J'ai bien aimé ces deux textes, qui s'apparentent davantage à de mini-romans qu'à de longues nouvelles.
Dans les deux parties, les sentiments et réactions des personnages sont fins, très subtils et bien décrits. On sent bien l'inspiration de l'amour courtois du Moyen-âge, ce qui est original pour l'époque et surprenant de la part de cet auteur.
Je suis perplexe quant à l'apposition de ces deux textes. Certes, ils sont complémentaires dans la mesure où ils décrivent pratiquement la même situation mais d'un différent point de vue. J'aurais préféré alors que cela soit plus franc et que cela raconte la même histoire du point de vue d'un autre personnage, ce qui aurait pu apporter des précisions ou un regard nouveau. Ou alors, parler d'autre chose, d'une situation tout à fait différente. C'est à la fois trop et trop peu pour parfaitement bien fonctionner ensemble, juste assez pour qu'on mélange les deux situations mais pas assez pour qu'elles s'enrichissent l'une-l'autre.
Néanmoins, ces deux textes pris séparément sont très bons, élégants et bien écrits.
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Georges s'habilla en toute hâte ; il lui tardait de s'excuser auprès de Mme Rose et de la remercier.
«Elle m'a semblé jolie, reprit-il tout en bouclant le vaste pantalon de Canada.
— Jolie ! s'écria le pêcheur avec l'expression du dédain le plus marqué... Jolie ! en voilà une idée ! mais vous ne l'avez donc pas vue ? Il y a de jolies filles dans le pays : la Louison, la Catherine, la Pierrette ; mais Mme Rose ! elle leur ressemble comme un pied d'œillet à un brin d'oseille !
— Diable !
— Ah ! vous riez ! C'est peut-être parce que je l'aime ; mais je m'imagine que les reines des contes de fée devaient être faites comme Mme Rose... Il faut que l'eau de la rivière vous ait aveuglé pour dire de Mme Rose qu'elle vous a semblé jolie !»