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4,2

sur 4834 notes
Les impatientes par Djaïli amadou Amal.
Ramla, Handou, Safira.
Trois femmes, trois épouses à qui ont n'a cessé de répéter: Munyal (patience), et de surtout ne jamais l'oublier.
Ramla, jeune fille brillante, jolie, tout juste un bachelière, à réussi jusqu'à aujourd'hui d'éconduire les hommes intéressés par elle. C'était sans compter sur son oncle qui l'a promet à Alhadji Issa, un homme d'affaire cinquantenaire. le mariage parfait selon lui, qui rapportera beaucoup aux affaires de la famille. Quelques jours plus tard, la voilà marié, co-épouse de Safira.
« - soyez soumises à votre époux.
-soyez pour lui une esclave et il vous sera captif. »

Hindou, jeune et jolie, est promise à son cousin Moubarak , alcoolique vivant de débauche et mauvais plan. La jeune fille connue pour sa patience démesurée, devait apporter une stabilité à son mari et cousin.
« - À partir de maintenant, vous appartenez chacune à votre époux et lui devez une soumission total, instaurée par Allah. Sans sa permission, vous n'avez pas le droit... »

Safira est première épouse de Alhadji Issa. Aujourd'hui elle doit accepter l'arrivée de Ramla, la nouvelle épouse de son mari. En temps que première épouse, elle doit lui montrer le chemin pour satisfaire son mari, être comme des soeurs, comme mère et fille. Comment peut-on accepter cela après vingt-cinq ans de mariage? Safira ne manquera pas d'astuce pour défendre sa place Quand on aime, on est prêt à tout.

Prix Orange du livre- Afrique 2019 , prix Goncourt des lycéens 2020, fiction inspirée de faits réels, inspirée de jeunesses détruites au profits d'hommes, inspirée de mariages forcés, inspirée de la vie détruite des femmes, à qui on apprend juste à être une bonne épouse soumise.
L'auteure, nous fait découvrir la condition de des femmes du Sahel. Patience, voilà ce qu'on leur dis. Dans un pays où le viol d'un mari sur son épouse, où l'amour, n'existe pas. Ou l'intérêt de la famille passe avant celui de la femme. Les femmes sont soumises et non éduquer, voilà la réalité des chose et par son roman, Djaïli amadou Amal met en lumière afin que cela change. Les tabous sont levés, la nécessité est là. Les choses doivent changer et tout commence par ce roman.


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Du point de vue littéraire, ce roman n'est pas un grand livre, mais c'est un livre important.
"Munyal !", "Munyal !", "Patience !", "Patience !" sur tous les tons, pour toutes les occasions , toutes les circonstances "Munyal !", mais "Munyal !" rien que pour les femmes, ces chanceuses !
Ce sont elles qui obéissent, supportent, subissent l'injustice, essaient de faire bonne figure.
Trois femmes issues de la riche bourgeoisie commerçante du Cameroun, victimes de mariage forcé, de viol conjugal et de polygamie.
Mais ne sont-elles pas sur terre pour l'honneur de la famille, le plaisir et le contentement du mari qui a tous les droits sur elles ?
Coutume, patriarcat et religion ne laissent aucune place à leurs désirs et leurs aspirations, qui seront au mieux considérés comme des enfantillages, au pire comme diaboliques.
Sans oublier ce qu'il faut bien appeler la complicité des membres féminins de la famille.
L'auteur prend le risque de contredire celles qui préfèrent ne pas dénoncer pour ne pas stigmatiser l'homme noir.
C'est courageux...
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Djaïli Amadou Amal, avec une écriture magnifique, conte les destins de trois femmes camerounaises, Ramla, Safira et Hindou, soumises, patientes et prisonnières d'un système patriarcal abominable mais pourtant bien contemporain.
Même si parfois germent en elles l'impatience et la révolte, les pratiques inhumaines, comme la polygamie, le mariage forcé et les violences conjugales, sont si puissamment ancrées dans la culture et le système familial qu'elles anéantissent ces femmes inéluctablement.
La lecture est souvent douloureuse mais elle est aussi gracieuse et captivante.
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Trois récits de femmes dont deux jeunes filles contraintes à un mariage organisé par leur famille dans la tradition peule. Trois narrations pour dire l'horreur du mariage forcé et de la polygamie : violence, insécurité, répudiation etc...
Toute puissance masculine et du groupe qui exerce toutes les pressions sur la femme. Mention tragique du rôle des mères dans cette affaire...
Très bon choix du Goncourt des Lycéens !
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Le livre vient d'obtenir le prix Goncourt des lycéens après avoir obtenu le Prix Orange du livre en Afrique l'année dernière.
Largement inspiré par la vie de l'auteure, il nous donne un témoignage de poids sur la vie des femmes au Cameroun, mais qui pourrait se retrouver dans d'autres pays d'Afrique.

