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Citations sur La guerre des anges (17)

J’aimerais être simple comme les grenouilles dans les mares/regarder de loin les bateaux prendre le large/un beau matin./Mon Dieu, laisse-moi me reposer un peu./Je veux inexister sans sursauter,/me diluer dans l’air liquide distillé par l’aube./Mon Dieu, laisse-moi être la brise qui agite en cet instant/le feuillage des palmiers,/la brise qui a soufflé/et qui déjà ne souffle plus.
Eu queria ser simples como as rãs nos charcos/ver de longe partirem os barcos/numa manhã qualquer./Meu Deus, deixa-me repousar um pouco./Quero inexistir-me sem sobressalto,/diluir-me no ar líquido que a manhã destila./Meu Deus, deixa-me ser a brisa que agita neste instante/as folhas das palmeiras,/a brisa que houve/e já não há.
Lidia do Carmo Ferreira
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Nous revenons toujours dans les endroits où nous avons aimé la vie. Et ce n'est qu'alors que nous comprenons que tout ce que nous avons aimé ne reviendra jamais plus. L'amour est simple, et le temps dévore les choses simples.
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- Il est de batailles qu’il ne sert à rien de gagner et d’autres qu’il vaut mieux perdre.
- Que veux-tu dire?
- En Angola, il sera peut-être possible de renverser le régime, mais ça ne changera rien. Ici, au contraire, nous pourrons peut-être perdre cette bataille. Mais après notre défaite, crois-moi, plus rien ne sera plus comme avant. Même vaincus, nous aurons gagné.
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Nous autres, Angolais, nous sommes des optimistes. Les pessimistes se sont déjà tous suicidés. (Après quoi il redevient grave.) Le pessimisme est un luxe des pays heureux.
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C’était un noir avec une âme de blanc,
il disait à tout, oui monsieur, vous avez raison monsieur,
il voulait seulement travailler
mais on exigeait qu’il présente bien,
oui monsieur, vous avez raison monsieur,
(il avait une patience infinie).
C’était un noir qui connaissait sa place,
oui monsieur, oui monsieur,
chez lui son fils avait le ventre vide
et lui, oui monsieur, vous avez raison, monsieur,
sa femme est morte d’une balle perdue
et lui, c’est la vie, monsieur, notre vie,
son père est mort à force de boire
et lui toujours, oui monsieur, vous avez raison, monsieur,
son fils est mort de faim
et alors un jour le noir est devenu fou
il a changé d’attitude, il a changé de nom,
assez souffert
maintenant je suis Zumbi, je suis Xangô, je suis Lampiao
maintenant je sais où est ma place
oui, monsieur, c’est au milieu de ce combat,
ma place est sur le Morro da Barriga.
Et si vous êtes l’éléphant et si je suis la fourmi
ça ne m’empêchera pas de vous dire
je n’ai pas peur
j’ai perdu toute crainte
je suis noir, oui, je connais ma couleur,
la couleur de votre peur, monsieur,
mais mon âme est verte, bleu outre-mer
je connais ma place,
cette terre adorée
parmi milles autres, c’est toi ô Brésil,
Ô patrie bien-aimée! Des enfants de cette terre douce mère,
Patrie bien-aimée, mon Brésil.
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- c’est nous qui payons les armes et les instructions, mec, et ce qui se passe ici,dans cette ville, c’est une guerre. Une guerre, parfaitement, tu captes ?! Vous avez une idée du nombre de personnes qui meurent chaque année dans les favelas de Rio ?
- [...]
- Huit milles, mec. Huit milles personnes, plus de vingt-deux par jour, tu captes ?!
Euclides s’interpose:
- quand vous dites nous, vous parlez de qui, Jararaca, des trafiquants?
- Je suis un trafiquant, l’interrompt sèchement l’autre, parce que mon peuple est réduit en esclavage par le système.[...]
Jararaca l’ignore:
- Celui qui naît dans une favela n’a pas le choix. Ou il entre dans le mouvement et il meurt jeune, mais en homme libre, ou il devient vieux sans jamais cesser d’être un esclave, tu captes ?
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Ce que je veux dire, c’est qu’au Brésil l’esclavage a été officiellement aboli et, attention, seulement à la fin du XIXème siècle, mais que dans la pratique un système ressemblant à l’apartheid prévaut jusqu’à aujourd’hui.
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Il le trouva tout seul à une table, en train de se consumer dans cette lumière veloutée qui descend au crépuscule uniquement dans certains endroits comme la vieille brasserie et qui rend toute chose triste - des “oublioirs”, comme les appelait la poétesse Lidia do Carmo Ferreira, car les gens se rassemblent dans ces endroits-là à cette heure pour oublier l’horreur du présent.
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En revanche, il se souvient de Jararaca en train de discourir:
- un bandit, indéniablement. ça a toujours été clair pour moi. Un type capable de crimes horribles et qui se sert d’idées empruntées à d’autres pour essayer de les justifier. Mais comme il parlait, mon Dieu! Il n’avait rien en sa faveur en dehors de cette énergie puissante, extraordinaire. Je pense que c’est ce qu’on appelle le charisme.
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Ce qu’il voulait dire, c’est qu’il menait cette vie-là pour s’enrichir (un objectif honnête) et non dans le but absurde de soulever les masses populaires et de prendre la tête d’une révolte armée.
“ Dans ce pays, avait-il dit, un noir avec du fric devient un blanc. Oublie cette histoire de guerre des races, mec, tu es noir seulement si tu le veux bien.”
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