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Ce livre est absolument exceptionnel et nécessaire pour mieux comprendre la chute de l'URSS. de nombreux témoignages y sont rapportés concernant le service militaire, les conditions de vie déplorables, le travail de forçat même pour celles et ceux qui n'étaient pas au goulag. Certains passages sont très difficiles mais je vous recommande vivement de lire ce livre surtout si vous vous intéressez à l'histoire de la Russie.
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On pourrait reprocher à la fin de l'homme rouge de n'être qu'un catalogue de témoignages.
On pourrait reprocher à Svetlana Alexievitch son effacement, et sa non-interprétation des faits.
Mais ce serait passer à côté du dessein de l'auteure : Donner la parole aux « sans-voix », recueillir les témoignages des hommes et des femmes qui ont vécu sous le régime soviétique, ont assisté à sa chute et vu l'émergence d'un capitalisme froid et sans limite.
Recueillir la parole avant qu'elle s'éteigne, qu'elle ne soit plus audible, compréhensible. A charge aux historiens futurs d'en faire matière à interprétation.
Une suite donc de témoignages qui donne à ce livre un rythme envoutant, jusqu'à l'écoeurement parfois. On voudrait le laisser et il nous happe ! Partagée que nous sommes entre des sentiments contraires : Tout n'est qu'une question de point de vue. La Vérité, l'Unique, n'existe pas ! Il y a celle des "homo sovieticus" (victimes ou bourreaux, parfois même les deux), celle des nouvelles générations enivrées par le consumérisme (riches ou pauvres, élus ou exclus) et celle des réfractaires qui cultivent le souvenir d'un esprit soviétique. Mirage identitaire.

Certains conflits sont proches de nous et encore actuels (les tensions au Caucase entre les différentes ethnies, la situation des émigrés qui ont fuit les conflits pour la Russie...), ce qui n'en rend ce livre que plus intéressant, poignant, voire même inquiétant.
Une lecture dont on ne sort pas indemne, qui laisse le sentiment que l'histoire sera amenée à se répéter, si les gouvernements, sous couvert de la mondialisation, continuent d'ignorer ou d'orchestrer les crises identitaires des peuples.

Une chose aussi frappe les esprits, c'est le sort des femmes et des enfants. Victimes tout autant du régime soviétique que les hommes, les femmes subissent de plein fouet la violence des hommes, portent souvent à bout de bras un mari, un père, un frère blessés, traumatisés par la guerre et les enfants qui, bien souvent, ne connaissent que la violence et la peur. Ce qui ne veut pas dire que l'amour n'est pas présent, au contraire, il est dans chaque témoignage, dans chaque aspiration, même dans les pires situations.

Dans les cuisines soviétiques, on parle de violence, de faim, de mort, on boit à outrance, passionnément, désespérément, on rit et on pleure, mais on finit toujours par parler d'amour...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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À la faveur d'un excellent Podcast de France Culture rediffusant une adaptation théâtrale de ce recueil de témoignages, je me suis souvenue d'avoir lu ce livre de Svetlana Alexievitch, La Fin de l'homme rouge, sous-titré « ou le temps de désenchantement ».
Je n'en ai cependant gardé aucune note de lecture et le regrette aujourd'hui.

Pendant quarante ans, Svetlana Alexievitch a parcouru l'ancienne URSS et enregistré des centaines de témoignages auprès de celles et ceux qui avaient totalement adhéré à l'idéal soviétique ou, au contraire, qui avaient connu les Goulags. Elle nous propose un véritable choeur de solistes ou chaque voix se donne à lire ou à entendre : des voix de survivants et de bourreaux, des voix de victimes, des voix d'intellectuels, de dissidents, de soldats, d'ouvriers, de « zombis »…
La grande Histoire est revisitée par le prisme de l'intime à travers une polyphonie émouvante, poignante, horrible, choquante, toujours profondément humaine. Ce livre est présenté comme « la petite histoire d'une grande utopie »… C'est comme un devoir de mémoire, car les manuels et les archives officielles ne peuvent pas raconter ces bribes de vies, ces réalités uniques et exemplaires.

