et très facilement. C'est vraiment un bon roman. Je suis heureuse de l'avoir découvert ,j'ai surtout apprécié la valeur historique de l'ouvrage.
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1531 à Constantinople, le jeune Elie est passionnée par le dessin, il passe ses journées à dessiner et le reste de son temps chez un calligraphe musulman. Son père travaille chez un marchand d'esclave, un des rares postes disponible pour un juif. Elie voudrait faire de sa passion son métier seulement voilà, dans la religion juive il est interdit de représenter quoi que ce soit par le dessin. A la mort de son père, malade, Elie décide donc de s'enfuir, il prend le chemin de l'exil, direction Venise.


On retrouve Elie à Venise, après des années d'apprentissage chez le "Maître", il ouvre son propre atelier. C'est le succès, les commandes affluent. Un jour le responsable d'une association lui commande de peindre la Cène pour orner le local, Elie va commettre une erreur qui va révéler sa judéité au monde. Il sera condamné à mort et ses oeuvres brûlée dans un gigantesque auto da fé.


Roman passionnant qui place l'Art au dessus des mesquineries de la religion. le Turquetto est décrit comme un homme passionné qui sacrifiera tout à son Art, sa religion, sa famille.
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J'ai été plongé dans l'histoire. J'avais l'impression de voir les tableaux qu'il peignait, de me balader dans les rues avec le Turquetto. Je le conseille. Très beau livre.
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Difficile de concilier sa vocation pour la peinture et sa religion juive car il est écrit dans le Deutéronome « Tu ne représenteras rien ni personne ». Et pour un jeune garçon tel qu'Elie, c'est véritablement le drame. Il ne peut même pas pratiquer la calligraphie !
Difficile aussi de concilier l'amour pour son père et sa gêne devant sa maladie et son humiliation.
Voilà pourquoi Elie quitte Constantinople, en septembre 1531, dès le décès de son père. Il s'enfuit, se cache et arrive à Venise.
Nous y voilà, en 1574. Elie est devenu « le Turquetto », et aux yeux de tous, y compris de sa femme et de sa fille, il est chrétien. Reconnu, admiré encore pour quelques années, pour l'extraordinaire profondeur de ses tableaux bibliques ou profanes, pour les regards sereins qu'il peint, consolateurs de la solitude, pour la paix pleine de compassion. Oui, le Turquetto est un maître ! Il a d'ailleurs été élevé à bonne école, celle du Titien.
C'est alors qu'il peint « L'homme au gant », qu'on attribuera au Titien. C'est alors aussi qu'il peint « La Cène »...tableau par lequel le scandale arrive. Il ne fait pas bon être Juif en pays chrétien au 16e siècle...

Ce roman à la gloire de l'art, cette histoire de la difficulté de cohabitation des religions, cette ode au regard m'a plongée dans le monde riche et rempli de contradictions et d'hypocrisie du 16e siècle. J'ai suivi avec intérêt la naissance d'une vocation et la fin d'une carrière.
Mais curieusement, je n'ai pas été « emportée ». C'est avec une certaine distance que j'ai parcouru la vie du Turquetto. Pourquoi ? Peut-être y avait-il trop d'informations, trop de personnages de tous bords, trop de débuts de descriptions psychologiques sans approfondissement...
Peut-être y gagnerais-je à le relire, plus tard. le 16e siècle m'attendra, tapi à l'ombre de ses doges, de ses ruelles malodorantes, du haut de sa magnificence, aussi.
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L'Art est un révélateur. Il rend visible l'invisible. Une fois de plus, j'en ai eu la preuve à travers ce roman, consacré à la peinture vénitienne de la fin du XVIe siècle. Prenant comme point de référence, une constatation scientifique au sujet d'un portrait du Titien, Metin Arditti recrée le parcours d'un juif naturellement doué pour le dessin, devenu le plus grand peintre de Venise, en se faisant passer pour un chrétien grec. Et donc, loin des clichés historiques, nous retrouvons ce monde fait d'apprentis, de maîtres, de commanditaires et d'esthètes. Un monde d'ambitions, de déceptions et de frustrations. Mais parfois, également de respect, d'amour et d'amitié.
Ce n'est pas pour rien que les premières victimes de tout pouvoir totalitaire sont toujours des intellectuels et des artistes… Ils font réfléchir en renvoyant à la société sa propre image : parfois complaisante, souvent critique, voire déformée. le rôle de l'artiste est donc non pas de servir la soupe au public mais bien de lui secouer les neurones. Ainsi la technique du Turquetto s'est-elle mise au service de l'Église et de la noblesse pendant des décennies, mais quand un certain événement se produit, elle devient son arme pour « tuer » son ennemi.
Le tout se double d'une réflexion sur le rapport des trois religions du Livre avec l'image, toujours conflictuelle.
Enfin, la série de portraits typés où les humbles ont une grandeur d'âme perdue par les nantis, est assez jouissive…
Par contre, l'historien d'art (désolé, déformation professionnelle) a fortement réagi en lisant (page 144) que « le plafond était orné d'une fresque immense qu'avait peinte Tiepolo ». Ce chapitre se déroule à « Venise juin 1576 » (page 141). Or, Giambattista Tiepolo, le peintre rococo, est né à Venise, le 5 mars 1696. Donc le lieu est bien exact ; par contre, l'époque est complètement erronée. Mais à part cet anachronisme pictural, ce roman est une excellente introduction à des lectures plus sérieuses sur le Titien, le Tintoret ou Véronèse.
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« Se pourrait-il qu'un tableau célèbre soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres De La Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait "le Turquetto" (le petit Turc) ? Metin Arditi s'est intéressé à ce personnage… »
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Et si L'Homme au gant, célèbre toile attribuée au Titien, grand maître de la peinture italienne du XVIe siècle, était en fait l'oeuvre d'un de ses élèves ; un jeune prodige qui connu un succès fulgurant avant de sombrer dans l'oubli, et que l'on surnommait le Turquetto ?
A partir de cette hypothèse, Metin Arditi retrace le parcours d'Elie Sorianos, juif né à Constantinople, qui très tôt, at malgré les interdictions de sa religion, se découvre une passion pour le dessin et des talents de portraitiste exceptionnels. Forcé de s'exiler à Venise, il devient élève du Titien qui le surnomme le Turquetto, « Petit Turc ». Quelques années plus tard, il est au sommet de sa gloire, sollicité par les grands noms de l'aristocratie et de l'Eglise. Mais ses origines juives sont découvertes et le scandale éclate…
Des marchés d'esclaves de Constantinople aux ateliers des grands peintres Vénitiens, Metin Arditi nous transporte dans cette époque de grand foisonnement culturel et artistique. Il dépeint notamment une société vénitienne avide d'éclat et de prestige dans laquelle règnent vanité, corruption et rivalités sociales et religieuses. Tant d'obstacles auxquels va se heurter la passion d'Elie pour son art, passion qui pourtant transcende les sociétés et les religions.
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Je n'ai pas apprécié ce livre. le fond de l'histoire semblait prometteur mais la vie des protagonistes ne m'a pas transportée, je suis sincèrement déçue.
Je l'ai lu sans aucun plaisir, je ne réitérerai pas avec un autre livre de l'auteur. J'espère que vous n'aurez pas ce sentiment, il s'agit de mon opinion personnel.
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