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Critique de belette2911


Lorsque j'avais entendu l'auteur parler de son roman à La Grande Librairie, il en parlait comme d'une histoire d'amour entre deux êtres qui ne pouvait s'aimer, car lui était pauvre et issu des basses classes, tandis qu'elle provenait d'une famille riche et située tout en haut de l'échelle.

M'attendant à lire une belle histoire d'amour tragique, de par cette impossibilité de s'aimer, je suis un peu tombée de haut en me retrouvant devant une histoire d'amitié entre Mimo (Michelangelo de son vrai prénom), jeune apprenti sculpteur, et Viola Orsini, fille de riche marquis.

Amitié ? Pourtant, dans l'émission, j'ai bien entendu que l'on parlait de Roméo et Juliette… Ou j'ai mal capté ou je n'ai rien compris.

Anybref, cette histoire d'amitié est tout de même belle, bien qu'elle ait eu des hauts et bas, lorsque nos deux protagonistes passèrent la barre des seize ans (et pas à cause des hormones). Après, leur amitié fut assez compliquée, faite de séparations, de retrouvailles, de trahison… Tels deux aimants, ils s'attirent et s'opposent, une fois qu'on les tourne dans l'autre sens.

Ce roman, c'est avant tout la rencontre entre deux enfants de 12 ans, deux destins que tout sépare, dans une Italie de 1916, où les filles ne sont pas censées étudier, aller à l'université et vivre en toute liberté (et encore plus chez les nobles). Pire, Viola est intelligente, fantasque et aime fréquenter le cimetière.

Quant à Mimo, qui voudrait être sculpteur, qui a du talent, mais une verticalité contrariée (il souffre d'achondroplasie, de nanisme), ce ne se sera pas facile d'aller contre tous afin de tenter de devenir quelqu'un et de sortir de sa classe, de sa pauvreté.

Ce roman, à l'écriture très agréable à lire, c'est aussi un petit morceau de l'Histoire, qui vient s'imbriquer dans la petite, puisque nous allons parler d'art, de religion et suivre la politique italienne, dont l'arrivée au pouvoir du fascisme et de Mussolini.

Quel comportement adopter face à la montée de la haine ? Ne pas entrer dans la danse avec eux et risquer de passer à côté de contrats juteux ? Mimo est assez passif, gagner de l'argent et sculpter lui importe plus que tout le reste (il ne sait pas ce qu'il arrivera plus tard, avec les lois des fascistes) et il n'a pas de scrupules à s'assoir à la table du diable, là où son amie Viola est plus virulente.

C'est Viola qui sauve les meubles, dans ce roman, tant son personne est solaire, intéressant, anticonformiste. J'ai trouvé dommage que l'auteur nous la change après ses seize ans, comme s'il n'avait plus trop su que faire d'elle.

Attention, Viola restera un personnage intéressant, plus que Mimo, qui m'a soulé à force de nous parler de ses virées dans les bars dans lesquels il buvait jusqu'à plus soif, jusqu'au black-out. Finalement, je l'ai plus souvent vu avec un verre d'alcool en main qu'avec ces ciseaux pour sculpter…

Ce roman était une promesse de vibrer toute entière en le lisant, notamment à force de lire les chroniques enjouées des blogueurs et blogueuses.

Ma lecture fut agréable, j'ai apprécié le voyage dans cette Italie, entre 1916 et les années 80, j'ai aimé la grande Histoire dans la petite (même si elle restera ténue), j'ai apprécié me retrouver avec un Mimo vieillissant (et les allusions à cette mystérieuse Pietà cachée), mais pour les vibrations, je repasserai.

Malgré tout, je ne bouderai pas mon plaisir, c'était une bonne lecture, dont j'attendais trop, ce qui n'est jamais bon…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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