J'ai eu ce livre entre les mains peu de temps après sa sortie.
Je garde le souvenir d'une lecture difficile, d'un défilé de personnages, ambivalents, certains très attachants, d'autres repoussants. Les évènements décrits m'étaient étrangers, lointains, mise à part la catastrophe de Tchernobyl ; dans les années 1990, je ne m'intéressais pas vraiment à la chute de l'Union Soviétique, même si j'ai connu une période studieuse, autour de l'oeuvre de Soljenitsyne, qui m'a particulièrement marquée à la fin des années 1970 ou au début des années 1980…
De La Fin de l'homme rouge, je me souviens de détails, d'allusions qui me paraissaient surréalistes, de récits particulièrement dérangeants. Dans les détails, il y a l'ouverture du premier McDonald's, la découverte d'objets qui, dans les pays capitalistes, font partie du quotidien… Dans les souvenirs plus choquants, il y a le les Goulags, les traumatismes des survivants, des récits de l'indicible… Il y a aussi l'obéissance aveugle au Parti…
Svetlana Alexievitch ne porte aucun jugement, elle recueille et transmet, tout simplement ; c'est donc forcément brutal, surtout sorti du contexte.

L'homme rouge est un être complexe, communiste sans doute, mais combien d'habitants de l'Union Soviétique ont subi le système sans avoir pris part à l'écriture de l'Histoire. Faut-il être ou avoir été soviétique pour comprendre ? Y-a-t-il un « homo sovieticus » ? Svetlana Alexievitch a été élevée dans cette idéologie.
Je retiens une impression de grande souffrance, de grand bouillonnement et toujours une certaine ambivalence. Je n'ai pas la connaissance socio-politique pour associer cette lecture à l'Histoire de l'Union Soviétique ou à la situation politique actuelle de la Russie et il me manque indéniablement des clés de lecture… : empire tsariste, révolution bolchevique, chute de l'Union Soviétique… aujourd'hui Poutine…
L'homme rouge est un exilé, égaré dans un monde qu'il ne reconnaît pas.

Un livre difficile, très difficile.
Une grande impression de malaise.
Une lecture intense.


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Quels que soient les récits, les témoignages lus précédemment tant sur les périodes soviétiques qu'actuelles, cependant chacun de ceux contenus dans celui-ci nous bouleverse humainement profondément.
J'ai été atterrée par certains à la limite du soutenable.
Que de telles violences, de telles horreurs aient pu être exercées par des êtres humains et subies par d'autres paraissent inconcevables et pourtant...
Certains récits, certains faits précis m'ont réellement atteinte, je l'avoue.
Cependant- et cela rejoint nombre de récits ou lectures d'auteurs russes contemporains lus ces dernières années- il ne semble pas que la "nouvelle" société russe actuelle apparaisse plus vivable...
Malgré toute la difficulté à lire ces récits en raison de leurs "charges" émotionnelles qui nous atteignent profondément , je ne peux qu'engager tous ceux qui s'intéressent à cet immense pays à le lire.

Déchirant mais nécessaire.
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Je ne pense pas ajouter une énième critique à celles déjà en ligne , très pertinentes et qui m'ont toutes fort intéressées . Je voudrais ajouter, seulement, que c'est un livre à lire absolument en ce moment ,comme je viens d'ailleurs de le faire ! Il nous aide à comprendre notre époque ,la Russie ,bien sûr, laquelle est actuellement sur le devant de la scène, en Ukraine ,pour les raisons que chacun sait .Mais après ces témoignages j'ai un peu compris ce qu'était" l'homo soviéticus" ,l'homme rouge, décrit par Svetlana Alexievitch , les Russes qu'ils ne faut pas confondre avec leurs dirigeants .
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Une impressionnante collection de témoignages remis en forme et triés par l'auteur, tous aussi émouvants les uns que les autres . le travail force le respect, mais la somme de tristesse, de résignation et de pessimisme sur nos semblables qui en ressort, est si déprimante que je m'y suis repris en deux fois pour en venir à bout. Il faut dire aussi que le livre est long, et que la litanie de ces témoignages est oppressante. Mais comment vouloir en supprimer un seul?. Je me suis aussi étonné de n'avoir qu'aussi peu de souvenir des couvertures médiatiques de toutes les atrocités évoquées, me promettant de consacrer une prochaine lecture à l'histoire de l'URSS. Si seulement un livre pouvait changer les choses …. malheureusement « même pas en rêve », je crains, même écrit par un prix Nobel..
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Après la fin de l'U.R.S.S, après la pérestroïka, que reste-il de l'homme rouge, l'homme soviétique, si tant est qu'il ait jamais existé… ? voilà une question politique, philosophique et morale à laquelle Svetlana Alexievitch tente d'apporter une réponse.

À sa manière, en écoutant, en retranscrivant les témoignages des gens, leurs histoires pour tenter de comprendre l'Histoire.

