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(01/01/1886)
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LES CHEMINEES


Pensives — sur les toits comme des Sphinx penchées —
Profilant dans le ciel leurs noires ossatures —
Elles dévoilent les choses les mieux cachées.

Elles geignent — tremblant ainsi que les mâtures
D’un navire qui vogue au hasard de l’orage —
Avec leurs longs tuyaux, plantés sur les toitures.

Par les sombres minuits, plus d’une fait naufrage
Sous la bourrasque — et va se perdre dans la rue,
Quand siffle la tempête et que le vent fait rage.

Et lorsque en blancs flocons la neige tombe drue —
Seules, émergeant des couches, les Cheminées
Esquissent leurs tuyaux dans la lumière crue.

Elles passent, alors, d’hivernales journées,
Secouant dans les airs leurs panaches splendides,
Au-dessus des maisons du froid abandonnées.

Mais, sur les toits plus bas, leurs spirales morbides
Font craindre un foyer triste, où sanglotent les mères,
Devant les doux berceaux, qui demain seront vides.

Ainsi, j’apprends où sont les souffrances amères,
En regardant au ciel s’envoler les fumées
Que disperse le vent, gloires, bonheurs... Chimères !

Et je vois, par les toits, dans les maisons fermées.
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GENNEVILLIERS


C’est ici que Paris déverse ses eaux sales...

Il semble que la boue a déteint sur les cieux,
Et les nuages font des flaques colossales,
Comme sur la route où s’embourbent les essieux
Des tombereaux, chargés de moellons et de briques.

Le soleil s’est lassé d’éclairer ce ciel, gris
De la fumée opaque aux faîtes des fabriques,
Qui bornent l’horizon du côté de Paris.

Vers Argenteuil, pays des moulins minuscules,
S’étagent des carrés de maigres échalas
Condamnés, sous le poids d’éternels crépuscules,
À fournir les marchés d’acides chasselas.

Les récoltes ont là d’impossibles genèses ;
Les paysans y sont plutôt des égoutiers,
Arrachant, par l’engrais, des légumes obèses
D’un sol à qui la Lune a caché ses quartiers,
Et pour qui le Soleil n’a pas eu de lumière.

Sur les maisons, des toits de tuiles « vermillon... »

C’est la campagne, mais sans chaume et sans chaumière,
Sans la moindre alouette ou le moindre grillon.

Une chèvre — au piquet — broute l’herbe râpée ;
Des vieilles meurt-de-faim cherchent des pissenlits ;

Des gamines — pas plus hautes qu’une poupée —
Dans les meules de paille humide ont fait leurs lits
Auprès de leurs amants de dix ans, dont les hottes
Sont pleines de « mouron pour les petits oiseaux. »

Là, des feuilles de choux, des fanes de carottes
Jaunissent sur le bord d’un champ ; quelques roseaux
Sa lamentent aux vents, parmi les eaux croupies,
Tandis que, sous le ciel, qui semble de la chair,
Où les nuages bas appliquent des charpies,

Chaque arbre a l’air d’un long balai, debout, dans l’air.
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