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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce n'est pas la Ligue de Justice.
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Ce tome contient une histoire qui s'apprécie mieux avec une connaissance des grands événements de l'univers partagé Marvel, et une idée des principales caractéristiques des superhéros de l'éditeur DC Comics. Il regroupe les 7 épisodes de la minisérie, ainsi que le numéro Heroes Return, initialement parus en 2021, tous écrits par Jason Aaron, alors également scénariste de la série Avengers. Les épisodes ont été dessinés par Ed McGuinness avec encrage de Mark Morales pour l'épisode 1, pour Heroes Return, et les histoires de fin de chaque épisode, par Dale Keown avec l'aide de Carlos Magno et l'encrage de Scott Hanna et Magno pour le numéro 2, par Federico Vicentini pour le numéro 3, par James Stokoe pour le 4, par R.M. Guéra pour le 5, par Erica d'Urso pour le 6, et par Aaron Kuder pour le 7. Les coloristes sont Matthew Wilson (1, Heroes Rturn), Edgar Delgado (2), Matt Mila (3), James Stokoe (4), Giulia Brusco (5), Jason Keith (6), Dean White (7). le tome comprend également les couvertures originales qui ont été réalisées par Leinil Francis Yu, ainsi que 33 couvertures variantes, la plupart très réussies.

Eric Brooks ne comprend toujours pas comment ou pourquoi il s'est réveillé il y a deux semaines dans un taudis à Londres, couvert de sang séché. Ni aucun souvenir de comment il avait pu se retrouver là. Il avait essayé de joindre la Montagne des Avengers : aucune réponse, et pour cause, il n'y a plus de Montagne des Avengers. Au temps présent, il se trouve dans Los Angeles Est, sur le trajet qu'emprunte Robbie Reyes pour aller au lycée à vélo. Il l'interpelle pour savoir où il peut trouver Ghost Rider, et l'adolescent lui répond qu'il ne connaît pas cette drogue. Brooks est toujours aussi perdu : il n'y a pas d'Avengers dans ce monde, il n'y a même pas de vampires. Et Phil Coulson est le président des États-Unis. Plusieurs jours plus tard, Doctor Doom attaque la Maison Blanche à Washington, en ayant pris soin d'activer auparavant le joyau de Cittorak, ce qui fait de lui Doctor Juggernaut. Il ne s'écoule pas longtemps avent que Hyperion (Mark Milton) ne descende du ciel et lui assène un énorme coup de poing en pleine face. le combat s'engage et Hyperion finit par déchaîner sa vision atomique sur Doctor Juggernaut en pleine face.

Au Capitol, Nighthawk (Kyle Richmond) pénètre dans le bâtiment pour venir au secours des sénateurs détenus en otage par Venom et Black Skull. de son côté, Dr. Spectrum (le colonel Jospeh Ledger) quitte le Pentagone et informe ses supérieurs qu'il se dirige vers l'espace pour aller à la rencontre d'un vaisseau inconnu qui vient de passer à côté de Mars. Jennifer Walters est une brillante avocate à Los Angeles. Bruce Banner a été banni dans la prison qui se trouve dans la Zone Négative. Carole Danvers est une pilote d'avion dans l'armée, ayant du mal à se conformer aux ordres. Elle n'a jamais été nommée capitaine. Tony Stark n'a jamais reçu de shrapnel au niveau du coeur. La nation du Wakanda n'existe pas sur la carte et n'est qu'une légende. le pouvoir d'Iron Fist n'est jamais descendu des montagnes du Tibet. Il est probable que le responsable de cet état du monde n'a eu qu'à empêcher une seule chose.

Jason Aaron a commencé à écrire les aventures des Avengers en 2018, avec une équipe à la composition un peu étrange (Blade ?), donnant l'impression d'avoir comme objectif assigné de mettre en valeur un élément particulier de l'univers partagé Marvel par histoire : les Célestes, les vampires, la guerre des Royaumes, Ghost Rider, Phoenix, tout en instaurant le fait qu'il y a eu une équipe des Avengers depuis l'aube de l'humanité, et peut-être même avant. Avec cet événement, il met en valeur une année éditoriale 1996/1997 très particulière quand Marvel avait externalisé une partie de ses superhéros à Jim Lee et Rob Liefeld. Dans le même temps, le premier épisode établit clairement qu'il s'agit d'un monde dans lequel l'équipe des Avengers n'a jamais existé et dont la place a été prise par l'Escadron Suprême. Il s'agit d'une équipe créée en 1971 dans le numéro 85 de la série Avengers, par Roy Thomas & John Buscema, comme un décalque transparent de la Justice Society, avec des copies de Superman (Hyperion), Wonder Woman (Power Princess), Batman (Nighthawk), Green Lantern (Dr. Spectrum) et Flash (Blur). L'équipe a connu son heure de gloire en 1985, sous la plume de Mark Gruenwald avec la série Squadron Supreme en 12 épisodes, dessinée par Paul Ryan & Bob Hall. Elle a eu le droit à plusieurs incarnations depuis, et même une version MAX par JM Straczynski & Gary Frank. Avec ces éléments en tête, le lecteur comprend tout de suite pourquoi il a la sensation d'être revenu quatre décennies en arrière avec la manière de parler d'Hyperion, un hommage à des comics plus simples. Il constate que le scénariste développe les convictions de ces superhéros sur la base d'une foi inébranlable en la suprématie des États-Unis, à la fois un retour à un point de vue plus simple, à la fois une sorte de façon de mettre en lumière la spécificité des superhéros DC par rapport à ceux Marvel. Au lecteur de se faire une idée sur la pertinence toute relative de cette analyse.