Mais la vérité n'est pas une, elle est mouvante d'un individu à l'autre, d'une époque à l'autre. Insaisissable mais en écoutant suffisamment on peut entendre certaines choses…

Que certains regrettent Staline, d'autres non. Qu'il y a des nostalgiques de la grandeur de la Patrie et d'une certaine idée de l'homme.

Que pour certains la pénurie des produits pendant la période soviétique n'était pas si importante par rapport aux discussions politiques dans les cuisines face à cette époque post-communiste consacrant le dieu l'argent.

Que la chute du communisme s'est faite entre pessimisme et espoir. Que les grands gagnants du nouveau capitalisme sont les plus malins pour certains, les plus malhonnêtes pour d'autres.

Que les épreuves, les malheurs, les drames et les deuils ont d'autres causes mais que sous une forme ou une autre, la souffrance est là comme collée au peuple russe.

Que l'homme rouge est une espèce en voie de disparition mais que l'homme qui l'a suivi ne vaut pas mieux que son prédécesseur.

Que la vérité comme souvent fait mal, elle rappelle que les utopies sont finies, mais pas les souffrances des hommes.

Un livre éclairant, tragique et magnifique. Un coup de coeur, encore une fois, pour Svetlana Alexievitch.
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A partir d'interviews, Svetlana Alexievitch reconstitue l'histoire de l'Homo Sovieticus de 1991 à 2011. Morceaux de vie qui racontent l'histoire d'un peuple, du communisme au capitalisme avec ses luttes qui n'ont abouti qu'à plus de répression et de pauvreté. "Nous ici , on continue à vivre comme on a toujours vécu. Sous le socialisme, sous le capitalisme...Pour nous, les blancs et les rouges, c'est du pareil au même. Faut tenir jusqu'au printemps. Planter les patates..."
J'ai suivi ces témoignages avec d'autant plus d'émotions que j'avais vu au théâtre la représentation qu'en avait faite Emmanuel Meirieu ( à cette époque où les théâtres accueillaient encore comédiens et public...). Tous ces gens avaient un nom, un visage, leurs souffrances, leur incompréhension des événements, leur rêve de gloire devenaient les miens.
Prix Nobel de littérature 2015.
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Svetlana Alexievitch est une journaliste et écrivain née en Ukraine en 1948. Depuis les années 80, elle étudie et tente d'analyser, au travers de ses ouvrages, l'URSS et sa mémoire. le 26 décembre 1991, la dissolution de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques est prononcée. Dès lors, la mort de l'Homo sovieticus est signée et l'évolution de son espèce apparaît incertaine avec la nouvelle expérimentation du capitalisme. Deux décennies se sont écoulées et que connaît-t-on vraiment de la Russie, du Tadjikistan, de la Sibérie, de tous ces pays unis par un Parti et subitement éparpillés ? Mais surtout, que sait-on de leurs femmes et de leurs hommes ? Dans La fin de l'homme rouge, l'auteur décide de leur donner la parole et ce ne sont pas les archives ni les recherches historiques qui alimentent le propos, mais les émotions et les souvenirs qui nous frappent très fort et viennent apporter tout un nouvel angle à notre vision des choses...

Ici, on ne vous donnera pas un cours d'histoire, on ne tentera pas de vous retracer de manière neutre les grandes dates et événements qui ont construits, alimentés et signés la fin de ces républiques fédérées. Stevlana rencontre ces êtres qui témoignent, longuement ou par bribes, et qui en nous racontant ce qui a été ou fût leur quotidien pendant l'Union soviétique, juste après sa fin ou leur vie en 2012, nous en disent plus que ce que n'importe quel manuel avait pu m'apprendre jusqu'à aujourd'hui. le parti-pris de l'auteur est de faire parler de cette utopie, de cet idéal, de cette catastrophe selon les voix, en évoquant les souvenirs d'une enfance, de plats, de musique, de paysages, d'habitudes, la peur, la haine, le ressentiment, tous les sens et les sentiments propre à notre espèce pour tenter d'en dégager une approche plus humaine et moins factuelle. Comme l'auteur l'explique : "Je pose des questions non sur le socialisme, mais sur l'amour, la jalousie, l'enfance, la vieillesse. Sur la musique, les danses, les coupes de cheveux. Sur les milliers de détails d'une vie qui a disparu. C'est la seule façon d'insérer la catastrophe dans un cadre familier et d'essayer de raconter quelque chose. de deviner quelque chose...L'histoire ne s'intéresse qu'aux faits, les émotions, elles, restent toujours en marge. Ce n'est pas l'usage de les laisser entrer dans l'histoire. Moi, je regarde le monde avec les yeux d'une littéraire et non d'une historienne."