Roman choral à trois voix, il s'agit donc de trois femmes d'âge différent mais qui subissent toutes les trois le joug d'une société patriarcale et autoritaire.

Ramla, d'abord, qui doit renoncer à son amour pour un jeune de son âge afin de se conformer au choix de son père qui veut lui faire épouser un riche quinquagénaire déjà marié. Hindou, la jeune soeur de Ramla, va devoir quant à elle épouser son cousin Moubarak, qui va s'avérer être un tyran brutal alcoolique et drogué. Et enfin, Safira, la première épouse, qui va devenir la co-épouse de Ramla.
Safira va devenir ainsi la daada-saaré, la première épouse, qui a régné sur la maison sans partage pendant plus de vingt ans et qui doit masquer sa colère de voir arriver une jeune rivale, afin de "faire honneur à son mari".

Trois femmes qui doivent se conformer au précepte "munyal" c'est-à-dire la patience.. Patience il en faut en effet, pour renoncer à ses rêves, subir un mari non choisi et être cantonnée toute sa vie à des tâches domestiques.
Et que de violence subie! La violence exercée par le mari apparaît aux yeux de l'entourage comme "normale" et parfois la violence du père continue à s'exercer même après le mariage!

Djaïli Amadou Amal montre aussi très bien dans ce livre l'enfer de la polygamie et toutes les mesquineries que cela entraîne.
C'est un livre puissant qui évoque de façon dramatique la violence faite aux femmes et en cela il est universel malheureusement et c'est un tableau bouleversant de la société africaine de nos jours avec des femmes qui accèdent petit à petit à la culture, ainsi Safira va apprendre à lire et écrire et se "débrouiller" avec les dernières données technologiques dont elle peut disposer... mais il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes africaines puissent trouver leur place dans la société.

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Je savais ce que j'allais affronter en lisant ce livre. Et pourtant, j'ai lu ce livre en étant sidérée.... Ce sentiment de sidération a prévalu durant tout le livre. Sans répit.
Ce livre suit l'histoire de 3 femmes, ou plutôt 2 jeunes filles qui vont être mariées de force et une jeune femme qui va voir arriver une nouvelle épouse pour son mari désormais polygame.

"Merci Seigneur de ne pas m'avoir fait naître femme". C'est une prière répétée chaque matin par les hommes juifs ultraorthodoxes. Ca veut plutôt dire merci de ne pas être cette chose infâme qu'est une femme. Mais pourtant j'ai pensé à cette prière pendant le livre. Car clairement naître femme est une calamité dans ce nord Cameroun Peul musulman. Et sachant que naître femme est une calamité dans tant d'autres lieux, d'autres religions....
Ce livre est tristement choquant du début à la fin. le pire étant que je suis très pessimiste : pourquoi les hommes abandonneraient-ils leurs prérogatives ? En fait plus d'égalité hommes-femmes veut clairement dire que certains hommes vont devoir perdre leurs droits actuels.... vont devoir diminuer en fait....

Ce livre est un coup de poing, sans réel espoir.
Ce livre est nécessaire....
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Excellente
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Meilleur roman africaine pour les droits de jeunes filles
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Munyal. Sois patiente, endure, supporte, accepte tout, sois soumise à tout.

Dans « Les Impatientes », Djaïli Amadou Amal parle de la cause des femmes.



L'écriture est aussi sobre qu'impactante.

Avec une extrême pudeur, l'autrice nous donne à lire trois destins, trois regards de femmes, trois combats contre l'obscurantisme.

Ici, il est question de mariages forcés et précoces, de viols conjugaux, de polygamie.



Ramla a 17 ans. Elle est en terminale S. Elle aime Aminou. Il ne sera pas son époux. Elle doit épouser Alhadji Issa, l'homme le plus important de la ville. Pour son bien. Pour le bien de la famille. « Une rage impuissante et muette [l'] étrangle. L'envie de tout casser, de crier, de hurler », et pourtant, il faut accepter « la cage de luxe », il faut renoncer au rêve d'être pharmacienne.