S'il entretient un doute sur ce parallèle, le lecteur le voit se dissiper dans le dernier épisode quand Nighthawk est représenté en ombre chinoise, avec exactement la silhouette de Batman. le scénariste raconte son histoire en faisant avancer son intrigue dans chaque épisode, tout en se focalisant plus particulièrement sur un membre de l'Escadron Suprême par épisode du 2 au 6. Il commence avec Hyperion dans le 2. Là, le lecteur se pince : c'est comme si Aaron écrivait une histoire originale de Superman faisant apparaître des directions à explorer, quasiment une proposition faite à DC Comics pour l'écrire, et il en va ainsi des quatre autres. Certes Aaron force un tout petit peu le trait quant à la conviction d'avoir raison d'Hyperion, sa confiance en lui, mais sinon c'est une histoire de Superman particulièrement bien réussie et savoureuse. Keown est bonne forme avec des dessins précis et soignés 100% superhéros, et un encrage fin qui lui va très bien. Certes, les arrière-plans sont les parents pauvres en fin d'épisode, mais l'artiste sait faire s'exprimer toute la violence découlant de la puissance incommensurable du superhéros. le scénariste se lâche avec un combat entre Hyperion et Hulk, et le dessinateur se lâche dans ce massacre. Pourvu que les responsables éditoriaux de DC Comics aient lu cet épisode pour confier une minisérie Black Label à Aaron.

Dans l'épisode suivant, Aaron se lâche avec Flash, euh non, pardon, Blur, et c'est une interprétation tout aussi savoureuse et pas complètement politiquement correcte, ou tout du moins pas respectueuse, avec un jeu très réussi sur son incapacité à tenir en place, sur la facilité avec laquelle il est distrait d'un flux de pensée, tellement il fait mille choses à la fois le dessinateur délimite les contours avec des traits acérés, rendant bien compte de la vitesse. le coloriste s'en donne à coeur joie pour nourrir les dessins, surtout dans la dimension magique. Vivement une histoire Black Label de Flash, écrite par Jason Aaron. le lecteur est donc en totale confiance et il passe à l'épisode 4 consacré à Green Lantern. Là encore, Jason Aaron peut grossir le trait parce que ce n'est pas un personnage iconique qu'il ne faut pas salir, et parce qu'il bénéficie en plus de la narration visuelle de James Stokoe, artiste à l'esthétique très personnelle qui convient parfaitement à ce combat spatial contre Rocket Raccoon, combat complètement immature, complètement inventif et spectaculaire. le niveau d'exigence du lecteur monte encore d'un cran pour l'épisode suivant : non seulement c'est Nighthawk/Batman, mais en plus ce sont les retrouvailles des auteurs de la série Scalped. Une nouvelle histoire bien noire, car il y a du ménage à faire dans l'asile de Ravencroft. Les dessins de l'épisode consacré à Wonder Woman sont plus conventionnels après ceux de Stokoe et de Guéra, mais Aaron s'amuse tout autant avec la princesse guerrière dernière amazone vivante, avec un échange bien senti sur la force de ses ébats, incompatible avec la constitution humaine de Nighthawk.

C'est bien beau tout ça mais ce n'est qu'une parodie de l'univers partagé DC ? Ou même une version un peu corrompue et d'autant plus attirante ? C'est sûr que l'histoire ne brille pas par son originalité : la réalité a été réécrite et Blade doit trouver comment rétablir l'originale, en commençant par chercher des alliés. de ce point de vue, l'intrigue progresse de manière bien prévisible sur des rails. D'un autre côté, le lecteur ressent vite le plaisir que Jason Aaron prend à jouer avec l'univers partagé Marvel, à saupoudrer chaque épisode de références. Il ne cherche pas à épater la galerie : soit le lecteur possède ces références et il sourit à chaque fois, sinon il ne manque rien car elles ne sont pas nécessaires à la compréhension de l'intrigue. Cela ne l'empêche de sourire en découvrant comment Aaron suggère un déroulement différent à des histoires célèbres comme Civil War ou la mort de Phénix, avec des saveurs en provenance de l'univers Ultimate (la désorientation de Thor) et bien sûr de House of M pour l'intrigue générale mais aussi quand Wanda dit No more speed. Même si l'intrigue est convenue, la manière de la raconter lui donne un bouquet de saveurs extraordinaire, avec des artistes bons, voire excellents pour Stokoe et Guéra.

Encore un événement artificiel préfabriqué sur mesure pour fourguer plus de marchandise ? À première vue, ça y ressemble beaucoup avec Jason Aaron qui continue à dépoussiérer des trucs et des machins que l'éditeur va vraisemblablement mettre en avant dans ses films ou ses séries, et une équipe pléthorique de dessinateurs, à raison d'un par épisode, pour tenir une cadence accélérée de parution. À la lecture, c'est tout de suite plus rigolo parce que le scénariste s'amuse avec la richesse de l'univers partagé Marvel pour des versions imaginatives, et les artistes ont été bien choisis pour coller à chaque personnage mis en avant. C'est à la fois rigolo de voir que Marvel publie un épisode pour chacun des personnages emblématiques de son concurrent DC, et à la fois une très bonne lecture car Aaron a plein d'idées sur la manière de traiter ces personnages, avec respect et en les malmenant. C'est histoire avec une intrigue très exactement calquée sur la trame de House of M, et un récit divertissant de bout en bout grâce à une narration visuelle dynamique, et une grande palette de saveurs savamment dosées.
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critiques presse (1)
ActuaBD
07 janvier 2022
Le scénariste-star Jason Aaron nous propose un événement dans une réalité alternative : les Avengers n'ont jamais existé, remplacés par l’Escadron suprême. Les héros qui composent cette équipe font par ailleurs furieusement penser à un miroir déformé d’une très célèbre équipe de la Distinguée Concurrence !
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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