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Critique de Biviers


Conte "voyage" ancré dans l'histoire de l'Italie - du début du 20e siècle au confins des années 1980. Mimo, orphelin du père et "nain" (suite à une achondroplasie), sera envoyé à l'âge de 12 ans chez son "oncle" sculpteur qui va l'exploiter comme un esclave ce qui n'empêchera pas Mimo (de "Michelangelo"), après une vie en mode montagnes russes, de devenir un grand sculpteur. Son amie et "jumelle cosmique" Viola vient quant à elle d'une famille riche (qui aura son mot à dire dans la vie de Mimo), a une mémoire d'éléphant (elle souffre de hypermnésie) et ne rêve que de voler ([Mimo qui sculpte et Viola qui vole]).

Elle me tendit la main, et je la pris. Comme ça, franchissant d'un seul pas d'insondables abîmes de conventions, d'empêchements de classe. Viola me tendit la main et je la pris, un exploit dont personne ne parla jamais, une révolution muette. Viola me tendit la main et je la pris, et c'est à cet instant précis que je devins sculpteur. Je n'eus pas conscience du changement, bien sûr. Mais c'est à ce moment, de nos paumes alliées dans cette cabale de sous-bois et de chouettes, que me vint l'intuition qu'il y avait quelque chose à sculpter. (p. 96)

La construction du roman est "intéressante" : Mimo, qui a vécu les dernières années de sa vie dans une abbaye, est en train de mourir. Les chapitres consacrés à sa vie découlent de ses pensées que seul le lecteur peut "entendre" (il y aura toujours un va-et-vient entre les pensées du père supérieur Vincenzo et les pensées de Mimo qui fait défiler sa vie), même si, à mon sens, la dynamique que ce type de construction est censée procurer, s'essouffle rapidement.

Comme deux aimants (et pas "amants") Viola et Mimo ne cesseront de se rapprocher et se repousser en même temps... Tout le roman suit l'évolution de cette "liaison fatale". Autour de ces deux personnages clés, l'auteur fait graviter une myriade d'autres personnes qui passent dans la moulinette broyeuse de l'Histoire d'Italie, dans laquelle le Vatican ne joue pas le rôle le plus insignifiant (l'avènement de Mussolini, l'axe Berlin-Rome (et Tokyo), les "jeux" et ou les "silences" de l'Eglise - les papes Pie XI et 12...).
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