C'est ce passage du livre (lu en quatrième de couverture tout d'abord), qui a retenu toute mon attention. J'ai un Master 2 d'Histoire, cette discipline m'a toujours passionnée depuis l'enfance. Autant vous dire que j'ai toujours lu énormément d'ouvrages plus ou moins académiques à ce sujet, sur des époques et thématiques diverses. Comme j'ai déjà pu l'évoquer dans mon article sur Limonov, les pays de l'Est et la Guerre froide ont fait partie des champs d'étude que j'ai beaucoup creusés. Mais au-delà d'extraits de biographie, je n'avais jusque là pas lu d'ouvrages de ce genre, prenant le parti d'interroger des inconnus et d'écouter leurs pensées sur cette drôle d'époque.

Et l'exercice est fascinant. C'est un ouvrage sublime que signe Stevlana Alexievitch. Scindé en deux parties historiques (1991-2001 et 2002-2012) et dix grandes histoires ou plutôt thématiques, cette polyphonie de voix qui s'enchaînent m'a emportée, m'a arrachée des larmes, m'a même - je l'avoue - fait passer de très mauvaises nuits. Car je ne vous mentirai pas. Cet ouvrage est passionnant pour toute la richesse des témoignages qu'il offre mais certains passages sont extrêmement durs à lire. Il y a des histoires qui sont proprement horribles et, je vous l'assure, vous font fortement douter de l'humanité de certains êtres. Ce livre est globalement triste. La Russie, ce qu'on en voit dans les médias, c'est une minorité d'oligarques qui s'enrichissent, le nationalisme montant, le pays qui tient tout le monde et peut taper du poing sur la table parce qu'il a les moyens de couper le gaz s'il le veut à pas mal de personnes en Europe, c'est Poutine qui dit qu'il ira trouver les terroristes Tchétchènes jusque dans les chiottes. C'est vrai tout ça. Mais c'est bien plus compliqué que ça.

C'est toute une population qui même si elle a été mise dans les camps staliniens, a vu ses parents emportés en pleine nuit par la police, dénoncés par des voisins qui convoitaient les 3m² supplémentaires de leur chambre dans l'appartement communautaire, a vu des exécutions, des enfants mourir de faim sous ses yeux, des hommes torturés à mort, et tant d'autres horreurs, regrette l'URSS et le communisme. Une population qui voudrait fusiller ces nouveaux riches. Des êtres qui ne comprennent plus le monde où ils vivent. Où ils n'ont plus leur place. Où avec leur salaire ils ne peuvent manger que des pommes de terre et voient les hommes âgés décorés de tous les grades de l'armée soviétique mendier un morceau de pain dans la rue. Ce sont des personnes qui hier encore étaient tous frères et soeurs soviétiques, partageaient tout, vivaient en harmonie avec leurs différentes coutumes et qui du jour au lendemain s'entre-tuent parce que l'un est Arménien et l'autre Azerbaïdjanais...

Je ne peux pas résumer 540 pages de vécus et de témoignages différents en un article. Mais tout ce que je peux vous dire, c'est que cette lecture, bien que difficile et poignante, m'a beaucoup apportée et qu'elle a l'honneur de mettre en avant ceux que l'on entend jamais. Point besoin d'être en accord avec ce qu'ils disent, ils ne sont même pas d'accord entre eux. Mais si vous voulez en savoir plus sur la vie de ces ex pays de l'Union soviétique, je ne peux que vous recommander cette lecture. L'auteur nous emmène avec elle dans ces histoires, dans ces souvenirs, et sans prétention, elle les partage avec nous. Pour faire vivre ces voix qui autrement n'auraient jamais pu être mentionnées. Mais ce livre, c'est aussi l'interrogation sur le sens et l'enseignement de l'Histoire, ses évolutions, ses perceptions selon que l'on est vainqueur ou vaincu. Car après tout, "L'histoire, c'est la vie des idées. Elle n'est pas écrite par les gens, mais par l'époque."

Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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La fin de l'homme rouge est un livre émouvant, poignant sur les désillusions du régime soviétique et qui nous permet de mieux comprendre le règne actuel de Poutine. Avant de lire ce livre je n'étais plus communiste depuis l'invasion de la Tchécoslovaquie mais ces témoignages m'ont tout de même mis très mal à l'aise par rapport à ce que j'ai cru il y a longtemps.
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