Hindou est la petite soeur de Ramla. Elle se marie le même jour qu'elle. Elle doit épouser Moubarak, son cousin. Les violences physiques et psychologiques deviennent son quotidien derrière les murs de la concession. La douleur. L'humiliation. La solitude. La peur. L'étouffement.

Safira a 35 ans. Elle est la première femme d'Alhadji Issa. Elle doit accueillir Ramla, la jeune co-épouse, sans faire montre de ressentiment, comme si cette dernière n'était pas une rivale. Rancoeur, tristesse, hypocrisie et une seule obsession : protéger sa place dans la société et protéger l'avenir de ses enfants.



Ces trois femmes sont des combattantes. Elles vont chacune trouver un moyen d'échapper à ce qu'elles ne veulent pas, ou trouver un moyende préserver ce qui est important pour elles. Quoi qu'il en coûte.

« Les Impatientes » est un livre qui bouleverse, un coup de poing, une claque.
Djaïli Amadou Amal est une femme forte, solaire et porteuse d'espoir.
Son engagement est sans concession, sa parole sait manier les nuances : elle veut faire avancer les mentalités sans heurter – car qui heurte, perd.

Djaïli Amadou Amal n'est pas contre les hommes, elle veut avancer avec eux.
Djaïli Amadou Amal n'est pas contre la tradition, la tradition est le socle de l'identité et ne dit d'ailleurs pas qu'il faut marginaliser les filles.
Djaïli Amadou Amal est « une bonne Peule », très attachée à sa culture.
Djaïli Amadou Amal est musulmane , et pratique sa religion « avec ceux qui la pratique bien »
Djaïli Amadou Amal est une combattante, dont l'arme principale est l'éducation, la parole et l'écriture.

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Djaïli Amadou nous emmène dans le « gynécée » du peuple Peule et nous fait découvrir la vie des femmes qui y sont « enfermées ». Les hommes, pour la plupart, sont polygames.

Le peuple Peule vit dans des « concessions » « Entourée d'une enceinte de très hauts murs, qui empêchent de voir à l'intérieur, elle abrite le domaine de mon père. Les visiteurs n'y pénètrent pas ; ils sont reçus à l'entrée dans un vestibule que, dans la tradition de l'hospitalité peule, nous nommons le zawleru. Derrière s'ouvre un espace immense dans lequel se dressent plusieurs bâtiments : d'abord l'imposante villa de mon père, l'homme de la famille, puis le hangar, une sorte de portique sous lequel on reçoit les invités, enfin les habitations des épouses où les hommes ne pénètrent pas. Pour parler à son mari, une épouse ne peut passer que par la coépouse dont c'est le tour. »

« Mes cinq oncles habitent dans le même quartier. Aussi, nous n'avons pas une mais six concessions. Et, si nous ajoutons à la trentaine d'enfants de mon père ceux de toute la famille réunie, nous sommes facilement plus de quatre-vingt enfants.  »

« Nous, les filles, vivons avec nos mères respectives pendant que nos frères ont leurs propres chambres à l'extérieur des appartements maternels dès la préadolescence. Et, bien sûr, filles et garçons ne font que se croiser, s'adressant à peine la parole. »

Ce livre débute par le sermon donné à Hindou et à Ramla, demi-soeur de la première, sur leur conduite à tenir juste avant leur mariage.

Comme le dit si bien Djaïli Amadou, les enfants sont élevées par les femmes. le changement ne se fera pas si elle ne s'unissent pas. Les filles se marient sur ordre de leur père. Elles n'ont pas leur mot à dire. Les mères acceptent que leurs filles ne puissent pas faire d'études, n'aient pas de carrière et soient mariées contre leur gré, car elles ont peur de redescendre dans l'estime de leur époux ou d'être écartée par la Première Epouse et enfin, d'être répudiées.

Djaïli Amadou dénonce cette vie où peu de filles échappent à cet enfermement. Elle dénonce la jalousie et la haine que les épouses ont les unes envers les autres et la lâcheté des hommes. Mais qui les met au monde et les élèves ? Bien sûr les choses commencent à changer, mais tant que les femmes ne s'allient pas pour y mettre fin, ce sera encore long pour qu'elles puissent acquérir la Liberté.

Les Impatientes sont celles qui n'acceptent pas et se révoltent. Oui, mais à quel prix ?

A lire, à lire et à lire encore… Pour que les choses changent.
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